L’édition 2026 de la Grande Boucle s’élancera d’Espagne, pays où la Vuelta a été le théâtre de nombreuses manifestations liées au conflit israélo-palestinien, qui ont fait virer la course au chaos.
La Vuelta 2025 a laissé des traces, et les yeux du monde du cyclisme se tournent désormais vers Barcelone. Le 4 juillet 2026, le Tour de France s’élancera depuis la Catalogne pour la troisième fois de son histoire après Saint-Sébastien en 1992 et Bilbao en 2023. Mais le contexte international rend cette édition particulièrement sensible.
Durant la Vuelta, la présence du Team Israel-Premier Tech a déclenché de nombreuses manifestations pro-palestiniennes, parfois violentes, perturbant plusieurs étapes et aboutissant à l’annulation de la dernière à Madrid.
Déjà, de nombreuses voix font part de leur inquiétude sur le sort du Grand Départ de la Grande Boucle. Renaat Schotte, journaliste pour le média belge flamand Sporza présent sur la Vuelta, résume la situation, comme repéré par RMC Sport : “Au vu des circonstances, il semble difficile d’organiser un événement d’une telle importance.” Plus de 1 500 agents ont été mobilisés, mais vingt-deux policiers ont été blessés et deux personnes arrêtées lors des affrontements.
Pour le politologue Lucas Ormiere, joint par nos confrères, le soutien populaire à la cause palestinienne dans des régions comme la Catalogne et le Pays basque explique en partie ces manifestations : “Il y a l’idée dans ces mouvements que le peuple basque comme le peuple palestinien sont vus comme opprimés, parfois même colonisés.”
The best Spanish cyclist Juan Ayuso about Pro-Palestine protests:
“There are many sports in which Israeli teams compete, and it seems that only Vuelta is affected by it. I support any protest, but when they go onto the road, I lose respect.”#LaVuelta25
— Lukáš Ronald Lukács (@lucasaganronald) September 14, 2025
Le Team Israel-Premier Tech, créé par le milliardaire Sylvan Adams pour promouvoir l’État hébreu, est, pour l’heure, prévu au départ du prochain Tour de France. Or, selon les informations du quotidien suisse Le Temps, des collectifs pro-Palestine envisagent d’ores et déjà de se mobiliser lors du départ 2026 du Tour de France.
C’est précisément la présence de cette équipe qui cristallise toutes les tensons. Ses dirigeants ont d’ailleurs reçu le soutien récent de Benyamin Netanyahou : “Bravo à Sylvan (Adams, NDLR) et à l’équipe cycliste Israel pour ne pas céder à la haine et à l’intimidation. Vous faites la fierté d’Israël.” Les militants pro-palestiniens préviennent déjà : “Il est donc fort probable que les manifestations se reproduisent l’année prochaine à Barcelone.”
Les actions sur la Vuelta ont été nombreuses : ralentissements, clous sur la chaussée, feux, piratage du canal radio de la course, provoquant même des chutes de coureurs non israéliens et l’écourtement d’étapes à Bilbao et Vigo. Stephanie Adam, porte-parole de Pacbi, avertit : “Les manifestations se poursuivront sur les courses cyclistes aussi longtemps que les institutions occidentales hypocrites dédouaneront Israël de ses responsabilités.”
L’Union cycliste internationale (UCI) se refuse pour l’instant à exclure l’équipe et insiste sur “son attachement à la neutralité politique du sport”. ASO, l’organisateur de la Vuelta et du Tour, devra obtenir des garanties du gouvernement espagnol avant le Grand Départ. Renaat Schotte résume : “Dans ces circonstances, on ne peut pas organiser un ‘top-evenement’ comme le Tour si cela plane au-dessus de vous.”
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La parole du maire de Barcelone, Jaume Collboni, ainsi que la confirmation officielle du tracé, attendue le 23 octobre, seront scrutées de près. À moins de dix mois de l’événement, l’ombre des manifestations plane déjà sur le départ du Tour de France 2026, faisant craindre une édition politiquement plus explosive que jamais.