L’influenceur conservateur américain Charlie Kirk a été tué par balle mercredi 10 septembre lors d’une réunion publique dans une université de l’Utah (ouest). TESS CROWLEY/AP/SIPA
Un « martyr de la vérité et de la liberté » : voilà comment le président américain Donald Trump a qualifié l’influenceur conservateur Charlie Kirk, visage de la jeunesse pro-Trump, tué par balle en pleine réunion publique sur le campus d’une université dans l’Utah ce mercredi 10 septembre. Contexte, suspect, réactions… « Le Nouvel Obs » fait le point.
• Où se sont déroulés les faits ?
A la tête du principal mouvement de jeunes conservateurs aux Etats-Unis qu’il a cofondé en 2012 à l’âge de 18 ans, Charlie Kirk s’exprimait à la mi-journée de mercredi sur le campus de l’université de la vallée de l’Utah, à Orem, à une soixantaine de kilomètres au sud de Salt Lake City, dans l’ouest des Etats-Unis.
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Simple tee-shirt blanc barré du mot « Freedom » (« Liberté »), pantalon foncé, assis sur une chaise sous une tente blanche aux couleurs bleu et rouge de son « American comeback tour », il répond aux questions d’un public fourni, rassemblé en extérieur.
Sa réunion publique du jour, la première d’une quinzaine de dates programmées à travers le pays jusqu’à fin octobre, est organisée sous le slogan « Prove me wrong » (« Démontrez-moi que j’ai tort »). « Il y avait beaucoup de monde. Il est arrivé, il lançait des casquettes, il chauffait la foule », raconte l’ancien parlementaire républicain Jason Chaffetz, présent sur place, à Fox News.
• Que s’est-il passé ?
L’ancien parlementaire de l’Utah Jason Chaffetz, qui était sur place, a expliqué à la chaîne Fox News que Charlie Kirk répondait à des questions du public quand il a été touché par un tir d’arme à feu.
« La première question était sur la religion. Il a parlé pendant environ 15-20 minutes. La deuxième question, de manière intéressante, portait sur les tireurs transgenres, les tireurs qui font de multiples victimes, et pendant sa réponse, le tir a éclaté », a raconté l’homme politique, visiblement secoué.
La détonation d’un tir par arme à feu retentit au moment précis où Charlie Kirk est interrogé sur les tueries de masse, selon des témoins.
Le militant de 31 ans s’effondre sur son côté gauche, touché par une balle. Du sang jaillit de son cou, selon une vidéo prise à proche distance, que nous avons choisi de ne pas diffuser. Des cris de panique résonnent dans le public.
Grièvement blessé, le podcasteur trentenaire est évacué des lieux par ses gardes du corps, porté de façon précipitée. « Dès que le tir a retenti, tout le monde s’est jeté à terre et s’est mis à courir dans tous les sens en criant et en hurlant », relate Jason Chaffetz.
• Que sait-on du tireur ?
Aucun suspect n’a officiellement été arrêté. Deux hommes ont été brièvement détenus puis relâchés afin d’être interrogés par les autorités. Selon les autorités, aucun des deux hommes n’a « actuellement de lien avec le tir ».
Le patron de la police fédérale avait annoncé dans la nuit en France que le suspect de « l’atroce tir qui a coûté la vie aujourd’hui à Charlie Kirk » était « en détention ». « Notre enquête se poursuit », a-t-il ajouté dans la soirée. Un homme, George Zinn, a été inculpé pour obstruction à l’enquête.
Les recherches se poursuivent donc. On a tiré « depuis un bâtiment situé à environ 180 mètres » de Charlie Kirk, a détaillé l’université. « Le tir venait du campus, potentiellement d’un toit », et le tireur portait des vêtements sombres, ont également précisé plus tard les autorités locales. Une vidéo diffusée par le « Daily Mail » montre un homme en noir allongé sur le toit d’un bâtiment.
Comment Trump a réagi ?
La mort de Charlie Kirk, fervent défenseur de Trump, a été annoncée en fin d’après-midi par Donald Trump lui-même. « Le grand et même légendaire Charlie Kirk est mort », écrit-il.
Les drapeaux seront en outre mis en berne en hommage au jeune soutient du président américain.
Le président avait déja appelé à prier pour Charlie Kirk, quand il était entre la vie et la mort. Plus tard, Donald Trump a accusé les discours de la « gauche radicale » d’avoir contribué à son meurtre par balle.
« Depuis des années, la gauche radicale compare des Américains formidables comme Charlie aux nazis et aux pires criminels et meurtriers de masse du monde. Ce genre de rhétorique est directement responsable du terrorisme que nous connaissons aujourd’hui dans notre pays, et cela doit cesser immédiatement », a accusé le président américain dans une vidéo publiée sur son réseau Truth Social. « Mon administration retrouvera tous ceux qui ont contribué à cette atrocité et à toute autre violence politique, y compris les organisations qui les financent et les soutiennent. »
• Quelles sont les autres réactions ?
De l’autre côté de l’échiquier politique, Kamala Harris, candidate malheureuse à la présidentielle américaine de 2024, a condamné l’attaque en affirmant que « la violence politique n’a pas sa place en Amérique ».
A l’unisson d’autres figures démocrates et de la gauche : Joe Biden, Barack Obama, Bernie Sanders ou encore le gouverneur de Californie Gavin Newsom.