L’unité de production de CSR (Combustible solide de récupération) Oméga et le lieu d’incinération de ces derniers sur le site Néa sont en cours d’achèvement. Visite guidée dans ces super structures qui s’inscrivent dans la logique de réduction de la part des combustibles fossiles dans le mix énergétique.
Trois industries essentielles du plateau se sont associées voilà quelques années pour parier sur une énergie plus verte, c’est le pari fait par Dalkia, Arkema et PSI sur le plateau de Lannemezan. Partant du constat que l’usine Arkema avait besoin de vapeur pour faire fonctionner ses installations, que PSI pouvait valoriser des déchets non dangereux pour en faire un combustible et que Dalkia pouvait ériger une chaudière capable de produire l’énergie à partir de ces CSR, les trois industriels ont décidé de s’unir pour créer Oméga et Néa, deux unités qui seront opérationnelles dans quelques mois, en janvier pour Oméga et en juin pour Néa.
L’imposant chantier se poursuit près de l’usine Arkema qui sera donc la bénéficiaire de cette énergie non produite à partir d’énergie fossile, en l’occurrence, le gaz. Une visite des lieux a été programmée en début de semaine pour mieux comprendre le fonctionnement mais aussi les enjeux de ces aménagements sur le plateau. Sur place, Nicolas Tarrene pour PSI, Roger Agor pour Dalkia et Jean-Claude Lansou pour Arkema ont joué les guides sur les deux sites séparés seulement de quelques mètres. Chez Oméga, le processus débute sur une surface de 6 000 m2, comme l’a expliqué Nicolas Tarrene : “Les camions vont arriver et le contenu des bennes. Cela va permettre de les trier au maximum. L’objectif est de valoriser les déchets afin de produire le CSR, tout ce qui est indésirable sera trié et séparé”. En témoignent les divers tapis qui serpentent dans cet espace et qui vont permettre d’avoir le moins de déchets possible au cours des nombreuses étapes de tri. “Nous contrôlerons la matière en permanence afin d’arriver à un produit normé à la sortie qui va répondre à des critères notamment chimiques avec des analyses quotidiennes que l’on fera en interne mais aussi en externe” explique l’industriel qui a invité les visiteurs à l’étage où se trouveront les postes de commande et de sécurité. Une fois le CSR produit et validé, il pourra être stocké et acheminé sur le site de Néa par camions électriques.
Une température de 1 100°
Néa, c’est la chaudière à CSR portée par Dalkia et où est érigé ce bâtiment d’une vingtaine de mètres de haut. Roger Agor s’est d’abord attardé sur l’énorme réservoir incendie qui trône à l’entrée : “Il s’agit d’une réserve incendie de 700 m3 d’eau avec plus loin, une motopompe. Je veux rappeler que le combustible est sec et il n’est pas auto-inflammable. Ces installations sont préconisées par nos assureurs qui participeront aux essais”. La chaudière est en cours d’achèvement et chaque détail est scruté à la loupe. Dotée de deux grandes entrées pour accueillir les camions, une fosse de 16 mètres de haut attend le CSR qui sera à nouveau vérifié à l’arrivée et qui sera ensuite, grâce à un grappin, déposé dans le foyer, chauffé à 1 100°.
150 candidatures reçues
La sécurité constitue l’autre priorité des industriels, qui ont misé sur une fabrication 100 % française : “L’installation est “made in France” par la société Est Industrie, c’est aussi une fierté pour nous. Les cendres seront récupérées et des contrôles continus, notamment de combustion seront opérés. Il y aura aussi des analyses, des contrôles sur des échantillons en plus de ceux opérés par la Dréal à tout moment afin de vérifier les seuils à ne pas dépasser et s’il faut modifier ou arrêter les choses, nous le ferons puisque le personnel sera sur place en continu”. Le recrutement progresse rapidement, avec plus de 150 candidatures reçues pour le seul site de Néa pour 15 postes qui ont été pourvus : “Il en reste trois et nous aimerions recruter des candidates”. Du côté d’Oméga, une vingtaine de salariés sont prévus, une partie déjà embauchée et une seconde campagne en fin d’année pour une douzaine de postes.