September 16, 2025

Pourquoi la projection d’un film d’horreur a-t-elle été interrompue vendredi soir au CGR de Tarbes ?

l’essentiel
Vendredi soir, la projection de Conjuring 4 a dû être interrompue après qu’une bande de mineurs a semé le trouble dans la salle ICE. S’il n’y a pas eu de violences physiques, les policiers de Tarbes ont dû intervenir pour ramener le calme.

Vendredi soir, les spectateurs qui ont assisté à la projection de Conjuring 4 au Mega CGR de Tarbes n’auront pu voir paisiblement la fin de ce film d’horreur à succès. Comme dans plusieurs autres salles de France (des incidents ont été recensés à Paris, Nancy, Maubeuge ou Aulnay), la séance a dû être interrompue après qu’une vingtaine de mineurs a perturbé à plusieurs reprises la projection, sans violences physiques mais en laissant planer des menaces. “Pendant le film, ils fumaient, parlaient fort et mal, bougeaient sans cesse, montaient et descendaient les escaliers. Plusieurs personnes se sont plaintes et l’agent de sécurité est intervenu à plusieurs reprises, raconte une spectatrice. Malgré ça, ça a continué. Jusqu’à ce qu’un responsable du cinéma ne demande aux perturbateurs de quitter la salle. Là, la tension est montée. Il y a eu des menaces. Le problème c’est que pendant l’altercation, personne n’a bougé dans la salle, alors qu’elle était pleine… Du coup, pour pouvoir sortir, on a dû faire appel à la police. Si même au cinéma on n’est plus en sécurité, c’est grave…”

“Le film, ce n’est qu’une excuse”

Des faits qui hélas ne sont pas isolés pour le directeur du cinéma Olivier Ture. “Le film, ce n’est qu’une excuse. C’est juste un film qui marche, qui fait le buzz et donc qui attire ces jeunes. Il n’y avait rien de sensible dans ce film. C’est juste révélateur des incivilités et des comportements des jeunes qui empirent sur cette zone. L’équipe a tenté de calmer ces mineurs, de discuter, de les inviter à sortir dans le calme. Mais c’était difficile de leur faire comprendre. C’est le reflet de notre quotidien.”

Suite à ces perturbations, les 120 spectateurs ont bénéficié d’un bon d’achat de la valeur de leur billet en salle Ice. Un incident de plus pour le directeur du Méga CGR qui, en l’espace de quelques jours, a vu un jeune qui dansait sur le toit du cinéma en pleine nuit, constaté la dégradation d’un des panneaux solaires alors qu’il n’était pas encore entrés en service, ou récolté chaque matin ou presque des bouteilles de gaz hilarants sur son parking. “Il y a vraiment des dérives sur cette zone de l’Arsenal” pointe celui qui a été un moteur de la reconversion de cet ancien bastion industriel en site festif et de loisirs.

Un arrêté préfectoral pris quelques jours plus tôt

Cette situation sur ce quartier qui compte 18 licences de débits de boissons permanents, 3 à emporter, 4 restaurants et 2 discothèques a récemment conduit le préfet des Hautes-Pyrénées à prendre un arrêté pour instaurer un périmètre de protection autour des débits de boissons établis sur l’Arsenal. “Les rapports de la police nationale comme municipale démontrent de nombreux troubles à l’ordre public liés notamment à une alcoolisation excessive. Les faits recensés concernent des incivilités, des nuisances sonores, des dégradations, mais aussi des rixes, une tentative d’homicide le 8 mai 2024 et un homicide le 18 mars 2022. Il importe d’empêcher une aggravation de la concentration de débits de boissons dans l’espace du quartier, pour préserver une activité festive de qualité et assurer la tranquillité et l’ordre publics, préconise l’arrêté en date du 3 septembre. Aucun débit de boissons à consommer sur place ne peut être ouvert, transféré ou translaté à une distance inférieure à 100 mètres de débits existants.”

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