“Votre devoir vous dicte d’acquitter Cédric Jubillar”
Pour conclure, Me Alexandre Martin s’adresse directement aux accusés : “Vos voix ont autant de valeur que celles des magistrats professionnels. Le moment où vous mettrez votre papier dans l’urne, ça ne regardera que vous. Votre décision vous engage”.
“Vous déciderez d’anéantir définitivement Cédric Jubillar. Cette décision engage aussi l’avenir de Louis et Elyah. Vous pouvez faire perdre à un père ses deux enfants”.
“Désormais, le silence va s’installer, le silence qui effraie la défense. Ce silence qui résonne en moi comme un abandon. Ne plus défendre, ne plus parler. Ça fait 4 ans et demi qu’on parle. Je ne sais pas si j’ai tout dit, si j’ai tout bien dit. En tout cas, j’ai l’impression d’avoir tout donné. C’est à vous qu’appartiendra cette décision. Nul n’est insensible à la douleur de la famille Aussaguel. Mais la compassion ne doit pas conditionner votre jugement. Non, vous ne pouvez pas condamner Cédric Jubillar, votre devoir vous dicte de l’acquitter”. Me Alexandre Martin retourne s’asseoir. L’audience est suspendue… Jusqu’à demain 9h, dernier jour de ce procès, le jour du verdict.
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Que va-t-il se passer demain, jour de verdict ?
Ce vendredi 17 octobre marquera la fin d’un procès hors norme. C’est le jour du verdict. Avant que les jurés ne se retirent pour délibérer, Cédric Jubillar aura la parole pour la dernière fois.
Le 9 février 2021, Cédric Jubillar appelle la gendarmerie, “sidéré”
“Ce sont les écoutes du 9 février 2021 qui ont fini par sceller ma conviction”, confesse Me Martin à son audience. Comme il l’a été répété plusieurs fois au cours de ce procès, “ce jour-là, les comptes des réseaux sociaux de Delphine Jubillar s’activent après une manipulation des gendarmes”. De nombreuses personnes voient ce réveil technologique comme un signe de vie de la part de la femme disparue depuis près de trois mois. “L’amant le sait. Cédric Jubillar ne le sait pas”, développe l’avocat non sans y voir une incongruité.
Les appels de Cédric Jubillar aux gendarmes du 9 février ont été diffusés dans la salle, cette semaine. “Cédric est sidéré. Il appelle les gendarmes tout en appelant aussi Delphine, d’un autre téléphone ! Il hurle : ‘Le téléphone sonne !'”, commente son avocat en affirmant avoir entendue une réaction authentique.
L’audience est suspendue… Reprise demain à 9h
Qui a déverrouillé le téléphone de Delphine à 6h52 ?
Pourquoi Cédric Jubillar aurait-il gardé le téléphone de Delphine ? L’avocat de l’accusé pose la question :” Pourquoi l’aurait-il gardé ? Quel intérêt ?” Il compte bien répondre à sa propre question pour contrer l’argument qui consiste à dire que son client a activé ledit téléphone à 6h52 le 16 décembre.
“Donc, il aurait ce téléphone dans la poche, et il le manipule à 6 h 52 ? Ça n’a aucun sens ! C’est impossible !”, s’agace-t-il. “Cédric Jubillar n’a pas le téléphone de Delphine ce soir-là… On peut le tourner dans tous les sens, c’est impossible ! Il n’a pas le code, il n’a pas les accès. C’est ce qui ressort de toutes les études, de tous les témoignages…”
“Ne vous inquiétez pas, c’est bientôt la fin”, assure Me Martin avant d’entamer sa conclusion. Réaction timide dans la salle… La chaleur a quelque peu anesthésié le public qui est pourtant resté en nombre. La salle de retransmission est pleine à craquer… Des chaises sont installées dans tous les recoins, des gens attendent à la porte.
“Ce procès est devenu le cimetière des certitudes”
Malgré les soucis de micro, Me Alexandre Martin déroule son propos, depuis bientôt près de 3 heures. “Ce procès est devenu le cimetière des certitudes”. Les lunettes, la condensation, les traces sur l’accusé… “Autant d’éléments sur lesquelles les expertises menées ne sont pas crédibles”, juge le conseil. “Les chiens, ça m’inquiète. Dans un dossier aussi vide de preuves, vous allez faire un raisonnement sur la truffe de Maya, le chien pisteur !”
“Vous avez un dossier sans traces de luttes, sans traces de sang, de nettoyage de la maison ou de travaux récents… Pas de scène de crime, pas de corps”, se répète l’avocat avant d’insister : “On va faire des saisies et rien du tout… La Peugeot, l’analyse des fluides biologique, rien ! Recherche de sang, rien ! Pas la moindre trace”. “On analysera même des jus de fruits et de la soupe au frigo pour voir si mon client a endormi tout le monde avant de tuer Delphine, là encore : rien !”
Marco le “mouton” de la SR de Toulouse ?
