September 30, 2025

Cyclisme : un jeune coureur meurt après avoir été forcé de se doper, l’enquête est classée sans suite en raison de la lenteur de la justice

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Le jeune champion de 21 ans, fils d’un ancien champion du Tour de France, est mort en 2017 victime, selon les autorités, d’un “système organisé de dopage”.

Le 2 mai 2017, le cœur de Linas Rumsas, 21 ans, jeune cycliste prometteur et fils de l’ancien professionnel Raimondas Rumsas, s’arrête brutalement.

Cette mort tragique déclenche alors une enquête majeure sur un système de dopage organisé impliquant dirigeants, préparateurs et jeunes coureurs de l’équipe amateur Gran Fondo del Diavolo, présidée par Luca Franceschi.

Les investigations révèlent que les athlètes étaient encouragés à utiliser EPO, hormones de croissance et antidouleurs à base d’opiacés pour améliorer leurs performances.

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La justice italienne investit temps et ressources : en février 2018, six arrestations sont effectuées et une vingtaine de personnes sont mises en examen. Parmi elles, les parents de Linas, Maria Luisa Luciani et Raimondas (3e du Tour de France 2022) ; l’entraîneur Michele Viola ; des jeunes coureurs et plusieurs figures du club. L’accusation est lourde : association de malfaiteurs visant à commettre des délits liés au dopage.

Pourtant, après huit ans de procédures laborieuses, le média italien Il Tirreno révèle que la juge Nidia Genovese a prononcé la clôture du dossier pour les 12 principaux accusés. Par prescription.

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Nos confrères précisent en effet que la loi italienne considère que le temps imparti pour juger l’affaire est écoulé. Le processus ne peut de fait plus continuer. Un coup dur pour les familles, les fans et les observateurs du cyclisme, qui voient un système potentiellement criminel rester sans sanction réelle.

Ce verdict ne signifie pas toutefois que les faits étaient inexistants. Les preuves collectées, les rapports de la police et les témoignages montrent un dopage organisé et répandu au sein de l’équipe, exposant de jeunes athlètes à des substances dangereuses.

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Mais la lenteur de la justice italienne a eu raison du processus. La famille Rumsas, déjà touchée par la tragédie de Linas, doit composer avec ce sentiment d’injustice.

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