Le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu a été annoncé ce dimanche 5 octobre au soir. Parmi les changements : l’arrivée de Marina Ferrari à la question du sport et de la vie associative.
Un visage encore méconnu du grand public, mais un profil déjà bien ancré dans la vie politique. À 51 ans, Marina Ferrari devient la nouvelle ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative du gouvernement de Sébastien Lecornu, succédant à Marie Barsacq, évincée après seulement neuf mois de mandat. La députée MoDem de la première circonscription de la Savoie prend ainsi les rênes d’un ministère sous tension, entre héritage des Jeux de Paris 2024, préparation des Jeux d’hiver 2030 en France, et batailles budgétaires à venir.
Native d’Aix-les-Bains, Marina Ferrari a grandi au pied des montagnes qu’elle connaît sur le bout des doigts. Passionnée de ski nordique, cette “femme de terrain volontaire” – comme elle aime à se définir – affiche un profil européen assumé, fruit d’origines italiennes par son père et autrichiennes par sa grand-mère maternelle.
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Élue locale de longue date, vice-présidente du département de Savoie entre 2015 et 2021, elle s’est fait connaître pour son ancrage territorial et son pragmatisme. La politique, chez les Ferrari, est presque une affaire de famille : son oncle Gratien Ferrari fut maire et député d’Aix-les-Bains, tandis que sa cousine n’est autre que la journaliste Laurence Ferrari.
Entrée une première fois au gouvernement en février 2024 sous Gabriel Attal, Marina Ferrari a d’abord occupé le poste de secrétaire d’État chargée du Numérique, avant de devenir ministre déléguée à l’Économie du tourisme dans le gouvernement Barnier, puis sous François Bayrou. Une trajectoire express mais marquée par la constance de son engagement centriste au sein du MoDem, parti qu’elle a rejoint dès sa création en 2007.
C’est donc une habituée des dossiers complexes qui récupère aujourd’hui un ministère fragilisé. Sa prédécesseure Marie Barsacq, ancienne directrice exécutive de Paris 2024, aura défendu l’héritage des Jeux Olympiques avec conviction, parfois même à contre-courant du gouvernement. En février, elle s’était illustrée en alertant sur les coupes budgétaires dans le sport, entraînant une mobilisation inédite de sportifs de haut niveau. Elle avait aussi mis en garde contre les “confusions” entre port du voile et radicalisation dans le sport, des propos salués autant que critiqués.
Mais le départ de Barsacq n’est pas seulement politique : il illustre la valse des ministres des Sports sous la présidence Macron. Depuis 2017, six ministres se sont succédé, de Laura Flessel à Amélie Oudéa-Castéra, en passant par Roxana Maracineanu, Gil Avérous et désormais Marina Ferrari. Un rythme effréné qui fragilise la cohérence des politiques sportives, alors que la France s’apprête à accueillir les Jeux Olympiques d’hiver 2030 dans les Alpes.
Ferrari devra rapidement remettre à flot un dossier olympique en souffrance. Le projet de loi olympique, adopté au Sénat en juin mais bloqué depuis la chute du gouvernement Bayrou, doit faciliter l’organisation des Jeux via des dérogations en matière d’urbanisme, de logement, de sécurité ou encore de travail. Un texte crucial, désormais entre ses mains.
À cela s’ajoute la défense du budget du sport et la nécessité de redonner confiance à un monde sportif ébranlé par la rigueur budgétaire.