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Le Nouvel Obs avec AFP
Un bateau surchargé tente de rallier les côtes anglaises depuis une plage de Gravelines, en août 2025. SAMEER AL-DOUMY / AFP
Un migrant a été expulsé ce vendredi 19 septembre vers la France à bord d’un deuxième avion dans le cadre de l’accord franco-britannique, après le rejet de son recours la veille devant la justice, a indiqué le gouvernement britannique.
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« Aujourd’hui, nous avons un deuxième vol (…) avec un migrant qui n’a pas le droit de rester ici et qui est renvoyé », a déclaré à ITV News le ministre du Commerce Peter Kyle, qui s’exprimait au nom du gouvernement. Un premier migrant indien avait été expulsé jeudi dans le cadre de l’accord migratoire conclu cet été entre les deux pays.
Le ministère de l’Intérieur a quant à lui indiqué qu’un deuxième avion avait décollé vers la France, sans donner aucun détail.
« Intensifier le processus »
Le migrant concerné est selon des médias un ressortissant érythréen, dont la Haute Cour de Londres a autorisé la veille l’expulsion, et qui a été renvoyé via un vol régulier d’Air France. Cet homme était arrivé au Royaume-Uni début août après avoir traversé la Manche.
Selon des médias britanniques, au moins trois petits bateaux avec des migrants ont quitté les côtes françaises vendredi matin.
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Jeudi, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, s’était félicité de l’expulsion du premier migrant dans le cadre de l’accord, se disant déterminé à « intensifier le processus ».
Cet accord, très critiqué par les ONG, prévoit le retour en France de migrants arrivés à bord de petits bateaux au Royaume-Uni, en échange de l’envoi outre-Manche de migrants se trouvant en France, sur le principe du « un pour un ».
Le gouvernement britannique espère ainsi dissuader les traversées.
Le gouvernement britannique sous pression
Mardi, le gouvernement britannique avait subi un revers quand la Haute Cour de Londres avait temporairement bloqué l’expulsion, prévue le lendemain, d’un autre migrant érythréen qui avait contesté son renvoi en se disant victime de trafic d’êtres humains.
Le gouvernement a décidé de faire appel et annoncé qu’il allait « examiner » la législation sur l’esclavage moderne pour éviter qu’elle soit « mal utilisée », afin d’éviter des expulsions.
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Depuis début août, le Royaume-Uni a commencé à placer en détention des migrants dans le cadre de cet accord. Selon le journal The Guardian, 92 personnes étaient détenues en début de semaine en attendant leur renvoi en France.
Les travaillistes sont sous pression pour réduire l’immigration irrégulière face à la montée du parti d’extrême droite Reform UK. Il a promis de lutter contre les traversées de la Manche vers le Royaume-Uni, dont le nombre atteint un niveau record depuis le début de l’année, avec plus de 31 000 arrivées.
Dans l’autre sens, de premiers migrants autorisés à venir au Royaume-Uni arriveront « dans les prochains jours » depuis la France, avait indiqué jeudi le Home Office.