Dans un département où un emploi sur six dépend de l’agriculture, le président du Conseil départemental de Tarn-et-Garonne Michel Weill revendique un soutien sans faille aux paysans. Il l’explique à quelques jours du lancement de “Bienvenue à la campagne”, un salon agricole qui se tient du 19 au 21 septembre 2025 à la ferme de Bexianis à Montbeton (Tarn-et-Garonne).
Le Département remet plus de 40 000 euros sur la table pour « Bienvenue à la campagne ». Pourquoi ce soutien ?
Parce que ce rendez-vous est bien plus qu’une fête. C’est une vitrine, mais surtout un espace de transmission. On parle de 15 000 visiteurs attendus, des écoliers aux familles, qui découvrent l’agriculture telle qu’elle est : concrète, parfois rude, mais indispensable. Notre aide, c’est un investissement dans le lien entre producteurs et citoyens. C’est aussi une volonté forte de notre part de maintenir ce rendez-vous à Bexianis, propriété de la Chambre d’agriculture.
Y avait-il un risque que cette 15e édition ne se tienne pas ?
Ce rendez-vous est désormais bien ancré dans le calendrier de rentrée. Mais je n’oublie pas qu’on voulait me la faire supprimer il n’y a pas si longtemps. Bexianis est un site merveilleux, idéal pour ce genre de manifestation et en plus cette ferme est sur ma commune. Vous comprendrez que cela me tenait vraiment à cœur de préserver ce rendez-vous…
Vous revendiquez un rôle central. Pourtant, l’agriculture relève surtout de l’État.
Justement. L’État décide, mais le Département amortit. Quand le gel ou la sécheresse frappent, ce sont nos budgets qui se débloquent pour des aides d’urgence. Depuis 2022, nous avons injecté plus de 5,6 millions d’euros dans le secteur. Ce n’est pas symbolique : c’est pour éviter des fermetures d’exploitations. On soutient les filières, mais aussi les jeunes qui choisissent ce métier.
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Vous parlez d’”ADN” agricole du Tarn-et-Garonne. Une formule politique ?
Non, une réalité. Ici, un emploi sur six dépend de l’agriculture. Le paysage, l’économie, même notre identité culturelle en découlent. Quand on déguste du chasselas de Moissac ou qu’on assiste à un concours de vaches Aubrac, ce n’est pas du folklore. C’est une chaîne de vie qui tient nos villages debout.
Mais la filière est traversée par la crise : revenus en berne, climat instable, concurrence internationale. Votre soutien change quoi ?
Je ne prétends pas sauver à moi seul le modèle agricole. Mais je peux créer des conditions pour qu’il résiste. Les marchés gourmands, les circuits courts, les actions pédagogiques… Tout cela nourrit la confiance entre consommateurs et agriculteurs. Le Département ne peut pas fixer les prix du lait, mais il peut donner une visibilité et valoriser les savoir-faire.