En raison des manifestations pro-Palestine qui ont émaillé la Vuelta, la dernière étape a été annulée avant l’arrivée, ce dimanche 14 septembre, entraînant la disparition de la traditionnelle cérémonie de victoire.
Madrid n’avait jamais connu pareille fin de Tour d’Espagne. Ce dimanche 14 septembre, Jonas Vingegaard a décroché son premier maillot rouge de vainqueur de la Vuelta, mais la fête a tourné court dans la capitale espagnole. En cause : d’importantes manifestations pro-palestiniennes, qui ont contraint les organisateurs à annuler la 21e étape et toutes les cérémonies protocolaires. Résultat : les stars de la Vuelta ont improvisé un podium… sur un parking d’hôtel, au milieu des glacières.
La cérémonie protocolaire de la Vuelta bricolée et improvisée à l’initiative des coureurs sur un parking d’hôtel.
La famille vélo. pic.twitter.com/igvNkqXAsk
— Dans la Musette (@DansLaMusette) September 14, 2025
Une étape stoppée par les manifestants
Dès l’approche du peloton vers Madrid, le chaos s’est imposé. Malgré un dispositif policier massif, plus de 100 000 manifestants favorables à la cause palestinienne ont envahi le parcours, faisant tomber les barrières du circuit final. Certains ont tenté de bloquer les coureurs avec une banderole visant l’équipe Israel-Premier Tech, dans le contexte de la guerre à Gaza.
Le peloton, stoppé à 56 kilomètres de l’arrivée, a repris la route au ralenti avant de s’immobiliser définitivement, face à l’impossibilité de rallier la ligne d’arrivée. “Tout le monde a le droit de manifester mais pas d’une manière qui influe ou mette en péril notre course”, a réagi Jonas Vingegaard.
Un podium lunaire sur un parking
Privés de leur moment de gloire sur la Plaza de Cibeles, les coureurs ont refusé de tourner la page sans célébrer. Dans la soirée, sur le parking d’un hôtel madrilène, un podium de fortune a été érigé. Trois glacières ont fait office de marchepied, les chiffres “1, 2, 3” tracés au marqueur noir. En arrière-plan, une bâche mal tendue et une sono grésillante donnaient à la scène une allure irréelle.
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Admin’s going full speed with dropping footage from this unforgettable Vuelta ceremony! ?? pic.twitter.com/7Qu8MrJ3eP
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Jonas Vingegaard est entré sur “Eye of the Tiger”, accueilli comme une rock star avant d’entendre l’hymne danois. Tom Pidcock a fait sourire l’assistance en montant avec ses deux teckels, tandis que Mads Pedersen a aspergé l’assemblée de champagne. “C’est un podium amusant, et d’une certaine manière, probablement le plus spécial”, a confié Vingegaard à la chaîne danoise TV2, comme repéré par RMC Sport. Avant de nuancer : “Je dois admettre que je suis quelque peu déçu de ne pas pouvoir fêter ça dans le centre de Madrid. C’est dommage que ce soit dans ces circonstances, mais c’est formidable qu’on ait pu encore faire un petit effort.”
Une soirée surréaliste
Les images de ce podium bricolé ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, partagées par les équipes et la Vuelta elle-même : “Ce sont des images que nous ne pouvons tout simplement pas vous cacher. C’est pour cela que nous aimons le vélo.” Le patron de la formation Visma-Lease a bike, Richard Plugge, s’est enthousiasmé : “Quelle fierté pour le monde du cyclisme d’avoir fait preuve d’unité et d’avoir pu offrir aux vainqueurs la célébration méritée ! Une soirée inoubliable.”
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Poppin’ bottles, Vuelta 2025 style. ?? pic.twitter.com/NEk7QM3Env
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Une Vuelta sous tension politique
Cette 79e édition restera comme l’une des plus perturbées de l’histoire. Depuis le départ en Italie, les manifestations pro-palestiniennes ont rythmé la course, contraignant à écourter plusieurs étapes. Le Premier ministre Pedro Sanchez a exprimé son “admiration” pour les manifestants tout en rappelant son “respect” pour les sportifs.
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L’opposition a dénoncé “une honte internationale”. De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères Gidéon Saar a accusé le gouvernement espagnol d’être “une honte pour l’Espagne”.
Entre victoire sportive et tumulte politique, l’image qui restera de cette Vuelta 2025 n’est pas celle du maillot rouge brandi au cœur de Madrid, mais celle d’un champion du Tour de France et désormais d’Espagne, juché sur une glacière, sourire crispé dans la nuit madrilène.