Donald Trump à Washington, le 29 septembre 2025. ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP
Tournant dans la guerre ou énième mirage ? Le président américain Donald Trump a publié ce lundi 29 septembre son plan en 20 points pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, prévoyant notamment qu’il préside un comité supervisant la transition dans le territoire palestinien. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré qu’il acceptait ce plan, tandis que Trump a assuré qu’un accord était « très, très proche ».
Ce « plan complet du président Donald J. Trump pour mettre fin au conflit à Gaza » a été diffusé peu avant une conférence de presse conjointe entre le président américain et Benyamin Netanyahou. Le président américain y assure que « si les deux parties acceptent cette proposition, la guerre prendra immédiatement fin ».
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« Gaza sera une zone déradicalisée et exempte de terrorisme, qui ne constituera pas une menace pour ses voisins », annonce le premier point de plan, qui enchaîne : « Gaza sera réaménagée au bénéfice de la population de Gaza, qui a déjà assez souffert ».
Le plan prévoit le retrait des forces israéliennes « jusqu’à la ligne convenue » pour préparer la libération des otages. « Pendant ce temps, toutes les opérations militaires, y compris les bombardements aériens et d’artillerie, seront suspendues, et les lignes de bataille resteront figées », est-il précisé. « Dans les 72 heures suivant l’acceptation publique de cet accord par Israël, tous les otages, vivants et décédés, seront rendus », ajoute-t-il – sans évoquer une acceptation du Hamas. En échange, Israël libérera « 250 prisonniers condamnés à vie, ainsi que 1 700 Gazaouis détenus après le 7 octobre 2023, dont les femmes et les enfants détenus dans ce contexte ». Les dépouilles de 15 Gazaouis seront restituées en échange de chaque dépouille d’otage israélien.
Un « Comité de la paix » présidé par Trump
L’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, sous la supervision des Nations unies et du Croissant rouge, pourra ensuite se mettre en place.
Le plan de Trump prévoit par ailleurs une « amnistie » pour les membres du Hamas qui accepteront de déposer les armes et de cohabiter pacifiquement avec Israël.
Donald Trump présidera un « Comité de la paix » comptant parmi ses membres l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Le territoire palestinien serait gouverné par un comité palestinien « apolitique et technocratique » gérant les affaires courantes et excluant le Hamas.
Parmi les autres points clé du plan, les Etats-Unis travailleront avec des « partenaires arabes et internationaux pour mettre en place une Force internationale de stabilisation (ISF) qui doit être immédiatement déployée à Gaza ». Cette force formera et fournira un soutien à des « forces de police palestiniennes approuvées » et aura des consultations avec la Jordanie et l’Egypte.
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« Personne ne sera forcé à quitter Gaza », dit le texte alors que Donald Trump avait évoqué il y a quelques mois l’idée de vider le territoire de ses habitants. « Nous encouragerons les gens à rester et leur offrirons l’occasion de construire un Gaza meilleur ». « Un plan de développement économique de Trump (sic) » sera plus tard mis en place « pour reconstruire et dynamiser Gaza ».
Donald Trump a déclaré lors de sa conférence de presse avec Benyamin Netanyahou qu’« en collaboration avec la nouvelle autorité de transition à Gaza, toutes les parties conviendront d’un calendrier pour le retrait des forces israéliennes par étapes ». Le plan prévoit que les forces israéliennes remettront les parties de la bande de Gaza qu’elles contrôlent à la Force internationale de transition « à l’exception d’un périmètre de sécurité qui sera maintenu jusqu’à ce que Gaza soit véritablement protégée contre toute résurgence de la menace terroriste ».
En cas de refus du Hamas, « Israël va terminer le travail soi-même »
Le Forum des familles, la principale organisation israélienne de proches d’otages retenus à Gaza, a salué « un accord historique qui permettra à notre peuple de guérir, de mettre fin à la guerre et de tracer un nouvel avenir pour le Moyen-Orient ». « Le monde doit exercer une pression maximale pour s’assurer que le Hamas saisisse cette opportunité historique de paix », a-t-il ajouté.
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Dans la soirée, un responsable du Hamas a déclaré que le mouvement n’avait pas encore reçu ce plan. Benyamin Netanyahou, lui, s’est réjoui du plan qu’il a dit soutenir. « Tous nos otages, les vivants et les morts, vont tout de suite rentrer à la maison. Le Hamas sera désarmé. Gaza sera démilitarisée. Israël va [y] conserver la responsabilité de la sécurité, y compris pour un périmètre de sécurité, pour un certain temps. » Il a d’ores et déjà menacé le Hamas en cas de refus : « Si le Hamas rejette votre plan, M. le Président, ou s’ils disent l’accepter mais font ensuite tout pour le bloquer, Israël va terminer le travail soi-même », a-t-il déclaré en s’adressant au président américain.