La salle prête à accueillir l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le 2 septembre 2025. ELSA SEIGNOL / HANS LUCAS VIA AFP
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Quelque 140 chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus la semaine prochaine à New York pour la grand-messe annuelle de l’ONU où l’avenir des Palestiniens et de Gaza sera au centre de l’attention.
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Entretien
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Près de deux ans après le début de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre 2023, la catastrophe humanitaire qui ravage le petit territoire palestinien risque d’éclipser toutes les autres crises et conflits qui ravagent la planète, de l’Ukraine à Haïti ou au Soudan.
Dès lundi, un sommet coprésidé par la France et l’Arabie saoudite se penchera sur l’avenir de la solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant côte à côte en paix et sécurité.
• Reconnaissance d’un Etat palestinien par 10 pays
Après l’adoption à une majorité écrasante la semaine dernière par l’Assemblée générale d’un texte qui soutient un futur Etat palestinien mais en excluant sans équivoque le Hamas, cette réunion devrait voir la reconnaissance formelle de cet Etat palestinien par dix pays, selon la présidence française : Andorre, Australie, Belgique, Canada, Luxembourg, Portugal, Malte, Royaume-Uni, Saint-Marin, et la France.
Le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada ont devancé le sommet en reconnaissant dès dimanche un Etat palestinien. « Aujourd’hui, pour raviver l’espoir de paix et d’une solution à deux États, je déclare clairement en tant que Premier ministre de ce grand pays, que le Royaume-Uni reconnaît officiellement l’État de Palestine », a annoncé le Premier ministre britannique Keir Starmer, dans une déclaration filmée publiée sur les réseaux sociaux.
« Le Canada reconnaît l’Etat de Palestine et offre de travailler en partenariat afin de porter la promesse d’un avenir pacifique pour l’Etat de Palestine et l’Etat d’Israël », a annoncé le Premier ministre Mark Carney dans un communiqué. De son côté, le Premier ministre Australien Anthony Albanese a aussi publié un communiqué sur ses réseaux sociaux pour « formellement reconnaître l’indépendance et la souveraineté de l’Etat de Palestine ».
Un geste « symbolique » qui pourra avoir une vraie portée « si les pays qui reconnaissent la Palestine enchaînent avec d’autres mesures pour tenter de faire pression sur Israël pour mettre fin à sa campagne à Gaza », commente Richard Gowan, de l’International Crisis Group. Mais il craint dans le même temps des représailles israéliennes, évoquant un risque d’« escalade » de la part du Premier ministre Benyamin Netanyahou.
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Actuellement, les trois quarts environ des 193 Etats membres de l’ONU reconnaissent l’Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.
• Les Etats-Unis refusent de délivrer un visa à la délégation palestinienne
Les Etats-Unis, principal allié d’Israël, se sont eux publiquement opposés à ce processus. Ils ont annoncé qu’ils n’accorderaient pas de visa à la délégation palestinienne, dont le président Mahmoud Abbas, alors que l’Assemblée se tiendra à New York. L’Assemblée a toutefois adopté vendredi une résolution autorisant le président de l’Autorité palestinienne à s’exprimer par vidéo.
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Le président Donald Trump sera fortement attendu à ce sommet annuel. Et pour cause : depuis son retour à la Maison Blanche, il s’est lancé dans des coupes massives de l’aide américaine à l’étranger touchant de nombreuses agences onusiennes en difficulté alors que les besoins humanitaires se multiplient.
• 140 chefs d’Etat devraient s’exprimer dont Netanyahou
En ce 80e anniversaire, environ 140 chefs d’Etat et de gouvernement devraient s’exprimer à New York, de l’Ukrainien Volodymyr Zelensky au Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, du Canadien Mark Carney à l’Iranien Massoud Pezeshkian. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, qui répète qu’il « n’y aura pas d’Etat palestinien », est lui aussi invité à s’exprimer à la tribune de l’Assemblée générale. Son discours est prévu en fin de semaine prochaine.
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Autre invité remarqué, le chef d’Etat syrien, Ahmad al-Chareh. Près d’un an après que ses forces, dirigées par des islamistes, ont renversé Bachar al-Assad, la visite du président syrien par intérim est très attendue alors que le pays tente de se reconstruire après des années de guerre civile.
• Nouvelle rencontre entre Zelensky et Trump
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé qu’il rencontrerait son homologue américain Donald Trump la semaine prochaine en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
Volodymyr Zelensky a déclaré à un groupe de journalistes, dont l’AFP, qu’il aurait « une réunion avec le président des Etats-Unis », ses commentaires étant placés sous embargo jusqu’à samedi. Il a précisé qu’il évoquerait les garanties de sécurité en cas d’accord de paix avec la Russie, mais aussi les sanctions contre Moscou que son pays réclame aux Etats-Unis.