September 15, 2025

"J’ai adhéré à un groupe tueur, je suis coupable"… la nièce des frères Clain jugée pour avoir rejoint Daech avec ses enfants a exprimé ses "regrets"

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Devant la cour d’assises spéciale de Paris, trois femmes françaises soupçonnées d’avoir rejoint l’État islamique en Syrie ont exprimé leurs regrets. Parmi elles, Jennyfer Clain, nièce des frères Clain, qui avaient revendiqué les attentats du 13 novembre 2015.

Trois femmes jihadistes soupçonnées d’avoir appartenu au groupe État islamique (EI) en Syrie, jugées depuis lundi par la cour d’assises spéciale de Paris, ont d’emblée fait part de leurs “regrets”, notamment la nièce des frères Clain.

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“Je ne suis pas là pour nier les faits qui me sont reprochés. J’ai adhéré à ce groupe terroriste, tueur. Je suis coupable. Je regrette tellement, mais je ne peux pas revenir en arrière”, a déclaré Jennyfer Clain, aujourd’hui âgée de 34 ans.

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Ses oncles, Jean-Michel et Fabien Clain, présumés morts en Syrie, avaient revendiqué au nom de l’EI les attentats du 13 novembre. Ils avaient été condamnés en leur absence en 2022 à Paris à la perpétuité incompressible.

Arrêtées en Turquie en 2019

À ses côtés dans le box figure sa belle-mère, Christine Allain, 67 ans, ancienne éducatrice spécialisée convertie à l’islam au contact de son fils. La troisième accusée, Mayalen Duhart, compagne de ce dernier, comparaît libre. Elles encourent chacune jusqu’à trente ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste.

Arrivées en Syrie en 2014, elles avaient rejoint leurs maris engagés auprès de Daech et bénéficié de ressources fournies par l’organisation. Après la chute de Raqqa, elles ont erré plusieurs années le long de l’Euphrate avant d’être arrêtées en Turquie en 2019, avec neuf enfants. Expulsées vers la France, elles avaient été mises en examen à leur arrivée.

À l’audience, Jennyfer Clain a décrit une enfance marquée par un islam radical imposé. “Aujourd’hui, le fait que j’aie des enfants qui ont l’âge que j’avais à ce moment-là me montre que c’était pas mon choix, par exemple, de porter le voile à 10 ans”, a-t-elle reconnu. Aujourd’hui, elle se dit toujours musulmane mais “rejette le communautarisme”. Elle assure encore être “partie à Daech de (son) propre fait” et a “besoin aujourd’hui d’être libérée de tout ça”.

Mayalen Duhart a, de son côté, expliqué avoir cédé à la pression de son compagnon. « “Très rapidement, il m’annonce que je dois me convertir. Moi, je n’arrivais pas à faire ma vie sans lui”, raconte-t-elle à la barre.

“Christine Allain est désormais apaisée, elle a beaucoup travaillé sur elle-même, elle a rencontré beaucoup de professionnels en détention pour envisager la réinsertion sociale”, a souligné auprès de l’AFP son avocat, Me Edouard Delattre. “Elle déteste la personne qu’elle était devenue”, a-t-il ajouté.

La fin du procès prévue le 26 septembre

“C’est bien en toute connaissance de cause” que la belle-mère et ses deux brus ont fait le choix, “après l’instauration du califat, de rejoindre l’EI en Syrie”, elles et leurs familles bénéficiant de salaires ou de logements fournis par l’organisation, avaient souligné les juges d’instruction au terme de leur enquête.

Jennyfer Clain et Mayalen Duhart sont également poursuivies pour avoir emmené volontairement leurs enfants “dans une zone en guerre pour y rejoindre un groupe terroriste”. Le procès doit se tenir jusqu’au 26 septembre.

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