La Plancha des Copains consacre Castet-Arrouy (Gers) en remportant le titre de meilleure cuisine d’Occitanie sud dans l’émission de M6, symbole d’une transmission familiale réussie et d’un terroir uni autour d’un jeune chef passionné.
C’est une consécration pour La Plancha des Copains et pour tout un village. Celui de Castet-Arrouy. Vendredi 10 octobre, lors de l’émission “La meilleure Cuisine Régionale, c’est la mienne” diffusée sur M6, les chefs Norbert Tarayre et Yoann Conte ont désigné cet établissement gersois comme la meilleure cuisine d’Occitanie sud.
Cette victoire couronne le travail acharné de Jules, 24 ans, qui a repris les rênes du restaurant familial après son père, Patrick Bayonne.
Une soirée mémorable
Pour partager la diffusion de l’émission, Patrick et Jules avaient organisé une projection qui a rassemblé le village et les alentours. “J’ai 24 ans, j’ai pas énormément d’expérience, autant de monde qui se déplace pour venir voir la télé avec toi, je pense que ça restera, comme le moment de l’inauguration, des moments dans la carrière”, confie le jeune homme.
Au-delà de la reconnaissance médiatique, c’est l’émotion de son père lors de l’annonce des résultats qui l’a marqué. “Avoir fait plaisir à papa, l’avoir vu dans cet état, c’était assez prenant”, raconte-t-il.
Un succès collectif
Jules tient à souligner que cette victoire n’est pas seulement la sienne. “On est content de passer à la télé mais on est content si ça peut donner aussi une image du terroir. On a avancé avec tous les producteurs : la productrice de canards, les producteurs de lentilles, de porc noir, de noisettes. C’est un travail d’équipe.”
Patrick et Jules ont tissé des liens forts avec les habitants de Castet-Arrouy. Chaque matin, ils offrent le café aux villageois qui, en retour, n’hésitent pas à partager leurs avis et suggestions. “Le soir, ils nous le rendent, ils viennent tous boire l’apéro, c’est génial. J’adore ce que je suis en train de vivre, s’exclame Jules, je suis passionné par ce que je fais.”
Une transmission réussie
Patrick Bayonne a passé le flambeau à son fils l’an dernier. “On a fait tout cela pour marquer la passation à Jules qui démarre, et pour remercier le chef Charles Lavie d’avoir travaillé une vingtaine d’années avec moi.”
Bernadette Bayonne, son épouse, ne cache pas sa fierté : “Je suis doublement fière de Jules, parce qu’il a repris la Plancha contre vents et marées. Je n’étais pas pour cette reprise, je savais qu’il se lançait dans un projet qui demande beaucoup de travail, de temps, d’énergie.”
Il y avait des obstacles à surmonter : “Il s’est battu pour les papiers, pour les emprunts. On ne lui a pas donné la Plancha sur un plateau d’argent. Cette reconnaissance, il la mérite. C’est la sienne.”
Elle souligne également le rôle essentiel de Patrick : “Bravo Jules et bravo Patrick parce qu’il a su lui inculquer le savoir-faire. C’est un succès familial aussi.”
Un village mobilisé
Ce qui touche particulièrement la famille, c’est le soutien indéfectible de la commune. “Le village, le maire, ont suivi Jules, rappelle Bernadette. Dès qu’il commence à faire un petit bricolage pour la Plancha, il y a deux ou trois voisins qui viennent lui donner un coup de main, ça fait chaud au cœur.”
À 24 ans, Jules Bayonne incarne la nouvelle génération de restaurateurs qui font vivre les territoires ruraux. “Il y a des gens qui m’ont dit merci pour ce que tu représentes pour le Gers. À 24 ans, ça fait drôle d’entendre ça, c’est une belle récompense”, conclut-il, reconnaissant.
Et quand un problème survient ? “Il y a papa, dès que j’ai un problème, c’est allo papa !”. La transmission entre générations est bien plus qu’une simple passation de pouvoir.