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Le Nouvel Obs avec AFP
Des Palestiniens examinent les restes de bâtiments détruits dans le camp de réfugiés d’Al-Shati à Gaza, le 12 octobre 2025 ABDEL KAREEM HANA/AP/SIPA
Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a annoncé ce dimanche 12 octobre que l’armée israélienne allait détruire, après la libération des otages retenus dans la bande de Gaza, tous les tunnels du Hamas dans le territoire palestinien.
Au troisième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, à la veille du « sommet de la paix » pour Gaza en Egypte, Israël Katz a souligné dans un communiqué que ces opérations seraient menées dans le cadre du « mécanisme international (…) sous la supervision des Etats-Unis ».
« Le grand défi d’Israël après l’étape de restitution des otages sera la destruction de tous les tunnels terroristes du Hamas à Gaza », a-t-il dit. « J’ai ordonné à l’armée de se préparer à cette mission », a-t-il ajouté.
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Le Hamas dispose d’un réseau de tunnels sous la bande de Gaza, notamment utilisé par sa branche armée. Israël a affirmé en avoir détruit de nombreux en plus de deux ans de guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste en Israël le 7 octobre 2023.
En vertu d’un accord de cessez-le-feu avec Israël annoncé jeudi, le Hamas doit remettre les 48 otages restants à Gaza, vivants ou morts, tous enlevés, sauf un, lors de cette attaque.
En échange, Israël doit libérer 250 « détenus pour des raisons de sécurité » dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et 1 700 Palestiniens arrêtés par l’armée israélienne à Gaza depuis octobre 2023. Le Hamas a confirmé samedi que les otages devaient être libérés lundi.
Israël Katz a précisé que la destruction des tunnels aurait lieu dans le cadre de la « démilitarisation » du mouvement islamiste prévue par le plan de Donald Trump, dont la deuxième phase reste encore à être négociée.
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Mouvement islamiste, le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l’Union européenne, a maintes fois réaffirmé qu’en l’absence d’une force armée palestinienne, il se réservait un « droit de résister à l’occupation » israélienne.
Refus du désarmement
Le Hamas ne participera pas à la gouvernance de Gaza après la guerre, a affirmé ce dimanche une source du mouvement, à la veille d’un sommet consacré au territoire palestinien et qui rassemblera en Egypte une vingtaine de dirigeants autour de Donald Trump.
Un cessez-le-feu est entré en vigueur vendredi après deux ans de guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, basé sur le plan en 20 points du président américain qui prévoit le désarmement du Hamas et exclut tout rôle pour le mouvement islamiste dans la gouvernance future du territoire palestinien.
« Pour le Hamas, la gouvernance de la bande de Gaza est une question réglée. Le Hamas ne participera pas du tout à la phase de transition, ce qui signifie qu’il a renoncé au contrôle de la bande de Gaza, mais il reste un élément fondamental de la société palestinienne », a déclaré à l’AFP cette source proche de l’équipe de négociateurs du Hamas, sous couvert de l’anonymat.
Alors que la direction du Hamas a par le passé été divisée sur des questions clés, concernant notamment l’administration future de Gaza, le refus du désarmement semble faire consensus.
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« Le Hamas accepte une trêve à long terme, et que ses armes ne soient pas utilisées du tout pendant cette période, sauf en cas d’attaque israélienne contre Gaza », a déclaré cette source.
« La remise des armes proposée est hors de question et n’est pas négociable », avait affirmé samedi à l’AFP un responsable du Hamas sous couvert de l’anonymat.
Un cadre du Hamas a de même mis en garde samedi contre des négociations « difficiles » à ce sujet. Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, a notamment déclaré qu’il était « hors de question » que le mouvement islamiste désarme.
Le Hamas a évoqué en plusieurs occasions en 2025 un démantèlement progressif de son arsenal (arrêt de la production de nouvelles roquettes, destruction des tunnels vers Israël…), mais à condition qu’il soit assorti d’un projet politique menant à la fin du conflit israélo-palestinien.
Un comité « technocratique » pendant la transition
La première clause du plan Trump prévoit que la bande de Gaza, où le mouvement islamiste s’était emparé du pouvoir en 2007, devienne « une zone déradicalisée et libérée du terrorisme, qui ne représentera pas une menace pour ses voisins ».
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Le plan prévoit aussi que le Hamas ne jouera aucun rôle dans la future gouvernance de la bande de Gaza et que son infrastructure militaire et son arsenal seront détruits. Durant une phase de transition, un comité palestinien « technocratique et apolitique » sera chargé de gérer les services publics.
La source proche des négociateurs a indiqué que cette équipe avait demandé à l’Egypte, l’un des pays médiateurs, de convoquer une réunion avant la fin de la semaine prochaine pour trouver un accord sur la composition de ce comité et ajouté que la liste des noms était « presque prête ». « Le Hamas, avec les autres factions, ont proposé 40 noms. Il n’y a absolument aucun veto à leur sujet et aucun d’entre eux n’appartient du Hamas », a ajouté cette source.