Retour sur les accusations de Marco à l’encontre de Cédric, réitérées lors de ce procès. L’accusé lui aurait avoué comment il avait tué sa femme. Me Alexandre s’applique donc à expliquer pourquoi il a qualifié le témoin de “mouton”, comprenez un indicateur. Selon lui, Marco aurait été envoyé à l’isolement par les gendarmes pour obtenir des aveux. “C’est une spécialité de la SR de Toulouse”, assure l’avocat, expérimenté. “Moi le témoignage qui m’intéresse, c’est le témoignage de celui qui n’a rien à gagner”, lance-t-il. Marco aurait donc bénéficié d’une remise en liberté en coopérant, accablant ainsi son client ?
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“Il a beaucoup pleuré, mais peu de gens l’ont vu”
Sur le comportement étrange prêté son client : “On lui a reproché de ne pas la chercher, mais il cherche un corps et quand il a dit qu’elle avait pu partir d’elle-même, cela ne va pas non plus. On lui aura tout reproché. On lui a même reproché d’avoir cherché son téléphone”… “Dans ce dossier, on a perdu la tête”.
“Comment avez-vous pu imaginer qu’elle parte faire le djihad ? Mais parce que vous êtes complètement perdu. Mais oui, tout le monde délire… Tout le monde imagine tout”.
Sur la tristesse dont Cédric Jubillar n’aurait pas fait preuve : “Il a beaucoup pleuré, mais peu de gens l’ont vu. Il a pleuré toute la nuit, seul chez lui”.
Harcèlement par messages et menaces de Cédric Jubillar
La défense s’attaque à la théorie de l’accusation à propos d’une montée en pression qui aurait entraîné le passage à l’acte. “Soit c’est un pétage de plombs, soit c’est une pression qui dure des mois et des mois selon l’accusation, mais elle avait déjà annoncé qu’elle voulait partir”, assure Me Alexandre Martin avant d’ajouter : “Qu’elle avait un amant, il l’avait déjà découvert”. “Bien sûr qu’il savait, mais pas un message d’insulte… Jamais. Pas un seul”.
Cédric Jubillar aurait harcelé sa femme par messages : “Il y en a 480 sur l’année 2020, y compris les 200 de la nuit de la disparition, soit une moyenne de 1,4 message par jour, voilà le harcèlement”.
Sur les menaces proférées par Cédric Jubillar auprès de ses proches, Me Martin parle de “propos outranciers émanant d’un homme qui ne mesure pas sa parole”. “J’ai déjà entendu des personnes parfaitement civilisées dire : j’en peux plus de mon associé, je vais le tuer”.
Le couple s’étiole et le “pianiste du Tarn-et-Garonne” arrive
Au fil du temps, “Cédric la fatigue un peu”, admet Me Martin. Il se tourne vers son client pour lui faire des reproches : “Et oui, c’est vrai que tu as dû la fatiguer, avec ces insultes qui fusent en permanence”. Symboliquement, la séparation est actée par le fait que Cédric échoue à obtenir un CDI. “Il ne le signe pas et tout s’effondre”, commente le pénaliste.
“Mais surtout, il y a la rencontre avec Donat-Jean”, affirme Me Martin avant de questionner la volonté des deux amants. “Ni l’un ni l’autre n’envisagent de divorcer. L’histoire qu’ils veulent, c’est une relation charnelle”. L’avocat s’applique à décrire l’amant de Delphine en totale opposition à son client. “Donat-Jean, c’est le pianiste du Tarn-et-Garonne. Il est séducteur et va la faire rêver, Delphine”. Il note la différence entre “l’homme qui joue aux jeux vidéo en fumant des joints dans le jardin et l’homme qui se présente comme le gendre idéal, le séducteur de Gleeden, le pianiste qui va lui jouer la sérénade…”
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Le scénario de la défense continue : “En juillet 2020, Donat-Jean rentre dans le cerveau de Delphine. Il y a les premiers messages où elle parle de son ras-le-bol de leur vie de ‘Bidochons'”. “C’est vrai qu’avec Cédric, on est loin des sushis et des coupes de champagne”.
“Je ne vais pas vous raconter un conte de fées : il est chiant Cédric !”
Prochaine étape de la plaidoirie : l’enfance “cabossée” de Cédric Jubillar. Après avoir rappelé les placements et les abandons qu’a subi son client. “Sa mère est décrite comme manipulatrice”, dit-il en parlant encore de Nadine F. “Cédric ne veut pas rester avec son beau-père, un rapport pointe des hématomes”. “La mère quitte le beau-père, on se dit qu’elle a pris conscience de ce qu’était son rôle, elle va le sauver… Deux mois après, elle se remet avec lui. Il continue ses maltraitances”. Mon client “repart dans les foyers, dans les placements. Il est trimballé comme un paquet..”
Le fil est déroulé, “Cédric Jubillar grandit et ce qu’on peut dire, c’est que c’est un bosseur. Il respecte la norme, les contraintes, c’est quelqu’un capable de supporter les frustrations”. Me Martin admet que son client “fumait parfois des joints sur le chantier” mais rappelle qu’aucune violence n’a été constatée au travail.
“Je ne vais pas vous raconter un conte de fées : il est chiant Cédric ! Il veut qu’on le regarde. Peut-être que le péché originel, c’est l’absence de regard de sa mère”, soumet l’avocat toulousain à la barre. “Parfois Cédric, tu devais être insupportable”.
“Le couple a été heureux… Cédric et Delphine se sont aimés… De 2005 à 2018, ça fait treize ans”, assure l’avocat avant de concéder qu’elle pouvait avoir honte de son client. “Peut-être que le pestiféré s’écartait, il venait moins aux repas de famille. Mais Delphine l’aimait. Il était ce qu’il était, Delphine l’a aimée comme il était. C’était une femme indépendante, Delphine, capable de s’imposer”. Il ajoute que Cédric et Delphine s’aimaient. “À part Lolita, la cousine de Delphine, personne n’a jamais décrit le moindre signe de violence sur l’infirmière”. C’est “un garçon qui avait ses défauts, mais qui aimait Delphine. La caricature, c’est de dire qu’elle était sous emprise”.
Jusqu’en 2020 des messages d’amours sont envoyés : “Bonne année mon amour, je nous souhaite tout plein de bonheur”. En juin : “Je t’aime”.
“Jamais, je n’avais vu une mère abandonner son fils comme cela”… Nadine F. pointée du doigt
Le pénaliste se penche sur “l’un des moments les plus difficiles humainement qu’il nous ait été donné de voir”. “Cédric, tu n’as plus de mère”, adresse-t-il à son client. “Quand on parle d’une mère, on parle d’instinct maternel, il n’y en a aucun”, dit-il à propos de Nadine F., présente dans la salle. “Jamais, je n’avais vu une mère abandonner son fils comme cela. Même au procès de Mohammed Merah, sa mère est venue, sous les huées des parties civiles, défendre son enfant !”
Me Alexandre Martin parle de son client comme d’un homme seul. “Lui, le pleurnichard, il ne peut plus pleurer. Lui, le gueulard, il ne peut plus gueuler”, admet-il. “Oui Cédric, c’est insupportable de voir à quel point tu peux apparaître comme le spectateur de ton procès”. “Il ne crie plus. À quoi bon ? Il a répété pendant quatre ans et demi qu’il était innocent, personne ne l’a entendu”, soupire l’avocat, dont le micro flanche.
Une lettre de Louis “soufflée, suggérée et je le dis, indigne”
Me Alexandre Martin étrille l’incarcération de son client et surtout le fait qu’il ait passé plus de 4 ans à l’isolement. “Quatre ans et demi sans voir les enfants. Je ne laisserai pas dire qu’il ne les aimait pas, il les aimait, ses gosses”, s’exclame-t-il. “Ce n’est pas la place des enfants d’aller en maison d’arrêt ! Pour voir quoi ? Sa situation de rat dans cette cellule ?”, l’avocat fait une pause et souffle : “Quel enfer”.
La lettre de Louis, lue à la Cour, est désormais abordée. “On lui a même retiré son titre de papa dans une lettre soufflée, suggérée et je le dis, indigne”.
“On veut même lui retirer l’autorité parentale. Vous savez qui n’y a jamais pensé à ça ? C’est Delphine. Quand elle veut divorcer, elle note sur un papier ‘garde alternée, une semaine sur deux'”.
“Le moindre grain de sable qui pourrait enrayer la machine est écarté”
Depuis le 16 décembre 2020, Cédric Jubillar est seul “face à la meute accusatrice”. “Dès le premier jour, la traque et une conviction des gendarmes. Puis, une interpellation programmée six mois après la disparition”. Il continue : “Le moindre grain de sable qui pourrait enrayer la machine est écarté”. “On épie ses faits et ses gestes, s’il sourit, s’il ne sourit pas… La rumeur se répand et le 16 juin 2021, il est interpellé”.
“Ce procès est vicié”
“L’affaire est exceptionnelle, elle est hors norme et à la hauteur de nos exigences respectives : moi défendre, vous juger”, déclame Me Martin. “Pas de corps, pas de scène de crime, pas de trace, pas de scénario, pas de cheveu, pas de poil… Tant et si bien qu’au cours de l’instruction, on a plusieurs fois changé le fusil d’épaule”.
Selon l’accusation, “les indices suffiraient… Les indices de quoi ? D’un crime ? D’une scène de crime ? Ou d’un coupable annoncé ?”, interroge le pénaliste toulousain. “Que répondre aux questions essentielles, ‘où, quand, comment et par qui’ ? Comment envisager de condamner sans réponse à ces questions ?
“Ce procès est vicié. C’est dérouler un tapis rouge à l’erreur judiciaire que d’accepter même qu’il se tienne”, dénonce l’avocat. “Vous ne serez pas le jury de Festival de Cannes qui vient récompenser le meilleur scénario”.
Au tour de Me Alexandre Martin de plaider
La défense a la plaidoirie de la fin… “4 ans que j’attends de prendre la parole pour vous convaincre de l’innocence de Cédric Jubillar, non sans émotion”, lance pour commencer Me Alexandre Martin, avocat de la défense. “Pour vous convaincre de mettre un terme au cauchemar qu’il traverse”, déclare le conseil à l’endroit des jurés.
