Fragilisée par la guerre en Ukraine, l’industrie d’armement russe peine à honorer ses contrats à l’export. Selon un média turc, Moscou envisagerait de racheter des systèmes S-400 déjà vendus à la Turquie, pour les réaffecter à d’autres clients stratégiques.
Face à l’incapacité de son industrie d’armement à honorer ses contrats à l’export, Moscou songerait à une stratégie pour le moins inédite : racheter ses propres armes déjà vendues à l’étranger afin de les revendre à d’autres clients. Selon le média turc Nefes, les S-400 acquis par Ankara en 2018, mais jamais déployés, figureraient parmi les équipements visés par le Kremlin.
Le S-400 Trioumf, fleuron de la défense antiaérienne russe, équipe déjà plusieurs alliés de Moscou, dont la Chine, la Biélorussie, l’Inde et l’Algérie. Mais la guerre en Ukraine a profondément bouleversé la donne.
L’industrie militaire russe, mobilisée en priorité pour le front, peine à produire suffisamment de batteries à destination de l’export. Résultat : la part de la Russie dans les exportations mondiales d’armement est tombée à 7,8 % entre 2020 et 2024, contre 21 % entre 2015 et 2019, selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).
Moscou n’a pas confirmé ces informations
Ce ralentissement frappe particulièrement les systèmes de défense antiaérienne. Plusieurs contrats importants sont aujourd’hui en souffrance : l’Algérie, qui a commandé deux régiments de S-400 en 2024, attend toujours leur livraison, tandis que l’Inde fait face à d’importants retards malgré un accord signé dès 2018, selon Forbes.
Pour le Kremlin, l’opération présenterait un double avantage : compenser les retards de livraison en Inde et honorer rapidement les commandes algériennes, quitte à renoncer au client turc. Un choix jugé réaliste tant New Delhi et Alger représentent des partenaires de longue date, ayant massivement importé du matériel soviétique puis russe. Début septembre, l’agence de presse étatique Tass évoquait d’ailleurs des discussions avancées sur de nouveaux S-400 destinés à l’armée indienne.
Toutefois, pour l’heure, aucune confirmation officielle n’a été donnée par Moscou