September 30, 2025

Transition des stations de montagne : vers une loi pour sortir du "modèle tout ski" et s’adapter aux défis climatiques et économiques

l’essentiel
Les députés Denis Fégné (PS, Hautes-Pyrénées) et Xavier Roseren (Horizons, Haute-Savoie) étaient à Génos dans le cadre d’une mission parlementaire sur la transition des modèles de station de montagne. L’occasion de voir ce qui existe déjà sur le territoire, et de tracer le futur du tourisme dans les montagnes…

Quel est l’objectif de cette mission parlementaire sur la transition des modèles de stations de montagne ?

Denis Fégné : C’est une boîte à outils que nous voulons proposer à l’ensemble des stations. Il n’y a pas qu’un modèle qu’on veut proposer, il faut adapter les outils et le cadre législatif à chaque station.

Xavier Roseren : On voudrait même aller vers une proposition de loi, voir ce qu’on pourrait changer dans la loi pour faciliter les élus locaux à réussir la transition.

Denis Fégné (PS) et Xavier Roseren (Horizons) étaient à Génos pour évoquer le futur des stations de montagne.
Denis Fégné (PS) et Xavier Roseren (Horizons) étaient à Génos pour évoquer le futur des stations de montagne.
DDM – Jérémie Heins

Les acteurs locaux sont inquiets ?

DF : Il y a de l’inquiétude, bien sûr. C’est difficile de lâcher un modèle qui fonctionne depuis des dizaines et des dizaines d’années. Mais je pense qu’ils sont conscients. Pour ceux qui veulent continuer d’user et de savonner les pistes de ski toute la semaine, ça va continuer d’exister. Mais en même temps, on s’aperçoit qu’il y a vraiment une demande du rapport à la montagne qui évolue. Il faut que les formations évoluent aussi pour permettre des accès à la biodiversité, aux enjeux du milieu montagnard, à la culture montagnarde…

Quelle sera cette transition face au changement climatique ?

DF : Dans les Pyrénées, on est obligé d’être un petit peu en avance par rapport aux Alpes sur la transition… De sortir du modèle tout ski, en tout cas de le faire fonctionner tant que c’est possible, mais de réfléchir pour les stations de moins haute altitude. Dans les Alpes il y a des “villages stations”. Ici il y a le village, et à cinq ou six kilomètres : la station. L’enjeu c’est relier les deux, et de faire quelque chose, en complément du ski.

XR : C’est l’argent du ski, pendant encore de nombreuses années, qui doit permettre de financer la transition. Il n’y a pas plus rentable aujourd’hui que le ski. On n’a pas trouvé un truc génial qui va le remplacer.

Denis Fégné (PS) et Xavier Roseren (Horizons) étaient à Génos pour évoquer le futur des stations de montagne.
Denis Fégné (PS) et Xavier Roseren (Horizons) étaient à Génos pour évoquer le futur des stations de montagne.
DDM – Jérémie Heins

Il faudra un nouveau modèle économique de la montagne ?

XR : Les Pyrénées ont vraiment de l’avance parce qu’ils savent très bien qu’en regroupant les stations, ils font des économies d’échelle. Les investissements sont plus logiques. C’est moins vrai dans les Alpes car la rentabilité est encore très forte par station.

XR : C’est ce que fait la compagnie des Pyrénées, Vous avez un système de billetterie qui est unique. Du coup vous avez des coûts de maintenance qui sont faibles…

Vous parlez aussi d’un mécanisme de solidarité entre massifs en France…

XR : Aujourd’hui, on a de la péréquation qui existe au niveau national, c’est un prélèvement des communes riches qu’on donne aux communes un peu moins riches. On pourrait imaginer qu’on prenne aux montagnes un peu plus riches et qu’on mette cette somme-là à disposition de ceux qui font de la diversification parce qu’ils ont moins de neige.

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