La salle est remplie pour la dernière plaidoirie d’un procès hors norme. Cédric Jubillar, comme à son habitude, écoute attentivement. Penché en avant et appuyé sur la vitre du box, l’accusé fixe son avocat, la jambe gigotante.
“Votre décision sera historique, elle dira votre conception de la justice, le visage que vous voulez donner à la justice”, assure Me Martin aux jurés.
Conclusion pleine d’émotion d’une plaidoirie hors du commun, “tant que je parle, je le défends encore”
Pour conclure une plaidoirie fleuve, Me Franck l’assure : “Rien de ce que je vous ai dit n’est faux, tout est dans le dossier”. Puis, l’avocate s’adresse à son client : “Tu aurais pleuré, on aurait parlé de larmes de crocodile, tu n’as pas pleuré, ça n’allait pas non plus. Rien ne va jamais”.
Il est plus de 13h, la salle est toujours pleine à craquer, Me Franck concède avec émotion : “Il est venu maintenant pour moi le temps de m’asseoir, parce que je n’ai plus rien à vous dire, je suis épuisée”.
“Dans quelques secondes, je ne pourrai rien vous dire. Je me serai battue pendant plus de 4 ans, 4 semaines d’audience. Contre mes amis, contre ma famille… Tant que je parle, je le défends encore. Tant que je plaide, je le défends encore”, soupire-t-elle, la voix tremblante. “Et je vais me taire, car ce n’est que dans le silence et le recueillement que vous pourrez mettre fin à ce cauchemar”. La plaidoirie est terminée, le public est bluffé… Suspension d’audience.
Tous ces profils suspects, des pistes écartées trop vite, selon la défense
L’avocate de Cédric Jubillar aborde le sujet des autres “profils suspects” de l’enquête. Des pistes trop vite écartées, selon elle. Le premier : “Anthony C., le seul du dossier qui a avoué le meurtre par message, le 25 décembre 2020. Cet homme n’est pas placé en garde à vue, juste auditionné. Il faut rester gentil avec des gens qui avouent des meurtres”.
Le deuxième : un homme inscrit au Fijais qui attire l’attention. “C’est celui condamné en 1988 pour viol et actes de barbarie à Albi, puis en 1992 pour viol et vol. Il habite le secteur de Cagnac”, explique Me Franck. L’homme affirme avoir dormi chez sa femme, mais “on ne lui demande jamais s’il y était cette nuit-là”. Or, “un PV dit qu’il n’est pas géolocalisable cette nuit-là, un autre qu’il est localisé sur le site de son entreprise où il dort”. Puis l’avocate dénonce l’erreur de l’avocat général : “C’est 1h PM, pas AM ! À 1 h du matin, il n’est pas dans sa caravane. On fait des prélèvements, qu’on n’enverra jamais au labo”, lance-t-elle. Ces “révélations” font tressaillir la salle.
Me Franck continue, troisième suspect : un homme qui “draguait lourdement Delphine”. “Une amie de Delphine en parle la première”. L’homme est fiché pour violences aggravées et menaces de mort, il fait aussi l’objet d’une procédure pour violences sexuelles sur sa fille…” On analyse son véhicule, on prélève partout, mais rien n’est envoyé au labo, parce qu’en fait, c’est Cédric Jubillar le coupable”. Pourtant, “la nuit du 15, il n’est pas traçable et personne ne lui pose la question”. Entendu en 2021, “il disait à sa femme qu’il avait peur”, selon les écoutes. “Et ce même jour, il cherche sur Internet : ‘risque d’un faux témoignage’. Intéressant, non ?” Nouvelle réaction du public.
Enfin, l’avocate de Cédric Jubillar rappelle que sur les “288 personnes inscrites au Fijais résidant dans les environs de Cagnac-les-Mines” seulement “65 sont interrogés”. Encore une fois, le public s’émeut de cette information. La plaidoirie intense de la pénaliste captive toujours après 3h30.
La piste de l’amant Donat-Jean
Selon Me Franck, la piste d’un meurtre commis par l’amant de Delphine, Donat-Jean, a été négligée. “Son téléphone borne à Montauban à 20h56 le 15 décembre, et à 6h08 le 16 décembre, mais ça n’empêche pas le fait qu’il peut avoir bougé”. Elle ajoute que la fameuse “erreur de copier-coller” du gendarme est une “histoire qui n’est pas réglée”.
Autre argument : Donat-Jean n’a jamais cherché Delphine Aussaguel.
“Nous ne sommes pas des complotistes, mais c’est dégoûtant”
Emmanuelle Franck revient sur la proximité “malsaine” entre un gendarme et plusieurs témoins : “Pour eux, c’est clairement lui, mais il faut absolument écarter les autres pistes”. Un gendarme, exclu de l’enquête, a confié à un témoin : “Le mec, c’est un abruti fini, mais il a le cul bordé de nouilles”. La pénaliste revient aussi sur l’interview de l’amant de Donat-Jean M. dans Le Parisien, qui n’aurait pas été publiée à la demande des enquêteurs. “Nous ne sommes pas des complotistes, mais c’est dégoûtant”.
