La filière du veau du Ségala, l’une des plus anciennes IGP françaises, renforce son cahier des charges avec des mesures agro-environnementales et vise une meilleure valorisation économique pour ses éleveurs.
C’est une fierté locale. Le veau du Ségala est l’une des plus anciennes indications géographiques protégées (IGP) en viande. Face aux enjeux à venir, la filière continue son évolution. “On a rédigé un nouveau cahier des charges qui s’inscrit dans des problématiques nouvelles”, insiste Pierre Cabrit, président de l’IRVA (Interprofession Régionale du Veau d’Aveyron et du Ségala). En ce sens, l’objectif est de renforcer les spécificités de l’élevage du veau.
Des mesures agro-environnementales
Quatre nouveaux points ont été inscrits dans le cahier des charges : préservation de la biodiversité, diversité des cultures, place de l’herbe centrale dans l’élevage et autonomie de l’exploitation. “Notre IGP est le premier à intégrer ces critères dans le cahier des charges”, se félicite Pierre Cabrit, qui avait invité les professionnels du territoire dans son exploitation, à Sainte-Croix.
En 2024, 13 000 veaux ont obtenu le label, représentant 70 % de la production. Autre avancée pour l’IGP : un arrêté qui entérine la protection de l’appellation veau pour les carcasses et viandes entre 5 et 10 mois. Pour rappel, outre la localisation, le veau du Ségala est une viande issue d’un animal né et élevé sur la ferme, avec deux tétées journalières. Les mères restent au plus proche. Les céréales qui servent de nourriture sont également produites sur l’exploitation.
À Sainte-Croix, l’élevage représente 90 mères sur 150 hectares. Le président de l’IRVA affirme que deux tiers du travail sont déjà réalisés pour aligner les coûts de production sur les prix de vente. En effet, aujourd’hui, il faudrait vendre à 9,30 € le kilo, tandis qu’il est vendu à 8,10 €, soit un manque de 1,20 €. Pour y parvenir, l’objectif de l’interprofession est de valoriser le produit.
Une augmentation de la valorisation
Si le compte n’est pas encore bon, la filière revient de loin. Entre 2021 et 2024, le prix du veau a connu une augmentation de 558 € par animal, soit une valorisation de 41 %. “C’est un travail mené depuis plus de dix ans. Les signes comme l’IGP, les AOP ou le Label rouge renforcent notre crédibilité auprès du consommateur. Nous devons encore progresser sur la communication afin de nous faire connaître et expliquer en quoi ces signes sont essentiels pour les filières agricoles”, glisse Pierre Cabrit.
Qui, aujourd’hui néanmoins, fait vivre les cinq associés de la ferme grâce à la diversité de ses élevages. S’ajoutent au veau le poulet fermier, le porc et le canard gras de Barbarie. Il en est convaincu : “C’est un rêve accessible d’atteindre une valorisation au niveau des coûts de production.” De plus, des recherches sont menées afin d’améliorer le bien-être animal et la qualité de la viande.