SERIE [5/5]. L’affaire Jubillar entre dans une phase décisive avec l’ouverture du procès le 22 septembre. Au cours de l’audience sur ce dossier où les preuves matérielles sont rares, les débats porteront notamment sur certains objets qui ont marqué l’enquête. Les gendarmes sont notamment convaincus que Cédric Jubillar, accusé du meurtre de sa femme Delphine, a utilisé sa Peugeot 207 dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 pour déplacer le corps. Plusieurs éléments viennent appuyer cette hypothèse, qui n’a cependant pas été formellement démontrée lors de l’instruction.
Cédric Jubillar a-t-il utilisé la voiture de sa femme Delphine pour faire disparaître son corps dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines ? Si le peintre plaquiste clame son innocence depuis le début de l’affaire, c’est bien la thèse que défendra l’accusation lors de son procès qui s’ouvre le 22 septembre prochain devant la cour d’assises du Tarn.
Une thèse renforcée par le témoignage récent de Jennifer, l’ancienne petite amie de Cédric Jubillar, qui assure avoir recueilli en prison les confessions de l’accusé. Selon son récit, l’artisan aurait embarqué le corps de Delphine dans la malle arrière de sa Peugeot 207 bleue après l’avoir tuée.
Dès le début de l’enquête, le véhicule de l’infirmière tarnaise a intéressé les gendarmes au vu de plusieurs éléments. D’abord son sens de stationnement. Plusieurs témoins assurent que le véhicule, utilisé par Delphine Jubillar le 15 décembre 2020, était garé ce jour-là dans le sens de la montée, capot vers le haut, devant la maison des Jubillar, rue Yves-Montand à Cagnac-les-Mines.
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Or, lorsque les premiers gendarmes sont arrivés sur place le lendemain matin vers 4h50, après l’appel de Cédric Jubillar signalant à la gendarmerie la disparition de sa femme, ils constatent que le véhicule est garé capot vers le bas. Cette voiture aurait donc bougé dans la nuit.
Selon les témoins interrogés, Delphine Jubillar se garait toujours “capot vers le haut”, lorsqu’elle revenait d’Albi et de son travail. Mais Cédric Jubillar affirme que lorsque l’on revient de l’école, ce qui est le cas de Delphine ce 15 décembre 2020 vers 16h30, on se gare “capot vers le bas”, car la route empruntée n’est pas la même.
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Autre élément d’importance pour les enquêteurs : le phénomène de condensation observé sur les vitres de la 207 par les gendarmes primo intervenants dans la matinée du 16 décembre 2020. Signe d’une présence humaine dans le véhicule pendant la nuit ? Les militaires notent aussi que l’autre véhicule garé dans l’allée de la propriété ne présentait pas cette particularité.
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La voiture de l’infirmière a donc été transportée au siège de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) en région parisienne pour y être examinée sous toutes les coutures. Un expert désigné par les magistrats instructeurs en juin 2021 a notamment analysé ce phénomène de condensation. Il indique dans ses conclusions que la faible ouverture de la vitre avant ne permet pas un échange de volume d’air suffisant entre l’habitacle et l’extérieur pour expliquer cette condensation, contrairement à ce qu’avance la défense de Cédric Jubillar. Selon lui, “il est probable qu’une personne ait été présente dans ce véhicule Peugeot 207 dans la nuit du 15 au 16 décembre”, sans pour autant être en mesure de préciser un créneau horaire.
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L’analyse poussée de la voiture (expertises techniques, biologiques, papillaires) n’a, par ailleurs, pas permis de déceler de sang ou de traces suspectes. Autre élément à décharge pour Cédric Jubillar : comment aurait-il pu transporter le corps de son épouse dans cette 207 alors que deux sièges auto étaient fixés sur la banquette arrière et que le coffre était encombré par un amoncellement de divers objets ?