September 30, 2025

ENTRETIEN. Formule 4 : "Si mon avenir pouvait ressembler au sien…" Les confessions du jeune Ariégeois Alexandre Munoz, sacré champion de France

l’essentiel
Du haut de ses 16 ans, le pilote de Lézat-sur-Lèze Alexandre Munoz (Ligue Sport Auto Occitanie-Pyrénées) a terminé son récital au Mans, samedi 27 et dimanche 28 septembre, comme il l’avait commencé à Nogaro : par une victoire. Titre F4 en poche. Rencontre avec un adolescent hors du commun, qui rêve au même destin qu’Isack Hadjar, aujourd’hui en F1.

Vous terminez la saison comme vous l’avez entamée, par une victoire…
Je suis super content de cette dernière victoire. Une conclusion à laquelle je ne m’étais pas préparé, visant simplement un podium. J’étais en pneus usés, utilisés pour les qualifs et la course 1 et, malgré l’avance que j’ai pu prendre (près de 3 secondes) en cravachant, Dorison avec des pneus neufs m’est revenu dessus. Un tour de plus et, je pense qu’il me mangeait !

Alexandre Munoz, champion de France de Formule 4 après une dernière victoire en "finale" au Mans ce week-end.
Alexandre Munoz, champion de France de Formule 4 après une dernière victoire en “finale” au Mans ce week-end.
DDM – M.-F. E.

Au cours des courses 1 et 2, vous avez joué à “l’épicier” ?
C’est ce qu’il fallait que je fasse. Pour m’assurer le titre dès le samedi soir. Je n’avais aucune autre alternative. Ma stratégie des deux courses était de rester derrière Roussel. Nous avons bataillé ensemble et, deux tours avant la fin, j’ai mis le boost pour le dépasser. On s’est chamaillé à la régulière et j’ai acquis les points suffisants pour me garantir le titre (6e et 5e).

À Spa, la réussite n’était pas au rendez-vous ?
À Spa (Belgique), après Nogaro et Dijon, ce fut difficile. Dans la course 1, j’ai pris trop de risques à vouloir aller chercher une nouvelle victoire comme les quatre ramenées précédemment. J’avais 45 points d’avance en entrant à Spa, il m’en restait 13 à la sortie ! Dur à encaisser ! J’ai essayé de rebondir ensuite à Magny-Cours malgré une barre antiroulis cassée en qualifs, grosse incidence sur mes positions en grille. En terminant 3e, 7e et 4e des trois courses, j’ai marqué des points mais, pas comme je le souhaitais.

À lire aussi :
Auto : l’Ariégeois Alexandre Munoz sacré champion de France en Formule 4, ce samedi, au Bugatti !

Vous avez ressenti un nouveau déclic à Lédenon (Gard) ?
Après mon abandon dans la course 1, j’ai compris le mot résilience ! J’ai relevé la tête et me suis remis au boulot. Ce que j’ai appliqué sur les deux autres courses en les terminant deuxième. Je reprenais des points à Roussel avec un abandon. Je m’estimais content car j’avais bien combattu. À Lédenon, je me suis découvert aussi, ce qui m’a permis d’arriver à la finale au Mans sereinement, sans stress, avec un petit coussin de 27 points devant Roussel.

Quel est votre meilleur souvenir ?
Nogaro, deux victoires, le plus beau cadeau d’anniversaire que je pouvais offrir à ma Maman (Sylvie). Le Mans aussi, cette finale qui clôture une excitante saison, le plus beau week-end de ma vie !

À lire aussi :
Auto : Alexandre Munoz, 16 ans, leader haut la main en Formule 4 ! Avant le troisième meeting de l’année, rencontre avec un pilote ariégeois qui détonne

Un mauvais ?
Je n’ai pas vraiment de mauvais souvenirs. Chaque échec, je veux m’en servir pour le futur. C’est dur sur le moment mais après, un échec, il devient instructif et formateur.

Comment se profile votre avenir en sport automobile ?
Continuer en monoplace, avec de nouveaux objectifs. Espérer intégrer un “Junior Team” pour bénéficier d’un bon baquet en 2026. Courir en Europe dans une bonne équipe et me battre pour la gagne en FRECA (Formule Régionale) ou en Eurocup-3.

À lire aussi :
PORTRAIT. Formule 4 : l’Ariégeois Alexandre Munoz, annoncé futur crack, une force sous des apparences tranquilles !

Qui souhaitez-vous remercier ?
Des remerciements, j’en ai des tonnes à formuler. Tout d’abord, mes parents (Marc et Sylvie) qui se saignent pour moi et se donnent à fond pour trouver des partenaires. Le sport automobile réclame beaucoup d’argent. Sur le plan sportif, Bernard mon premier coach technique en kart qui m’a mis le pied à l’étrier et plein d’autres… dont la FFSA Academy avec laquelle j’ai vécu deux ans intenses.

Et maintenant, le programme ?
Il faut se remettre au travail scolaire, c’est tout aussi important avec le passage du BAC français-math. Je reste au Mans pour mes études et toujours en colocation avec Roméo (Leurs, pilote F4 aussi) avec lequel je m’entends très bien.

À lire aussi :
Du kart à Aigues-Vives jusqu’au “toboggan des Ardennes” à Spa-Francorchamps, l’ascension fulgurante du pilote ariégeois de F4 Alexandre Munoz

Pour un jeune adolescent comme vous, cela représente de nombreux sacrifices ?
C’est mon choix. Je suis à 600 km de chez mes parents. Il faut savoir faire des sacrifices quand on a de grands rêves ! Il faut travailler pour atteindre la hauteur de ses ambitions. Je suis heureux tous les jours.

Isack Hadjar, issu de la F4, est-il un modèle pour vous ?
Si mon avenir pouvait être identique au sien (pilote en F1) ! Il y a quatre ans à peine, comme nous, il était en F4. Il faut s’en servir d’exemple et œuvrer dans ce sens pour y arriver. Il est combatif, possède un solide mental… Ce que je souhaite acquérir.

source

TAGS: