Un ancien arbitre de futsal reconverti en faux fiscaliste, des centaines de victimes bernées, des sommes astronomiques détournées : Loïc R. était rejugé ce jeudi en appel, toujours absent à l’audience.
Ce jeudi, la cour d’appel a rouvert un dossier très attendu : celui de Loïc R., condamné en première instance à trois ans de prison avec sursis pour avoir escroqué des centaines de personnes sous couvert de prestations fiscales. Absent à nouveau, l’ancien arbitre de futsal n’a pas daigné venir s’expliquer, laissant derrière lui une salle pleine d’avocats et de victimes.
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Tout commence presque banalement. Loïc R. se met à faire des déclarations d’impôts pour ses amis, avant que sa mère ne l’incite, selon lui, à « développer son activité illégale », comme le résume le président de la cour. Entre 2014 et 2021, cet ancien doctorant sans diplôme fiscal se fait passer pour un avocat fiscaliste et vend des prestations d’optimisation à des particuliers, au discours aussi huilé que son image : costume impeccable, Renault Alpine, fausse assurance.
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Des œuvres de collection
Ses victimes ? Des profils aussi divers que crédules : policiers, médecins, ingénieurs, jusqu’à un expert psychiatre. Pour quelques centaines d’euros par an, il promettait des économies et réclamait 10 % des montants “économisés”. Mais le rêve tourne au cauchemar : fausses déclarations, redressements fiscaux, pénalités et emprunts pour rembourser. “On pensait que c’était légal tout ça… On s’est bien fait endormir”, lâche une victime, amère.
Au total, plus de 600 000 euros encaissés, parfois réinvestis dans des travaux ou des objets luxueux. Le préjudice pour les impôts, lorsqu’on cumule les déclarations de tous les clients, se compte en millions d’euros. “Le jour des perquisitions, des œuvres de Tintin, des pièces de monnaie ainsi qu’une voiture ont été saisis”, rappelle la justice. Le reste s’est volatilisé. Son avocat tente d’invalider la procédure, mais le dossier reste accablant. “Il a dit que sa maman l’avait poussé à ouvrir une société fictive”, relate le juge, sceptique face à cet homme placé sous tutelle en 2018, mais capable de manipuler, voire de simuler une pathologie en garde à vue.
Le procureur requiert la même peine qu’en première instance.
Le verdict est attendu pour le 17 décembre.