La filière du chasselas traverse une crise de commercialisation malgré une récolte jugée de grande qualité. Le syndicat de défense du chasselas de Moissac AOP rend notamment visite à la préfecture du Tarn-et-Garonne ce mardi 23 septembre 2025. Interview avec Claude Gauthier.
Malgré « tous les voyants au vert », comme indiqué lors de la traditionnelle présentation de la saison du syndicat de défense du chasselas de Moissac AOP, fin août, l’emblématique raisin de table de la région peine à trouver preneur.
À tel point que le président de la structure moissagaise, Claude Gauthier, a pris rendez-vous avec la préfecture du Tarn-et-Garonne ce mardi 23 septembre pour évoquer les difficultés de commercialisation rencontrées par les producteurs.
Il nous rappelait déjà, dimanche dernier lors du salon « Bienvenue à la campagne », que le chasselas souffre de la concurrence du raisin italien et espagnol, vendu beaucoup « moins cher dans les rayons ». Selon les producteurs, l’écart de prix peut détourner une partie des consommateurs.
Alors qu’à l’inverse, d’autres campagnes de fruits d’été, comme le melon ou la prune, se déroulent sans difficulté. Tout le contraire du « grain doré », symbole des coteaux moissagais. « Le chasselas est beau mais il est dans le frigo », résumait Claude Gauthier ce week-end.
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Une phrase qui illustre une réalité préoccupante : des tonnes de grappes s’accumulent dans les chambres froides, faute de ventes suffisantes, alors même que la récolte 2025 est jugée de grande qualité.
Avant sa rencontre avec les membres de la préfecture, le président du syndicat de défense du chasselas nous explique vouloir obtenir un soutien institutionnel et une meilleure valorisation du produit pour sortir la filière de l’impasse.
“Nous espérons que l’État nous aidera, notamment avec les enseignes de grande distribution”
Pourquoi avez-vous sollicité la préfecture pour une entrevue ? Vous avez des difficultés à vendre le chasselas ?
Non, ce sont des difficultés à vendre le raisin en général, pas seulement le chasselas.
Est-ce un cri de colère ?
Non, pas du tout. Nous espérons que l’État nous aidera, notamment avec les enseignes de grande distribution. Elles sont d’ailleurs invitées.

Savez-vous si elles seront présentes ?
C’est un mystère pour l’instant.
Lors de la présentation de la récolte du chasselas, vous aviez pourtant dit que tous les voyants étaient au vert cette année ?
Oui, la qualité est là, mais le commerce est incertain.
Avez-vous déjà par le passé rencontrez ce genre de difficultés ?
En 2022, il y a eu des difficultés, mais elles étaient moins importantes que cette année.
Quel est le prix au kilo du chasselas actuellement ?
Il est autour de 3 euros.
Quelle est l’estimation du tonnage cette année ?
En Appelation d’origine protégée, nous espérons atteindre environ 2 400 tonnes, mais je ne suis pas sûr que nous y parvenions.
Craignez-vous de devoir jeter une partie de la récolte si vous ne parvenez pas à la vendre ?
Nous ferons tout pour éviter cela, mais c’est une possibilité.