Le transport aérien mondial a définitivement tourné la page du Covid. Dans son rapport 2024, l’IATA révèle que le trafic passagers dépasse désormais les niveaux de 2019, tandis que le fret aérien enregistre une croissance record. Une reprise solide, mais qui s’accompagne de nouveaux défis pour un secteur confronté à la saturation, aux tensions logistiques et à la transition écologique.
L’Association internationale du transport aérien (IATA) a publié son rapport annuel 2024 sur les statistiques du transport aérien mondial (WATS), confirmant la reprise durable du secteur après la crise sanitaire du Covid-19. Selon les données compilées auprès de plus de 240 compagnies aériennes, le trafic passagers a ainsi progressé de 10,4 % en 2024 par rapport à l’année précédente, dépassant de 3,8 % son niveau de 2019 (pré-Covid).
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Cette croissance s’est accompagnée d’une hausse de la capacité (ASK) de 8,7 %, avec un taux de remplissage moyen record de 83,5 %. En décembre, la demande mondiale a grimpé de 8,6 %, avec un facteur de charge inédit de 84 %. Le trafic international a bondi de 13,6 % sur l’année, tandis que le trafic domestique enregistrait une hausse plus modérée de 5,7 %.

L’Europe a connu une progression de 9,7 % du trafic passagers, avec un taux de remplissage de 84,1 %. Au Moyen-Orient, la demande a augmenté de 9,4 %. Globalement, le nombre de passagers transportés dans le monde a atteint environ 9,5 milliards, soit 104 % du niveau d’avant-Covid, selon l’IATA.
Le fret aérien a également poursuivi sa croissance. En 2024, les volumes transportés (CTK) ont augmenté de 11,3 %, avec une capacité en hausse de 7,4 %. Les rendements ont légèrement baissé (–1,6 %) par rapport à 2023, mais restent 39 % supérieurs à ceux de 2019. En décembre, les volumes de fret ont progressé de 6,1 % sur un an, et les rendements de 6,6 %.
Des tensions persistent
Cette reprise dynamique cache toutefois des tensions : pénurie d’avions neufs, saturation des infrastructures, hausse du coût du carburant et fragilité des chaînes logistiques. Les compagnies aériennes, tout en retrouvant des niveaux d’activité élevés, doivent dès lors relever le défi de la rentabilité dans un environnement encore instable.
Avec ce rapport WATS 2024, l’IATA confirme en tout cas que l’aviation mondiale a dépassé la phase de convalescence. Le secteur renoue avec une croissance soutenue, mais devra l’accompagner d’investissements, d’innovations et d’efforts accrus pour répondre aux exigences économiques, technologiques et environnementales du monde d’après-crise.