October 19, 2025

"Moins de volume, plus de qualité" : à la fête des vendanges de Toulouse, le monde viticole voit le verre… à moitié plein

l’essentiel
La fête des vendanges rassemble ce samedi place du Capitole une quarantaine de vignerons du Sud-Ouest. Malgré une récolte 2025 en recul, en raison de la canicule et la sécheresse, les viticulteurs veulent rester positifs.

Ce samedi, avec sa 4e édition, la Fête des Vendanges faisait son retour place du Capitole. Les stands d’une quarantaine de vignerons du Sud-Ouest, du domaine municipal de Candie aux appellations les plus réputées, sont venus faire découvrir leurs cuvées 2025 au grand public*. Lancée en 2021 par la Fédération des associations de commerçants, artisans et professionnels de Toulouse, en partenariat avec Sud-Ouest de Cœur, l’événement a su séduire de nombreux Toulousains venus profiter des dernières belles journées ensoleillées et des douces soirées d’automne.

Sur la place du Capitole, ce samedi, les amateurs de vin étaient au rendez-vous.
Sur la place du Capitole, ce samedi, les amateurs de vin étaient au rendez-vous.
DDM – Laurent Dard

Au-delà de la convivialité qui régnait autour des stands des producteurs, cette 4e édition a permis de mettre l’accent sur le bilan des vendanges 2025 avec un constat mitigé. Précoces, elles se sont achevées cette année sur un bilan peu généreux, les rendements ayant été séchés par la canicule estivale. “Nous avons eu plus de pertes sur le blanc que sur le rouge en raison de la chaleur. On a eu plus de qualitatif que de volume, moins 15 %”, relève Christelle Merle, la cogérante du domaine de Balsamine qui travaille neuf cépages différents.

Selon les estimations établies au 1er octobre, la production viticole française en 2025 atteindrait 36 millions d’hectolitres, très en deçà de la production moyenne de ces cinq dernières années (-16 %), a indiqué le service de la statistique du ministère de l’Agriculture.

“Il faut rester philosophe. On ne produit plus normalement en raison des aléas climatiques à répétition depuis 2021 qui nous empêchent d’entreprendre”, souligne Hélène du château de Herrebouc, qui trouve néanmoins que la cuvée 2025 est de très jolie qualité. Mais c’est Séverin du domaine des Vergnades qui résume le mieux la situation : “La récolte de cette année est bonne malgré une perte de 20 à 30 % sur certains cépages due au coup de chaud de cet été. Les pluies de septembre, arrivées tardivement, n’ont pas permis d’y remédier. Mais la récolte est très qualitative”, assure-t-il.

Avec 36,04 millions d’hectolitres de vin produits en 2025, le vignoble français connaît l’une des plus petites vendanges de son histoire. Les dernières prévisions des services du ministère de l’Agriculture actent une nouvelle réduction du potentiel de production.

Quel bilan pour les vendanges 2025 ?

L’arrachage des vignes aggrave encore la chute de la production, qui sera légèrement inférieure à celle de l’an dernier, déjà réduite. Face à la crise du secteur, liée notamment à la baisse de la consommation, l’État a subventionné des campagnes d’arrachage de vignes dans plusieurs régions. Sans compter les aléas climatiques, comme le 31 août dernier, quand le vignoble du Gers a été balayé par un couloir de grêle d’une ampleur exceptionnelle, avec 80 % du raisin tombé. Sans oublier les violents incendies qui ont ravagé, cet été, les vignes des Corbières.

La production 2024 avait déjà été minée par les intempéries. “Cette fois-ci, en 2025, la canicule et la sécheresse d’août ont réduit le potentiel de production, accélérant la maturité des raisins tout en bloquant leur grossissement : le résultat a été des baies plus petites, très concentrées, avec moins de jus à cause de la canicule”, explique encore le ministère. “Ça a été la déception. On s’attendait à une année normale, et puis la canicule est venue impacter les rendements, ça a brûlé carrément, les raisins ont perdu en volume, témoigne Dominique Furlan, vigneron dans l’Entre-Deux-Mers (Gironde). Plus on avançait dans la récolte, plus on s’apercevait que les rendements avaient fondu”, ajoute-t-il, tout en soulignant en revanche « la bonne qualité » de la production.

* Jusqu’à 23 heures

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