Le plan social de la société Lidea a bouleversé la vie de 58 employés, mais la reprise de deux repreneurs a évité la fermeture de l’usine de Caussade. Un an après cette terrible annonce, nombre d’entre eux ont retrouvé un emploi. Une dizaine de salariés reste malgré tout encore sans solution.
L’information était tombée lors d’une réunion du comité social et économique il y a pratiquement un an jour pour jour : le groupe Lidea, né d’une fusion entre Euralis et Caussade Semences en 2020, annonçait un plan social d’envergure.
Sur les 150 employés du groupe, 58 personnes allaient être licenciées au cours du premier trimestre 2025.
Un coup de tonnerre pour les salariés qui s’étaient alors rapidement mobilisés. Pendant plusieurs mois, ceux-ci avaient manifesté et frappé à toutes les portes pour tenter de sauver leurs emplois. Et en décembre 2024, des pistes sérieuses de repreneurs étaient évoquées.
Une reprise qui a désormais eu lieu, annonce Joël Combalbert, délégué syndical FO : “Deux repreneurs se sont partagés le site de Caussade”. Le groupe Poujaud, via sa filiale Panam, et l’entreprise Mistral, qui appartient au groupe international Remington seeds, détaille-t-il.
Une solution qui a permis de limiter la casse. Grâce aux repreneurs, “le site n’a pas fermé, se félicite le syndicaliste. C’était une des choses les plus importantes car s’il fermait, jamais il n’aurait rouvert”, estime-t-il. Dans le détail, quatre salariés ont été reclassés au sein même de la société, et les 54 autres ont été licenciés. Des licenciements qui se sont échelonnés au fil des mois. Neuf d’entre eux ont ensuite été réembauchés par Panam, et quatre par Mistral. “Ce n’est jamais suffisant, concède-t-il, mais cela a permis d’assurer la continuité de l’activité”.
Quant aux autres salariés licenciés, une commission de suivi a été mise en place afin de les aider à trouver un nouveau job. “Pour certains cela a été très simple, notamment pour ceux qui travaillaient dans le secteur de la maintenance, se réjouit Joël Combalbert, ils ont retrouvé très rapidement et dans le Caussadais.”
D’autres ont transformé cette épreuve en opportunité : “Certains ont rebondi très rapidement. Plusieurs d’entre eux ont choisi de suivre des formations longue durée pour se reconvertir, révèle Isabelle Constant, représentante du personnel chez Lidea, l’un dans le secteur de l’auto-école, un autre en plomberie. Certains ont créé leurs propres entreprises”, se félicite-t-elle.
Reste toujours une dizaine de personnes encore sans solution, regrettent les deux militants, qui continuent de les suivre et de les aider dans leurs démarches. “On continuera jusqu’à ce qu’on trouve une solution mais au final, on est tout de même assez contents de la situation, résument-ils, on imaginait que ça allait être bien pire”.
Quel avenir pour le site ?
Implanté à Villemur-sur-Tarn, en Haute-Garonne, le groupe Poujaud a racheté une partie de l’usine. Une nouvelle entreprise a été créée : Caussade agro services et s’occupera de la production de semences, le triage, le calibrage, le séchage et le conditionnement. Neuf salariés ont donc dans un premier temps été réembauchés et un 10e vient de l’être, révèle Frédéric Poujaud, le PDG du Groupe. “Notre objectif est de recréer de l’activité et on espère dès l’an prochain augmenter la production locale de semences de chanvre, de graines de chia et de cameline dont nous sommes les seuls obtenteurs en Europe”, souligne-t-il.
Pour Christian Bernier, le président de la filiale ukrainienne de Remington Seeds, et responsable du développement de la société en France, cet achat “s’inscrit dans le développement et l’expansion de Mistral Semences. Nous cherchions à augmenter nos capacités de séchage, précise-t-il. C’est pourquoi nous nous sommes portés acquéreurs sur cette partie. Mais très rapidement, nous nous sommes rendu compte que nous aurions besoin de la suite du process. Nous avons donc décidé de réaliser dès la première année des investissements afin de mettre en place des unités de calibrage et d’ensachage”, annonce-t-il. Sans pouvoir donner plus de précision, cela se concrétisera par une augmentation certaine du nombre de personnels et donc des embauches à venir.