“Vous devez vous dire : en même temps qui d’autre ?”, admet Me Franck. “Cette réflexion ne passe que si on a une procédure de gendarme béton, si toutes les portes ont été fermées. Mais là, on a une procédure qui n’est pas sérieuse. Il y a des actes hors procédure, alors que c’est interdit”. Petit rappel : l’erreur de copier-coller du gendarme concernant la téléphonie de l’amant de Delphine.
Le déverrouillage du téléphone de Delphine à 6h52
Quid du téléphone de Delphine Aussaguel qui se réactive à 6h52, le 16 décembre 2020 ? L’expertise a montré “une action humaine, avec le déverrouillage du téléphone”. L’accusation estime, en conséquence, que Cédric Jubillar a pu désactiver le téléphone, malgré la présence des gendarmes à son domicile. “Avec mon confrère Alexandre, nous avons cru que nous l’avions innocenté. Car à cette heure-là, il est avec les gendarmes”. Elle assure qu’il “est impossible que Cédric Jubillar ait manipulé le téléphone de Delphine à 6h52 cette nuit-là”. C’est “soit Delphine, soit une tierce personne”.
“Et après, on en fait quoi du corps ? Mystère”
Les avocats généraux sont désormais sous le feu de la critique. L’accusation a évoqué plusieurs scènes de crimes potentielles. “Vous ne vous êtes même pas entendus entre vous pour savoir si elle a été tuée à l’intérieur ou à l’extérieur. Vous imaginez le délire ? Vous n’êtes même pas d’accord sur l’endroit où s’est passé le crime !”
Me Franck déroule le fil : “Et après, on en fait quoi du corps ? Mystère. Toutes les mines ont été vérifiées. Il pleuvait ce jour-là, il n’y a pas de boue sur ses chaussures, pas de boue sur la voiture”. Puis, elle continue, “il aurait été assez intelligent pour habiller le corps, car on n’a jamais retrouvé la doudoune blanche, les boots ! Il aurait habillé le corps de Delphine, mais il va oublier les lunettes et le sac à main ! Il faudrait imaginer tout ça…”
L’avocate lit ensuite les messages envoyés par Cédric Jubillar à Delphine la nuit de la disparition : “Tu es où ?”, “putain, tu es où ?”, “rentre, putain, dis quelque chose”… La voix de l’avocate porte et captive le public. Sa plaidoirie dure depuis près de trois heures et elle n’a pas perdu en intensité.
L’expert “qui n’a rien expertisé”
L’avocate toulousaine s’attaque à la condensation retrouvée par les gendarmes à l’intérieur de la voiture de Delphine Jubillar. Une nouvelle fois, elle manie l’ironie pour railler l’expert venu à la barre, alors qu’il “n’a rien expertisé”. “Il nous dit : ‘la voiture, je ne l’ai jamais vue, ni en vrai, ni en photo'”, rappelle-t-elle. “Et quand mon confrère Me Martin lui a opposé s’il pourrait expertiser son propre véhicule sans le voir, l’expert a dit que non”.
La camionnette blanche du voisin a-t-elle disparu ?
Sur le témoignage du voisin, qui affirme avoir vu la voiture de Delphine garée dans le sens de la montée le 15 au soir à côté de sa fourgonnette blanche. “Mais trois gendarmes ont assuré à la barre qu’ils n’ont pas vu la camionnette”, rappelle l’avocate à l’assistance d’un ton assuré. “Et on a un élément concret pour nous dire que cette camionnette, elle n’y est pas”. “Il va falloir que le voisin nous explique pourquoi sa camionnette a disparu dans la nuit, alors”.
Retour sur la Peugeot 207 de la disparue : Me Franck rappelle qu’aucune “trace de sang”, “de salive”, “d’urine” n’a été retrouvée dans cette voiture. “Et le coffre, rempli d’objets ?”, questionne-t-elle en doutant de la possibilité que l’on puisse y placer un corps.
Anne S. “a toujours menti” pour “enfoncer” Cédric Jubillar
“Il n’y a rien de pire que des gendarmes qui ont des certitudes de bonne foi, et qui pour les combler font des choses de mauvaise foi”, continue Me Franck. “C’est l’Ancien Régime. On vient vous expliquer qu’on a des témoins qui ne sont pas des preuves. Et là, on a deux témoins : l’amie et le voisin”.
Les témoignages d’Anne S. sur le sujet sont désormais sous le feu des projecteurs. Me Franck ne comprend pas comment l’amie de Delphine Jubillar a pu assurer lors de quatre auditions que la dernière image qu’elle garde de l’infirmière était devant l’école des enfants, le 15 décembre 2020. La témoin avait ensuite certifié l’avoir vue devant la maison des Jubillar à 19h30 le même jour. “C’est sa meilleure amie. J’ai la mienne dans la salle. Si on me demande quand je l’ai vue pour la dernière fois, je m’en souviendrais”.
