October 1, 2025

Navire fantôme russe au large de Saint-Nazaire : deux membres d’équipage du mystérieux pétrolier placés en garde à vue

l’essentiel
Le pétrolier stationné au large des côtes françaises depuis plusieurs jours ferait partie de la “flotte fantôme” de la Russie. Des militaires sont montés à bord, ce mercredi 1er octobre 2025.

Un pétrolier de la flotte fantôme russe arraisonné au large de la Bretagne, était visé mercredi 1er octobre 2025 par une enquête de la justice française, une semaine après avoir navigué près du Danemark quand le pays a connu des vols suspects de drones au-dessus d’aéroports.

Baptisé “Pushpa” ou “Boracay”, le navire de 244 mètres de long, battant actuellement pavillon du Bénin, est sous sanctions européennes pour son appartenance à la flotte utilisée par Moscou pour contourner les sanctions occidentales contre ses ventes de pétrole.

Cette photo aérienne prise le 1er octobre 2025 au large de Saint-Nazaire, dans l’ouest de la France, montre le pétrolier Boracay, membre de la « flotte fantôme » russe, soupçonné d’être impliqué dans des vols de drones au-dessus du Danemark, qui a navigué au large des côtes danoises entre le 22 et le 25 septembre.
Cette photo aérienne prise le 1er octobre 2025 au large de Saint-Nazaire, dans l’ouest de la France, montre le pétrolier Boracay, membre de la « flotte fantôme » russe, soupçonné d’être impliqué dans des vols de drones au-dessus du Danemark, qui a navigué au large des côtes danoises entre le 22 et le 25 septembre.
DAMIEN MEYER/AFP

Une “opération très importante” de la marine, annoncée par Macron

Selon une source militaire, le navire a été “arraisonné samedi dernier” et une équipe “est montée à bord”. Mercredi après-midi, des images aériennes tournées par l’AFP au large de Saint-Nazaire montraient des militaires encagoulés présents sur le pont du navire. Le président Emmanuel Macron avait évoqué un peu plus tôt une “opération très importante” de la marine, en marge d’un sommet européen à Copenhague.

À lire aussi :
“Actualisation” du nucléaire, “confrontation avec la Russie” : les grandes annonces d’Emmanuel Macron en marge du sommet européen au Danemark

“Les équipes d’intervention ont agi en temps et en heure”, a-t-il déclaré, en affirmant : “Il y a eu des fautes très importantes qui ont été commises par cet équipage qui justifient d’ailleurs que la procédure soit judiciarisée aujourd’hui”. La justice a ouvert une enquête pour “défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon” et “refus d’obtempérer”, a indiqué à l’AFP le procureur de Brest, Stéphane Kellenberger, sans plus de détails.

Plus tard en fin de journée, deux membres d’équipage ont été placés en garde à vue, a fait savoir le procureur de Brest.

Un départ du port russe de Primosk estimé au 20 septembre

Ce navire, qui a changé de nom et de pavillon à de nombreuses reprises avec des immatriculations successives au Gabon, aux îles Marshall ou en Mongolie, selon le site www.opensanctions.org, est par ailleurs soupçonné d’être impliqué dans les récents survols de drones qui ont perturbé le trafic aérien danois, selon le site spécialisé The Maritime Executive, qui affirme que le navire a pu servir de “plateforme de lancement” ou comme “leurre”.

À lire aussi :
Guerre en Ukraine : le “navire de la honte”, l’unique porte-avions de la Russie, pourrait bientôt être abandonné par Moscou

Selon une analyse AFP des données du site maritime spécialisé VesselFinder, le pétrolier a quitté le port russe de Primorsk, près de Saint-Petersbourg, le 20 septembre, avec pour destination Vadinar, dans le nord-ouest de l’Inde. Il a navigué au large des côtes danoises entre le 22 et le 25 septembre, au moment où Copenhague enregistrait des survols suspects de drones.

Au-delà de la menace diplomatique qu’il représente, le “Pushpa” pourrait se transformer en danger environnemental : “Ces bateaux sont dangereux dans la mesure où ils peuvent être très vieux, s’écraser sur un rocher, polluer la mer etc.”, rappelle à Actu.fr l’ex-ambassadeur Jean de Gliniasty.

source

TAGS: