October 15, 2025

"Il faut que je tienne jusqu’à la fin du remboursement !", sourit Egidio, 98 ans, victime d’abus de faiblesse d’une conseillère municipale

l’essentiel
Egidio, 98 ans dans quelques jours, a été reconnu victime d’un abus de faiblesse de Danièle Amouroux, conseillère municipale de la ville de Montauban (Tarn-et-Garonne). À l’issue du procès, mardi 14 octobre 2025, il a confié être “satisfait” de la décision de justice.

Après plus de 4 heures passées sur un fauteuil loin d’être le plus confortable de la salle d’audience du tribunal judiciaire de Montauban (Tarn-et-Garonne), Egidio, bientôt 98 ans au compteur, est soulagé. Le vieil homme, veste gris clair sur un ensemble chemise et pull bleus, pantalon foncé et canne à la main, se dit même “satisfait” de la décision des magistrats qui ont jugé son affaire.

À lire aussi :
Absente à son procès, l’élue municipale avoue avoir commis un abus de faiblesse sur un nonagénaire par la voix de son avocate

Ces derniers ont reconnu coupable Danielle Amouroux, conseillère municipale de la cité d’Ingres, d’abus de faiblesse sur sa propre personne, pour un préjudice total de 56 154,38 euros, mardi 14 octobre 2025. Le mode opératoire de l’élue a été longuement mis au jour par le récit de la présidente du tribunal Emmanuelle Yvert.

41 chèques encaissés pour un montant de 56 000 euros

L’escroquerie a duré près de 5 ans, de novembre 2018 à février 2023. Sur la période, où elle est d’abord la mandataire de l’épouse d’Egidio puis du nonagénaire, Mme Amouroux encaisse 41 chèques. 23 d’entre eux sont signés de sa main à elle.

Malgré deux reconnaissances de dettes de 10 000 et 6 000 euros qu’elle aurait signées, l’adjointe de quartier n’aurait finalement rendu que 2 000 euros. “Et encore, deux semaines avant l’audience”, s’étrangle l’avocate de la partie civile, Me Élodie Cipière.

“Je suis satisfait parce qu’ils l’ont condamnée”

“Mon client a construit des économies en travaillant toute sa vie. Il n’aurait jamais pensé qu’elle servirait à une tierce personne. On a une dame qui, en tant que curatrice, abusait d’un couple. Il y a une volonté de profiter de Monsieur et de son patrimoine financier”, insiste l’avocate durant sa plaidoirie.

Une fois sorti de la salle d’audience, Egidio accepte de se confier sur son ressenti. “Je suis satisfait parce qu’ils l’ont condamnée. Maintenant, il faut que j’arrive à la fin du remboursement”, rigole-t-il, dans un phrasé lent et teinté d’accent. “Elle a été forte quand même, avoue-t-il, parce qu’elle a commencé 2 mois avant le décès de ma femme. Et elle m’a ensuite pris de l’argent à moi”, souffle-t-il.

“Ce qui l’intéresse le plus, c’est sa réputation”

À son côté, Matthieu, le petit-fils, sourit aux traits d’humour de son aïeul. Mais il se montre, aussi, plus offensif. “C’est bien qu’il y ait du sursis probatoire. Mais son absence, c’est de l’abus jusqu’au bout. Ce qui l’intéresse le plus, c’est sa réputation. Sinon, elle serait venue. Mais c’est trop tard maintenant. La justice est passée. Il n’y aura pas d’autres procès”, se félicite-t-il.

La nuit est tombée depuis de longues minutes lorsque le duo sort du palais de justice montalbanais, accompagné de son avocate, Me Élodie Cipière. Le grand-père et le petit-fils vont pouvoir profiter d’un bon dîner après une procédure et une audience éreintantes.

source

TAGS: