Personnage central mais controversé, Marco, l’ancien codétenu de Cédric Jubillar, a livré ce mercredi 9 octobre un témoignage très attendu devant la cour d’assises du Tarn. Ses déclarations, déjà connues des enquêteurs depuis 2022, restent cependant entourées de doutes et de zones d’ombre.
Ce mercredi 9 octobre, les débats devant la cour d’assises du Tarn ont été marqués, notamment dans l’après-midi, par les auditions d’anciens codétenus de Cédric Jubillar à la prison de Seysses. Parmi eux, le plus attendu : Marco, celui qui affirme que l’accusé lui aurait avoué le meurtre de sa femme derrière les barreaux.
“Nous avons été voisins de cellule à l’isolement. Nous fumions du cannabis”, raconte Marco à la barre. Il affirme que Cédric lui aurait confié, sans détour : “Tu sais que je m’en suis débarrassé du corps ? J’ai pété les plombs.”
Des fouilles qui ne donnent rien
À la suite de ces déclarations, en 2022, des fouilles avaient été organisées près d’une ferme de Cagnac-les-Mines, endroit où l’accusé lui aurait dit avoir enterré le corps de Delphine. Ces recherches, menées avec d’importants moyens, n’ont rien donné.
Mais la crédibilité du témoin suscite de fortes réserves. Marco, multirécidiviste au lourd passé judiciaire, a déjà été condamné pour subornation de témoins. Un profil qui pousse la cour à la prudence. “On n’a pas envie de vous faire confiance”, lui lance l’avocat général Ruff, avant d’ajouter. “On peut se demander si vous n’êtes pas un mythomane”.
“Un fou mythomane”
Un autre détenu le décrit d’ailleurs comme “un fou, un mythomane, qui se croit dans un film”, “C’est la derniere personne a qui parler”. “Fou ? Possible. Menteur ? Tout le monde ment… Mais je ne mens pas sur ce point-là”, rétorque Marco, avec aplomb.
Dans le box, Cédric Jubillar balaie catégoriquement ces accusations. “95 % de ce qu’il a dit est faux”, réagit-il. ” Marco me gavait de questions”, explique-t-il, assurant que certaines de ses phrases n’étaient que “des blagues pour qu’il me laisse tranquille.”
“Ça me met dans la merde plus qu’autre chose”
Personnage volubile, Marco n’a pas hésité à multiplier les prises de parole médiatiques. À sa sortie du tribunal, il a de nouveau de nombreuses interviews. Face aux questions des journalistes sur le monnaiement de ses informations contre des avantages en détention, Marco se défend. “Ça me met dans la merde plus qu’autre chose”, assure-t-il.
En octobre 2023, il s’était déjà exprimé sur le plateau de Touche pas à mon poste, deux jours avant que la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse ne renvoie Cédric Jubillar devant les assises pour meurtre sur conjoint.