Le prix du café n’a cessé de croître ces derniers mois. Pourtant, aux Cafés Di Costanzo, à L’Isle-Jourdain, dans le Gers, la cogérante Emilie Gavanier constate la fidélité de sa clientèle. Selon elle, cette hausse peut être imputée au réchauffement climatique et aux difficultés de production mondiale. Reportage.
À quelques pas de la porte d’entrée, l’odeur du café embaume déjà l’air. Entre les quatre murs de la boutique Cafés Di Costanzo, les clients flânent entre les rayons, à la recherche de l’arôme qui fera pétiller leurs papilles. Et malgré la hausse des prix, beaucoup n’ont pas renoncé à leur plaisir quotidien.
Selon une étude NielsenIQ pour France Info, le prix moyen d’un paquet de 410 grammes de café moulu de marque nationale atteignait 10,59 € en août 2025, soit une augmentation de 37,3 % en un an, et + 56,1 % en trois ans.
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“Cette hausse a en fait commencé au printemps 2024, détaille Émilie Gavanier, cogérante des Cafés Di Costanzo. Le cours du café vert a atteint un niveau historique : les arabicas ont augmenté de plus de 100 % de leur valeur.”

Une flambée que la torréfactrice a dû répercuter d’environ 2 à 4 euros sur le prix final. “Nos clients sont restés fidèles, confie-t-elle. Certains ont simplement changé de gamme, mais tous continuent à nous suivre.”
Du grain au sachet, un savoir-faire local
Chez ces torréfacteurs gascons, le café provient du Guatemala, de Colombie, du Rwanda ou d’Éthiopie. Les grains sont importés verts, puis torréfiés à L’Isle-Jourdain, dans l’atelier Di Costanzo. Dans l’atelier, les cafés de Noël, provenant de Colombie, sont même déjà arrivés. Les cerises de café ont subi une fermentation sur place, dans la ferme colombienne, puis sont dépulpées, déparchées et envoyées à L’Isle-Jourdain.
Arrivés sur le sol gersois, les grains passent dans l’impressionnant torréfacteur de 60 kg. “Une fois le café refroidi, nous l’emballons immédiatement sur place. Chaque paquet porte une étiquette conçue ici, retraçant son origine et sa torréfaction”, précise Emilie Gavanier.
Un marché sous tension mondiale
Malgré le contexte économique, l’entreprise reste stable. Mais les fluctuations du marché sont quotidiennes. “Le café est la deuxième denrée échangée en dollars au monde, après le pétrole, explique la cogérante. Son cours évolue chaque jour.”
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Selon elle, cette hausse durable trouve ses racines dans le réchauffement climatique et la baisse des rendements. “Au Brésil et en Amérique latine, les plantations ont subi d’importantes attaques de roya, un champignon ravageur, entraînant jusqu’à 30 % de pertes sur les récoltes. De ce fait, à la nouvelle récolte, il n’y avait plus les stocks habituels de celle précédente. Donc comme il ne restait plus de stocks, la demande a dépassé l’offre. C’est ce qui a provoqué cette hausse.”

Pour autant, Émilie Gavanier reste mesurée. “Comparé à d’autres produits, comme le jus d’orange, le café reste abordable. Et cette hausse pourrait permettre aux producteurs de mieux vivre de leur travail, de la vente de leur café vert.”
L’entreprise Di Costanzo poursuit ainsi son développement, tout en revendiquant une torréfaction artisanale et locale. Outre la boutique auscitaine, la marque est désormais implantée à Toulouse, Tarbes et Pau, et continue de séduire les amateurs de café de caractère.