September 26, 2025

"OPJ de mes couilles, nique la flicaille", un jeune homme condamné après une course-poursuite avec la police terminée dans la façade d’une habitation

l’essentiel
Sous alcool et stupéfiants, un jeune homme a semé la panique dans les rues de Pamiers avant de percuter une maison. Jugé à Foix, il a été condamné à huit mois de prison, dont quatre ferme.

Dans son box, Mohamed* porte le maillot vert de l’équipe d’Algérie, un dégradé impeccable, une barbe bien taillée. Ce mardi, dans la salle Fébus du tribunal judiciaire de Foix, le jeune homme de 22 ans, originaire de Mantes-la-Jolie et domicilié à Pamiers, répond d’une cascade d’infractions commises dans la nuit du 19 au 20 septembre 2025. Une cavale urbaine qui s’est achevée contre la façade d’une maison appaméenne.

“On est sur une succession d’infractions au Code de la route”, résume la présidente Sun-Yung Lazare en déroulant les faits. Il est 1 h 30 du matin lorsque les policiers croisent une Peugeot 407 stationnée en travers de la chaussée. À son volant, Mohamed discute avec une connaissance, penchée à sa fenêtre. Les gyrophares s’allument. Mohamed démarre en trombe.

La course-poursuite s’étire sur plusieurs rues. Excès de vitesse, refus d’obtempérer, conduite sans permis – en état de récidive – sous l’empire de l’alcool (0,56 mg/l d’air expiré) et usage de stupéfiants. La fuite effrénée prend brutalement fin lorsque la voiture s’encastre dans un mur. Lors de son interpellation, le ton monte : “OPJ de mes couilles, nique la flicaille”, lâche-t-il aux fonctionnaires.

“Je suis conscient de la gravité de mes actes”

À la barre, Mohamed tente d’expliquer : “J’avais bu, pris de l’ecsta de façon exceptionnelle… J’ai paniqué quand j’ai vu les gyrophares.” Il affirme avoir paniqué en raison de ses antécédents judiciaires. Deux mentions figurent déjà à son casier, dont une pour des faits similaires, avec un sursis probatoire encore en cours. “Je suis conscient de la gravité de mes actes. Je m’excuse envers les policiers… Et la personne à qui j’ai cassé la façade.”

Sur les outrages, il relativise : “J’avais une cigarette au bec, il me l’a enlevée. Ça m’a énervé. Mais ma voiture ne gênait personne, il n’y avait personne dans la rue à cette heure-là.”

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Pour le parquet, les regrets sont tardifs. “Il reconnaît les faits uniquement quand il ne peut pas faire autrement. Il a traversé plusieurs rues à vive allure avant de s’encastrer dans une habitation. Le sursis récemment prononcé n’a manifestement pas eu d’effet dissuasif”, déplore la substitut Élodie Girardelli, qui requiert un an ferme, avec maintien en détention et interdiction de conduire.

La défense, assurée par maître Émeline Andrieu, plaide l’aménagement. “Il a 22 ans et travaille en intérim. Il se dit disposé à réparer les préjudices causés. La récidive ne porte que sur la conduite sans permis. Une peine mixte serait plus adaptée.”

Le tribunal tranche. Mohamed écope de huit mois d’emprisonnement, dont quatre avec sursis probatoire pendant deux ans. Il restera en détention. S’y ajoutent une obligation d’indemniser les victimes, 250 euros de préjudice moral à chacun des trois policiers, un stage de sensibilisation à la sécurité routière et le passage du permis.

*Le prénom a été modifié.

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