Un commando cagoulé, des cocktails Molotov et des opposants à l’A69 ciblés : à Verfeil (Haute-Garonne), une série d’attaques relance les soupçons autour d’un réseau rémunéré lié à une société de sécurité privée.
Ont-ils employé des méthodes de barbouzes ? Neuf individus ont été interpellés dans le cadre d’une enquête ouverte après une série d’agressions contre des opposants à l’autoroute Castres-Toulouse.
Le 1er septembre 2024, à Verfeil (Haute-Garonne), un groupe d’individus cagoulés met le feu à une voiture et attaque les occupants d’une maison promise à la destruction pour permettre l’avancement du chantier autoroutier A69. Les agresseurs aspergent un homme d’essence, utilisent des gaz lacrymogènes et fuient après avoir lancé des cocktails molotov. L’attaque fait écho à deux précédents : un incendie partiel le 26 août sur la même propriété et une autre action violente à Saix (Tarn), le 13 août.
À lire aussi :
Autoroute A69 Toulouse-Castres : une dizaine de militants irréductibles toujours perchés sur le toit de la maison à la ZAD du Verger
Dès septembre, une enquête est ouverte par le parquet de Toulouse. Les investigations, confiées aux gendarmes de la section de recherches et à la brigade de recherches de Toulouse Saint-Michel, révèlent une organisation inquiétante. Neuf suspects sont identifiés. Leurs interpellations ont eu lieu le mardi 7 octobre à Lyon, Marseille et Albi.
Payés par qui ?
Selon les éléments recueillis, plusieurs des individus mis en cause auraient été rémunérés pour leurs actes. Le profil de l’un d’eux attire l’attention : ancien gérant de la société de sécurité, dont le contrat avec Atosca aurait été rompu quelques jours avant les attaques, il aurait néanmoins coordonné les expéditions. Sa motivation reste floue.
Le parquet retient les qualifications de destructions en bande organisée, violences aggravées et association de malfaiteurs. Sept personnes sont toujours en garde à vue, potentiellement prolongée jusqu’à 96 heures. À ce stade, les auditions visent à clarifier le rôle de chacun dans cette opération aux airs de barbouzerie. L’origine du financement reste inexpliquée. Huit individus impliqués dans des attaques déclarent avoir été payés 800 euros pour des expéditions. “Il est trop tôt pour évoquer ces questions. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir qui était présent, sur quels faits et pour quelles raisons ?”, affirme David Charmatz le procureur de la République de Toulouse.
“À ce stade, nous n’avons aucune information sur les éléments que vous nous avez indiqués. Nous ne pouvons donc pas apporter de précision”, déclare la porte-parole d’Atosca.
À lire aussi :
Zad du Verger : une évacuation plus compliquée que prévue
La section de recherches de la gendarmerie de Toulouse a mobilisé, aux côtés des enquêteurs de la cellule d’investigations criminelles de la BDRIJ 31, des moyens importants pour résoudre cette affaire sensible. Les investigations ayant mêlé des méthodes d’enquête classiques et des expertises de police technique et scientifique.