Puis, l’avocate de Cédric Jubillar s’interroge : “Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les gendarmes font appel à elle pour déterminer le sens de stationnement ? Elle n’habite pas les alentours, dans ses quatre auditions, elle ne parle jamais des habitudes de voiture de Delphine Jubillar”. “Il faut attendre avril, pour qu’Anne dise aux gendarmes : ‘Je vous ai raconté n’importe quoi. La dernière image que j’ai de Delphine, c’est devant la maison !” “Et on ne lui demande pas pourquoi elle ne l’a pas dit avant”.
“Vous savez ce que je pense ? Je pense qu’elle est convaincue que c’est Cédric Jubillar qui a fait le coup, et à un moment ce petit mensonge n’était pas très grave. Elle n’avait aucune raison de passer devant la maison”. Selon Me Franck, Anne S. “a toujours menti” pour “enfoncer” l’accusé. Aussi, “quand elle assure que c’est une autre amie de Delphine, Amélie M., qui lui a annoncé sa disparition, alors que c’est bien Cédric Jubillar”, certifie l’avocate.
Capot vers le haut ? Capot vers le bas ?
Le sens de stationnement de la voiture de Delphine Jubillar est au cœur de la plaidoirie de Me Emmanuelle Franck. “Rappel très simple” : les places de parking sur la route en pente près de la maison sont en double sens et “pour se garer dans un sens ou dans l’autre, il ne faut pas faire des manœuvres incroyables”. Mais pour l’accusation, “il faut montrer une habitude, qui serait devenue un cas particulier, lors de la nuit du 15”.
“C’est vrai, Delphine Jubillar avait l’habitude de se garer capot vers le haut. Même Cédric Jubillar le dit”, convient la conseil. “Ça, c’est l’habitude. Mais il y a deux cas où le plus logique, c’est de revenir capot vers le bas, et notamment quand on revient de l’école sans passer par la crèche. C’est ce qu’a fait Delphine ce jour-là, arrivant capot vers le bas”.
L’avocate de Cédric Jubillar dénonce le fait qu’on fait appel à une multitude de témoins pour prouver le contraire. “Et pour alimenter ça, on vous dit : ‘si on se gare capot vers le bas, on se retrouve dans les ronces. Mais vous les voyez où les ronces ?!”, s’énerve la pénaliste, en montrant deux photos des places en question. “Où voyez-vous qu’on ne peut pas sortir un enfant si on est garé capot vers le bas ?”, dénonçant un autre argument avancé par l’accusation.
L’expertise “bidon” des lunettes brisées
Sur les lunettes de Delphine, Me Franck affirme : “Les lunettes sont photographiées sur le bar de la cuisine le 16 décembre, elles vont y rester durant huit jours, jusqu’au 23 décembre. Et comme on fait des perquisitions très performantes, il faudra attendre le 6 janvier pour que l’autre branche soit retrouvée”. “Ces lunettes n’ont intéressé personne du 16 décembre 2020 jusqu’en juillet 2022”, critique-t-elle. Pour l’avocate, l’expertise est “bidon”. “Vous pensez vraiment qu’avec un coup-de-poing, on peut briser une monture en plastique ?” Vous pensez vraiment qu’avec un coup-de-poing, on peut briser des lunettes sur le nez de quelqu’un sans qu’il n’y ait du sang ?”
Si la branche est retrouvée derrière le canapé ? “C’est une branche qui a glissé, ce n’est pas une branche qui a été projetée”. “Et Cédric Jubillar ramasserait les lunettes, il les poserait sur le bar et huit jours plus tard, elles sont saisies ?”
Sur l’hypothèse selon laquelle Delphine portait des lentilles le soir de sa disparition : elle les portait, car ses lunettes étaient déjà cassées, selon la pénaliste. “Aucun inventaire n’a été fait pour les sacs à main : imaginez un peu que dans ce sac à main, il y ait le boîtier de lentilles décrit par Louis”. “Mais il n’y a pas d’inventaire, et on vient vous donner de grandes leçons de criminologie”.
La lecture de la lettre de Louis, un moment “malaisant”
Désormais, Me Franck oriente son argumentation sur la lettre de Louis, le fils des Jubillar, lue pendant l’audience, il y a 2 jours. “Ce que l’on fait de la parole de Louis, et de ses écrits, c’est extrêmement dérangeant et malaisant”. Puis, la pénaliste s’adresse à Me Chmani, l’avocate des enfants : “Malika, tu sais que je t’adore, je sais que tu aimes les enfants, ce que tu as fait hier, c’était très joli mais très malaisant”.
Son reproche : que sa consœur ait relayé la parole du petit Louis dans la salle d’audience. “La parole dans un cabinet d’avocat est par essence protégée par le secret d’instruction”. “Pauvre gamin… J’aimerais le laisser tranquille, mais je suis obligée d’en parler”.
