Les coureurs de l’équipe israélienne cristallisent certaines tensions liées au conflit israélo-palestinien. Le cyclisme, principalement le dernier Tour de France, a ainsi été le théâtre de manifestations pro-Palestine quasi quotidiennes.
La tension monte (déjà) autour des championnats d’Europe de cyclisme, qui se tiendront du 1er au 5 octobre dans la Drôme et en Ardèche. En effet, la confirmation de la participation d’Israël via son équipe nationale suscite des inquiétudes quant à la sécurité des courses et des coureurs.
La Fédération israélienne de cyclisme a officialisé lundi 22 septembre l’envoi d’une délégation restreinte : treize coureurs masculins, répartis en Juniors, Espoirs et Élite, avec un seul représentant dans l’épreuve reine, Nadav Raisberg. Aucune femme ne sera alignée et les contre-la-montre ne seront pas concernés. Cette absence est un vrai “soulagement”, selon Michel Callot, président de la Fédération française de cyclisme (FFC), qui explique au Parisien-Aujourd’hui en France que la sécurité sera plus facile à assurer puisque les horaires précis des courses individuelles ne permettront pas de ciblage précis.
Le contexte géopolitique tendu et les incidents survenus lors de la dernière Vuelta ont renforcé la vigilance. Les manifestations pro-palestiniennes avaient perturbé la course et même empêché la dernière étape de se dérouler normalement. Pour les autorités françaises, il s’agit donc de déployer un dispositif de sécurité exceptionnel afin de garantir la tranquillité de tous les participants. Selon Michel Callot, “ça suppose effectivement qu’on renforce la coopération avec les services de l’État, qu’on ajuste bien avec eux tout ce qui leur paraîtra nécessaire pour que les coureurs puissent évoluer en toute tranquillité”.
Les détails précis du dispositif restent à définir, mais il devrait couvrir la présence des coureurs israéliens sur le parcours, leur protection en dehors de la course et la coordination avec les forces de l’ordre locales. La sécurité de l’hébergement de la délégation échappe à la FFC : chaque nation est responsable de la logistique de ses athlètes, comme le prévoit le règlement de l’Union cycliste internationale (UCI) et de l’Union européenne de cyclisme (UEC).
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Malgré ces défis, la Fédération française se dit “légaliste” et rappelle que la sélection israélienne a parfaitement le droit de s’inscrire aux Championnats d’Europe. L’UCI, soutenue par la position du CIO, refuse toute politisation du sport et insiste sur le respect des règles internationales.
Pour les organisateurs, le défi est double : garantir la sécurité des coureurs israéliens tout en maintenant l’esprit sportif et la sérénité des épreuves. Les courses en ligne, notamment dans la catégorie Élite, où seront présents les meilleurs cyclistes mondiaux, y compris Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, seront particulièrement surveillées. Nadav Raisberg portera seul les couleurs d’Israël, un symbole de vigilance mais aussi de détermination pour l’équipe qui défie la pression et le contexte international.