À peine nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu se retrouve déjà au cœur d’une polémique. Ses déclarations passées sur le mariage pour tous, la GPA et la communauté LGBT refont surface, alimentant critiques et indignation des associations.
Mardi soir, Emmanuel Macron annonçait la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon. Quelques heures plus tard, les premières réactions s’enchaînaient. Invitée sur Franceinfo, la secrétaire nationale des écologistes Marine Tondelier a ouvert le bal des critiques : “Les écologistes avaient une condition pour examiner l’éventualité d’entrer dans un gouvernement, c’était que le Premier ministre soit de gauche ou écologiste. Monsieur Lecornu n’étant ni l’un ni l’autre mais étant par ailleurs homophobe […] on ne va pas perdre notre temps”, a-t-elle tiré à boulets rouges.
Ses propos ont aussitôt trouvé un écho chez plusieurs députés de La France Insoumise, comme Alma Dufour (Seine-Maritime) ou Andy Kerbrat (Loire-Atlantique), ainsi que dans la communauté LGBT.
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“Le communautarisme gay m’exaspère”
La polémique repose sur des déclarations de Sébastien Lecornu remontant au 3 novembre 2012, alors qu’il était candidat “Générations Vernon, UMP” aux municipales à Vernon (Eure). Interrogé par “Vernon Politique” sur le mariage pour tous, il jugeait que le texte “mélange trop de choses pour que le débat soit serein”. S’il s’opposait au mariage et à l’adoption pour les couples de même sexe, il allait plus loin : “Le communautarisme gay m’exaspère autant que l’homophobie, […] le mariage est dans nos sociétés la base de la construction de la famille. Et une famille se construit entre un homme et une femme.”
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Des positions tranchées sur la PMA et la GPA
Trois ans plus tard, en juin 2015, le Premier ministre confirmait ses convictions au Démocrate Vernonnais. “J’ai des convictions très arrêtées, je suis hostile à la GPA, la PMA mais je n’ai pas manifesté.” Des positions qu’il a cherché à nuancer à partir de 2019. Alors ministre chargé des collectivités territoriales, il déclarait sur Franceinfo avoir “cheminé”. “Les sujets bioéthiques sont difficiles. J’ai beaucoup évolué, notamment grâce aux clés de lecture et de compréhension que j’ai reçues”, avait-til commenté.
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Des précédents à Matignon
Ce n’est pas la première fois qu’une telle polémique accompagne une nomination au poste de Premier ministre. En 2022 déjà, l’arrivée de Michel Barnier à Matignon avait suscité la colère des associations LGBT, qui dénonçaient son opposition passée au mariage pour tous.