Trois ans après le meurtre de Lola, 12 ans, le procès de Dahbia Benkired doit s’ouvrir ce vendredi à Paris. Du côté des parties civiles, le père de l’adolescente, Johan Daviet, ne sera pas présent. Dévasté par le décès de sa fille, retombé dans l’alcoolisme en raison du chagrin causé par la perte de son enfant, l’homme de 49 ans est est mort un an après elle.
L’affaire avait suscité l’effroi dans le pays. Trois ans après la mort de la jeune Lola, 12 ans, le procès de Dahbia Benkired, meurtrière présumée, doit s’ouvrir ce vendredi 17 octobre à Paris. Pendant six jours d’audience, elle devra répondre des accusations de meurtre et de viol aggravé ainsi que de torture et acte de barbarie pour lesquelles elle encourt la perpétuité. Sur le banc des parties civiles, l’absence du père de l’adolescente, décédé un peu plus d’un an après sa fille, devrait marquer les esprits.
Le 14 octobre 2022, vers 16H40, plusieurs résidents d’un immeuble du 19e arrondissement de Paris avait aperçue Dahbia Benkired dans leur hall d’entrée, chargée de valises et surtout d’une imposante malle recouverte d’une couverture. Une heure et demie plus tôt, elle apparaissait déjà sur les bandes de vidéosurveillance de la résidence en train d’aborder une jeune adolescente, Lola Daviet, 12 ans, la fille du gardien de l’immeuble, qui rentrait du collège.
Entre les deux séquences, l’enquête a reconstitué une scène de crime sordide : Dahbia Benkired a contraint la fillette à la suivre dans l’appartement qu’elle occupait – en fait celui de sa soeur –, lui a imposé des actes sexuels et l’a frappée à plusieurs reprises avec ciseaux et cutter. Enroulée d’adhésif, y compris sur l’ensemble du visage, la jeune Lola est morte d’asphyxie. L’accusée avait alors placé le corps de sa victime dans une malle trouvée dans l’appartement, avant d’entamer une fuite erratique.
Une “descente aux enfers”
Immédiatement après le meurtre de sa fille, Johan Daviet avait replongé dans l’alcool. Avant le drame, “tout allait très bien. Ça faisait plus de trois ans que je ne buvais plus”, confiait-il peu avant son décès dans une interview à RTL, expliquant s’être séparé de son épouse. “Pourtant je l’aime, ma femme, je vais tout faire pour la récupérer”, annonçait-il alors.
Le papa de Lola racontait être “retombé dans [ses] démons” alors qu’il ne buvait plus depuis trois ans. “En vérité, elle n’a pas fait que détruire la vie d’un enfant : elle a détruit une famille complète”, affirmait le père de famille au sujet de l’accusée.
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Johan Daviet est mort le 23 février 2024 au domicile de sa mère à Fouquereuil dans le Pas-de-Calais. Et pour les habitants du village, les causes de son décès soudain ne font aucun doute. Le père de 49 ans, qui “ne s’est jamais remis de la perte” de sa fille, est “mort de chagrin”, “le coeur brisé”, ont pudiquement glissé certains d’entre eux auprès du Parisien. “Il avait la tête et le cœur trop près de l’enfer depuis les faits commis sur sa fille. Il dégringolait. Sa crise cardiaque est l’épilogue de cette descente aux enfers”, avait alors décrit l’avocate de la famille de Lola, Me Clotilde Lepetit, Pour la mère de Johan Daviet, Nelly, 80 ans, son fils s’est “suicidé à l’alcool”. “Il buvait tous les soirs un litre de vodka”, rapporte-t-elle dans les colonnes du Parisien.
Le procès de Dahbia Benkired doit s’ouvrir ce vendredi devant la cour d’assises de Paris. L’accusée encourt la réclusion criminelle à perpétuité.