“Vous n’avez pas peur que, dans 5, 10 ans, le petit Louis vienne vous demander des comptes ? Qu’il vous demande : ‘qu’est-ce que vous avez fait de ma parole ?'”, adresse à nouveau Me Franck. “Dans ce courrier, que vous n’avez pas dicté, cela, j’en suis sûre, Louis a évolué sur son récit”, déclare l’avocate. “C’est une quatrième version. Et c’est normal, car, à l’époque, c’était un enfant de 6 ans… On aurait dû le laisser tranquille, mais l’accusation en avait besoin”.
Dans sa lettre, l’enfant a précisé que sa mère portait des lunettes. Selon l’avocate toulousaine, si Louis parle des lunettes, c’est “parce qu’on le lui a dit”. Cette conclusion est un pont pour aborder le point des lunettes retrouvées brisées…
Les arguments de l’accusation détricotés
“Au bout de cinq ans, on n’a aucune réponse aux questions essentielles, alors qu’on a engagé des moyens humains considérables, des moyens technologiques considérables, un demi-million d’euros…” Me Franck conclut : “Et on ne trouve rien !” L’avocate de la défense s’engage alors dans le cœur de sa plaidoirie pour contrer les arguments de l’accusation un à un.
“Delphine Jubillar a disparu le 15 décembre dans un créneau horaire très court. Et pourquoi il commence à 22h55 ? Parce que l’amant nous a montré son téléphone et qu’il a reçu un message, mais même ça, on n’en est pas sûr. Déjà, ce postulat de départ, on peut en douter.” Nouvelle flèche… Cette fois sur le “procès-verbal d’attitude inadaptée” : intitulé comme ceci, parce que l’accusé a reçu les gendarmes avec un pyjama. Si c’est inadapté, c’est suspect ! Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, oui, c’est ridicule, mais c’est son pyjama ! Fallait-il qu’il accueille les gendarmes en costume ?”
Sur la “griffure” que Cédric Jubillar aurait eue sur le bras : elle a été rapportée par Jennifer C., son ex-compagne… Cette dernière “raconte n’importe quoi”. Elle revient ensuite sur les cris entendus par deux voisines du couple : “Il ne faut surtout pas que ce soit une femme qui sépare des chiens ! C’est une agression !” Elle ajoute que des voisins encore plus proches n’ont eux rien entendu.
“On ne condamne pas les mauvais types”
Me Franck s’adresse aux jurés : “Ce qui compte, ce n’est pas de savoir si vous partirez en vacances avec monsieur Jubillar”. “Il y a eu sa façon de s’exprimer, qui n’a pas toujours été brillante”, ajoute-t-elle. L’attitude de son client a été pointée du doigt et dénoncée par l’accusation. “Ce n’était peut-être pas un très bon père et un très bon mari, mais on ne condamne pas les mauvais types”.
“Nous avons passé les dix premiers jours de ce procès à parler de l’enquête et des faits de cette nuit-là. Puis, pendant dix jours, c’était ‘Cédric Jubillar est un mauvais type’. Comment voulez-vous que la défense se batte contre des ressentis ? Quand on n’a pas de preuve, on fait en sorte que l’homme ressemble au crime qu’il a commis ?”
L’avocate parle directement à Me Laurent Boguet, pour qui elle dit avoir de l’estime, précisant avec humour qu’elle a commencé par un stage dans son cabinet. “Vous avez dit : ‘Je suis las qu’il faille discuter chacun des éléments’. Mais comment pouvez-vous dire ça ? C’est l’essence même de tout avocat”.
“Quelle brillante idée de rappeler l’affaire Grégory, c’est le désastre judiciaire par excellence !”
L’avocate de Cédric Jubillar étrille un argument de l’avocat général Pierre Aurignac… “Oui : c’est la chronique d’un désastre judiciaire annoncé. Et monsieur Aurignac a bien fait de rappeler l’affaire Grégory… quelle brillante idée, c’est le désastre judiciaire par excellence !”. La remarque provoque des rires dans la salle.
“Le journaliste de ‘Paris-Match’ dans l’affaire Grégory, on a l’équivalent là-bas, au fond de la salle”, lance Me Emmanuelle Franck. Elle fait référence à un journaliste du Parisien, plusieurs fois cité durant le procès, notamment par des proches de Cédric Jubillar, l’accusation mais aussi la défense.
“On peut condamner sur un faisceau d’indices, mais il faut faire attention”
L’avocate de Cédric Jubillar continue à dérouler le fil de son introduction : “Comment accepter enfin que deux juges d’instruction, au moment de rendre leur copie, écrivent : ‘À l’issue des investigations, il est établi que Cédric Jubillar est l’auteur du meurtre de sa femme'”. Elle dénonce cet état de fait… qui ne respecterait pas la présomption d’innocence de son client.
“On jette un tas d’indices dans un sac, on secoue et on a un faisceau”, plaisante la pénaliste. “On peut condamner sur un faisceau d’indices, mais il faut faire attention. Pour qu’un faisceau d’indices constitue une preuve, il faut regarder la qualité des indices et s’ils sont convergents”.
