September 12, 2025

"Le Tarn, symbole d’une France qui marche sur la tête". Le cri d’alerte du patron des PME à Albi

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En déplacement dans le Tarn, Amir Reza Tofighi, président national de la CPME, a alerté sur l’inquiétude grandissante des chefs de petites entreprises face aux incertitudes économiques, fiscales et géopolitiques. Il appelle à un sursaut, notamment sur l’intelligence artificielle.

En visite à Albi à l’occasion d’une soirée rassemblant 450 adhérents de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), son président national, Amir Reza Tofighi, a dressé un tableau sombre du climat entrepreneurial. « Avec les manifestations contre l’A69, le Tarn est le symbole d’une France qui marche sur la tête », a-t-il lancé en ouverture, soulignant la nécessité de rester connecté aux réalités des territoires. « Il n’y a pas que Paris », a-t-il insisté.

Pour ce chef d’entreprise engagé dans plusieurs secteurs – de l’aide à domicile à la location de bateaux ou de VTC – la priorité est claire : redonner de la visibilité aux dirigeants de PME. « Le manque de visibilité est terrible. Face à la situation politique nationale, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangés. Les charges vont-elles augmenter ? Du coup, on ne peut pas prévoir de budget pour 2026. Donc pas d’investissement, moins d’embauche », s’inquiète-t-il.

“Les Français aiment leurs entreprises”

À ces incertitudes internes s’ajoutent les tensions géopolitiques. « Il faut gérer plusieurs problématiques en même temps : la guerre en Ukraine, la Chine qui envahit l’Europe avec des produits qui se moquent des réglementations européennes, et Trump, dont on ne sait jamais ce qu’il va décider », déplore-t-il.

Malgré ce climat anxiogène, Amir Reza Tofighi refuse le fatalisme. « Nous avons de formidables chefs d’entreprise qui prennent des risques pour que leur boîte trouve de nouveaux marchés. Les Français aiment leurs entreprises, particulièrement les PME, qui arrivent juste derrière les maires en termes de confiance. »

Regard tourné vers l’avenir, il appelle à une mobilisation rapide sur les enjeux technologiques. « Il ne faut surtout pas louper le train de l’intelligence artificielle. Il faut une vraie politique au niveau de l’Europe pour être compétitif et concurrencer les États-Unis ou la Chine. » Et de conclure, sur un ton plus direct : « Ce ne sont pas les politiques qui préparent l’IA, la transition écologique, l’emploi ou les exportations. Ce sont les entreprises françaises. Alors, il faut arrêter de les taxer. »

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