October 2, 2025

"Bercy veut alourdir la ponction sur les collectivités" : le maire de Toulouse tire à nouveau la sonnette d’alarme sur les finances

l’essentiel
Le maire de Toulouse tire la sonnette d’alarme sur le nouveau tour de vis budgétaire à attendre de l’État pour 2026. La limitation des embauches et la recherche d’économies restent à l’ordre du jour.

Après le budget Barnier et l’ébauche du budget Bayrou, à quelle sauce seront mangées les collectivités territoriales en 2026 ? À quelles coupes faut-il s’attendre dans les investissements et le fonctionnement des services publics locaux ? Lors du dernier conseil municipal de Toulouse, vendredi, Jean-Luc Moudenc a déjà tiré la sonnette d’alarme.

Pour 2025, Toulouse et la Métropole ont subi “une cinquantaine de millions d’€ de manque à gagner”, a rappelé le maire. Une somme conséquente qui a entraîné un gel des embauches, des baisses de subventions aux associations et un tour de vis sur de nombreuses dépenses, avec par exemple l’ouverture restreinte des bibliothèques.

“Nul ne peut dire aujourd’hui ce que sera le budget de l’Etat” pour 2026, a avancé le premier magistrat. Mais ce dernier a eu vent des hypothèses de travail de Bercy et il s’attend à un nouveau manque à gagner. De l’ordre “de 15 % de l’effort total” quand l’endettement des collectivités ne pèse que 8 % du PIB. “Une injustice”, a dénoncé Jean-Luc Moudenc.

Mesures d’économies

L’association Intercommunalités de France, qui regroupe des élus locaux et qui tiendra sa convention du 8 au 10 octobre à Toulouse, a évalué à 33 M€ la perte prévisible pour la Métropole. Et s’inquiète d’une nouvelle ponction qui “mettrait en jeu la santé financière des collectivités, leur capacité à investir et même pour beaucoup leurs services publics.”

“On y reviendra dans les mois qui viennent”, a averti Jean-Luc Moudenc. Et peut-être même dès maintenant car le paramètre financier devrait limiter fortement les promesses de la campagne des municipales.

Sans attendre le gouvernement, les élus toulousains ont débattu des orientations budgétaires de la ville. Malgré le Covid, l’inflation et l’instabilité politique, l’épargne s’est maintenue autour de 60 M€ depuis 2018. Ce qui a permis un investissement porté à 1 milliard sur le mandat pour faire face aux besoins d’une population en croissance.

Il faut retenir que les mesures de maîtrise des dépenses de personnel et de recherche d’économie vont être poursuivies. “Ce n’est pas un budget d’austérité (qui s’annonce) mais les dépenses supplémentaires doivent être supportables”, a averti Sacha Briand, en charge des finances. Rappelons que l’investissement est principalement porté par la Métropole et que la dette se concentre côté Tisséo.

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