Une opération de police a permis de faire partir des gens du voyage qui occupaient illégalement un terrain privé dans la zone de Mélou à Castres. Les commerces alentour peuvent souffler.
Cela faisait des mois qu’ils vivaient un enfer. Les commerçants de la rue de Mélou, dans la zone d’activités de Castres, respirent un peu. Poussés par la police, leurs voisins gênants ont quitté les lieux ce mardi 30 septembre dans la matinée.
Le commissariat de Castres avait en effet organisé une opération pour expulser des gens du voyage qui s’étaient installés illégalement sur un terrain privé situé entre un hangar désaffecté qui abritait Troc 3 000 à une époque et le salon de thé et café O’Moka qui, lui, est bien en activité. Et qui en subissait les conséquences.
“On venait travailler la peur au ventre”, confient les commerçantes qui parlent d’une cohabitation compliquée, notamment en termes de “saleté”. Excréments d’animaux, jets d’urine, bagarres… Autant d’incivilités qui faisaient fuir leur clientèle. D’autant que ce n’était pas la première fois. “Cela fait un an et demi que cela dure, certains repartent, d’autres arrivent. La dernière fois, ils avaient installé une piscine et un barbecue sur le parking”, confie la gérante. Et ses voisins ne sont pas plus épargnés. Un commerce, dont l’arrière donne sur ce campement de fortune, a subi de nombreuses dégradations et du vol de matériel.
Un problème récurrent à Castres
Pour la commissaire de Castres, Julie Birak, il fallait donc que ces troubles à la salubrité, à l’ordre public et toutes ces infractions d’atteintes aux biens, de dégradations et de vols en série cessent. “La perte de clientèle et donc financière est ingérable pour ces commerces”, confie la patronne des policiers castrais. D’autant que la préfecture, suite à une procédure engagée par la mairie, avait pris un arrêté d’expulsion fin août. Et malgré plusieurs passages des forces de l’ordre pour le leur signifier, les gens du voyage ne bougeaient pas. Il a donc fallu sortir les muscles. Une trentaine de policiers, de Castres, d’Albi et de la brigade canine de Toulouse, ainsi que des effectifs de la police municipale, se sont donc rendus ce mercredi matin sur place. Deux dépanneuses étaient également présentes pour enlever les véhicules si besoin. Mais finalement, la vingtaine de gens du voyage a décidé de partir d’eux-mêmes avec leurs cinq caravanes et autant de véhicules, après quelques palabres.

Comme ce sujet est récurrent sur Castres, la commissaire a monté un groupe de partenariat opérationnel qui réunit toutes les parties prenantes liées à ces installations illicites et “pas seulement les gens du voyage”. Mairie, procureur, police municipale et nationale sont concernés. Et ces discussions permettent davantage de réactivité et la mise en place de ces opérations d’envergure. “On veut montrer la réponse de l’État et rappeler le droit”, explique Julie Birak, qui souhaite que les “riverains et acteurs économiques retrouvent de la tranquillité”.
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Une opération qui peut se faire notamment parce que la commune respecte le schéma départemental d’accueil avec la mise à disposition de l’aire de la Vivarié. Le problème, c’est qu’elle est occupée par des gens du voyage sédentarisés alors qu’ils ne devraient y rester que quelques mois. Ce qui explique pourquoi d’autres s’installent sauvagement ailleurs. “On essaye de leur proposer des solutions qui passent, par exemple, par l’achat d’un terrain privé pour qu’ils s’y installent selon leur mode de vie”, confie la commissaire, qui sait cependant que cette expulsion en appellera forcément d’autres… D’ailleurs, à peine partis, les gens du voyage se sont déjà installés ailleurs dans la zone.
En attendant, le propriétaire du terrain de la rue de Mélou s’est engagé à mettre en place un dispositif anti-intrusion. Les commerçants autour peuvent enfin souffler. C’est déjà ça.