Dimanche matin, c’est l’ouverture générale de la chasse, les passionnés en frémissent déjà. C’est que les conditions météo ont favorisé la reproduction de toutes les espèces, le gibier est présent en abondance.
Jean-Marc Delcasso, le président de la Fédération de Chasse des Hautes-Pyrénées fait le point à quelques jours de l’ouverture générale. Un point positif…
Stabilité du nombre de chasseurs

Il y a dans le département 14 000 détenteurs du permis de chasse, la moitié environ le valide chaque année. “Il y a du roulement, mais le nombre de chasseurs est stable. Et surtout, la demande de nouveaux permis est toujours forte, il y a un véritable engouement.”
Du gibier en abondance
C’est évidemment la base… “Le grand gibier se porte très bien. Trop bien même, en ce qui concerne les sangliers, qui entraînent de gros dégâts agricoles. Nous avons fait de gros efforts, en 2024, nous avions prélevé 4 500 individus, cette année, nous sommes à cette date à près de 6 000. Et on a l’impression d’avoir rien fait ! On fait le maximum, mais le problème est plus global, les sangliers gîtent dans les bois, des bosquets, que les propriétaires ne peuvent pas les nettoyer, enlever les ronciers, sous peine d’être verbalisables ! On marche sur la tête…” Les populations de grands cervidés sont aussi en évolution, et l’isard reste stable. Et c’est la même chose pour le petit gibier, le lièvre est en pleine expansion, de même que la caille des blés. “On a eu un été sec, favorable à la reproduction. En revanche, la canicule a fait migrer la caille des blés vers la montagne.” Mais il n’y a pas que Dame Nature qui œuvre, dans le Magnoac et le Pays de Trie, les chasseurs ont mis en place un plan de gestion des faisans, avec l’introduction de faisans de souche sauvage. Les chasseurs, véritables gestionnaires de la biodiversité ! Et respectueux des règles de prélèvement, de nombreuses espèces sont soumises à une “gestion adaptative”, afin de contrôler les populations. De même, les travaux sur le grand tétras se poursuivent, malgré le moratoire, pour renforcer l’espèce.
Les sangliers ? 500 000 € !
Les agriculteurs pestent contre les dégâts causés, et contre les chasseurs, accusés de “mollesse”, ce qui fait enrager le président Delcasso. “On fait le maximum, on prélève davantage et on essaie de prévenir en attribuant des clôtures électriques pour protéger les cultures. Et tout ça a un coût. Cette année, les indemnisations se sont montées à 230 000 euros, et si on ajoute le coût des clôtures et des remises en état, des opérations de prévention, et le personnel que ça mobilise, nous en sommes à 500 000 euros, payés sur nos fonds propres. Ça ne peut plus durer.”
Protéger la nature
Les règles sur l’usage de munitions au plomb ont été légèrement assouplies, le périmètre de protection autour d’un point d’eau est désormais fixé à 100 mètres au lieu de 30, dans lequel le chasseur doit impérativement décharger son arme des cartouches contenant de la grenaille de plomb. Mais peut les conserver dans ses poches. Des substituts (acier, tungstène, bismuth) existent, mais ils sont plus chers et les qualités balistiques ne sont pas aussi élevées, sans compter que toutes les armes ne les tolèrent pas.
La sécurité avant tout
“Depuis que je suis président, c’est notre priorité. Nous avons formé plus de 1 500 responsables de battue, et nous multiplions les sessions. C’est un effort jamais vu. Les accidents corporels sont rares, mais on ne relâche pas la pression. Outre la formation individuelle, obligatoire tous les 10 ans, nous avons mis en place des règles spécifiques pour les battues.”
L’éducation à l’environnement
On ne le dira jamais assez, même si les détracteurs prétendent le contraire, les chasseurs sont les vigies de l’environnement et des défenseurs acharnés de la biodiversité. Outre leurs actions quotidiennes sur le terrain, un programme d’éducation à l’environnement, “hirondelles et biodiversité” a été mis en place dans les écoles de Tarbes. “C’est important de sensibiliser les plus jeunes à la nature, alors nous avons décidé de la reconduire pour la quatrième année. En parallèle, nous avons participé à l’opération “J’aime La Nature Propre” sur plusieurs communes. 272 personnes y ont contribué.”