Nouvelle charge : “Je respecte les institutions : on n’est pas des voyous. Je respecte les fonctions de magistrat, de gendarme… Mais parfois, ils ne respectent pas eux-même leurs fonctions”.
“J’aime bien les gendarmes, mais je n’aime pas que l’on me prenne pour une…”
Au tour des enquêteurs d’en prendre pour leur grade : “Comment accepter que des gendarmes, en proximité malsaine avec des témoins, qui auraient dû être un moment donné considérés comme des suspects, les conseillent, les dirigent, les rassurent et tout cela, hors procédure ?”, demande-t-elle avant de dénoncer d’autres proximités avec les médias et des articles télécommandés ou censurés. “J’aime bien les gendarmes, mais je n’aime pas que l’on me prenne pour une…”
“Ce dossier est magique : en une semaine, on passe de la disparition à l’enlèvement et séquestration, mais on ne sait pas comment”, énonce-t-elle, “puis le temps passe et quelques mois plus tard, on passe au meurtre sur conjoint, mais pourquoi ? À part par la déduction ?”
“La justice, la presse, les gendarmes avant elles, ont passé quatre ans à vous dire que vous ne savez à rien. Mais vous êtes les derniers remparts de ce cirque judiciaire !”, lance Me Franck aux jurés.
La mère de l’accusé, Nadine F., pointée du doigt par la défense
Me Franck attaque pour défendre… Nadine F., la mère de son client, est désormais pointée du doigt. “Que penser d’une mère qui n’en est pas vraiment une, venue dire toute la douleur qui est la sienne ? C’est difficile d’accuser son fils, tellement difficile qu’on le refait au journal de 20h, le soir même”, lance-t-elle en direction de cette femme qui est tous les jours dans la salle. L’avocate aborde des contrats d’exclusivité passées par des témoins, avec des médias. Notamment pour être présent dans des documentaires qui seront diffusés dans quelques mois.
Même constat pour Marco, l’ex-codétenu de Cédric Jubillar, qui a raconté sa version sur RTL, “à Marc-Olivier Fogiel”… “Quel crédit accorder à des témoins pareils ?”, demande-t-elle. “Il y a trop de gens dans cette affaire qui n’étaient pas grand-chose et qui ont voulu devenir quelqu’un”, assure l’avocate, le ton grave.
L’audience est reprise, Me Emmanuelle Franck a la parole pour la défense
Le moment décisif est lancé… Me Emmanuelle Franck, avocate de Cédric Jubillar, s’avance à la barre pour plaider. “Dans cette affaire, il y a deux invisibles, Louis et Elyah, à qui on contera que papa n’est pas là parce qu’il a tué maman”, commence l’avocate toulousaine. “Mais ne faut-il pas être sûr pour leur dire cela ?”
La conseil de Cédric Jubillar dénonce une “ambiance de chasse à courre” dans laquelle “rien de ne ce que dira l’accusé ne convaincra personne”.
“Dans quelle justice accepte-t-on que la lettre d’un gamin de 11 ans soit publiée dans une certaine presse ? Dans quelle justice des témoins dévoilent tout dans des interviews aux médias avant le procès ?”, questionne la pénaliste qui capte directement l’audience, suspendue à ses mots. Dans cette introduction de plaidoirie, elle charge l’accusation, la médiatisation, le manque de preuves…
Une affluence record pour les plaidoiries de la défense
Dès 7h du matin, la foule était dense devant le tribunal d’Albi pour tenter d’assister à cette journée de plaidoiries de la défense de Cédric Jubillar. Des discours très attendus, qui pourraient s’avérer décisifs dans le verdict énoncé par le Cour d’assises du Tarn demain.

“Je n’ai aucun doute sur le fait que Cédric Jubillar a tué Delphine Aussaguel”
La journée d’hier a aussi, évidemment, été marquée par les plaidoiries des avocats généraux, qui ont requis 30 ans de réclusion à l’encontre de Cédric Jubillar. Pour revivre leurs réquisitions, c’est par ici .
“Rendez-leur Delphine !” : le cri déchirant de Louis et Elyah, les enfants Jubillar, à travers la voix de leurs avocats
La matinée d’hier, mercredi, a été marquée par les plaidoiries déchirantes de Mes Chmani et Boguet, conseils de la représentante légale des enfants du couple Jubillar. Ces derniers ont ému les jurés sur le sort tragique de Louis, 11 ans et de sa sœur, 6 ans. Un frère et une sœur soudés qui attendent de leur père, accusé d’avoir tué leur mère, “qu’il dise la vérité”. Plus de détails dans notre article .
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“Fragilité des preuves, insuffisance des pistes alternatives”… Comment va se positionner la défense
Au terme de semaines d’audiences tendues, la défense de Cédric Jubillar entre dans l’arène ce jeudi pour son ultime plaidoirie. Au fil des jours, Maîtres Franck et Martin se sont employés à démontrer notamment toutes les failles de l’enquête et comment l’accusation a construit un coupable idéal. Pour en savoir plus sur leur stratégie de défense de l’accusé, c’est par ici .
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