La poétesse ukrainienne Yaryna Chornohuz, en janvier 2025. JAN JURCZAK POUR « LE NOUVEL OBS »
Pour aller plus loin
Quel poids ça pèse, une parenthèse ? C’est cette question à la fois typographique et philosophique que s’est posée Frédéric Martin, fondateur de la maison d’édition Le Tripode, quand il s’est attelé, avec la traductrice Ella Yevtouchenko, à la traduction de « C’est ainsi que nous demeurons libres », le poignant recueil de poèmes de l’écrivaine et soldate ukrainienne Yaryna Chornohuz. « J’ai été touché au cœur par une performance de Yaryna, à Rennes, lors d’un festival littéraire, elle était en permission, le soir même je la contactais… Dans l’édition ukrainienne, les titres des poèmes sont entre crochets, mais visuellement, avec le texte en français, cela avait quelque chose de dur. Une dissonance pour moi, par rapport à la lumière que Yaryna dégage. On a convenu de remplacer par des parenthèses. » « Parenthèses », c’est d’ailleurs le titre d’un des poèmes : « Tout ce que nous créons/et tout ce que nous sommes/est pris dans les parenthèses/du pays natal. »
Quel poids ça pèse, des points de suspension ? Ceux dans la voix de l’autrice, quand l’éditeur lui a demandé, en 2024, si elle pensait pouvoir être là pour la publication prévue un an plus tard, ils résumaient tout… Personne ne peut conjuguer au futur dans un pays en guerre et surtout pas une soldat…
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