August 31, 2025

À New-York, la course à la hauteur continue

l’essentiel
La métropole américaine connaît une vague de constructions spectaculaires. Entre projets en cours et tours emblématiques déjà livrées, une nouvelle ère architecturale s’ouvre, marquée par la recherche de hauteur, d’innovation et de durabilité.

À bientôt un quart de siècle depuis les attentats du 11-Septembre qui avaient détruit les tours jumelles du World Trade Center à Manhattan – véritables symboles de la ville depuis 1979 – New York la résiliente poursuit son irrésistible course à la hauteur. Sa « skyline » n’en finit pas d’évoluer au fur et à mesure que de nouveaux gratte-ciel se construisent.

Big Apple a toujours vécu dans un face-à-face avec ses gratte-ciel, mais depuis une décennie, l’intensité des chantiers et l’audace des projets traduisent une mutation plus large : l’entrée dans une nouvelle génération de tours, conjuguant puissance symbolique, avancées techniques et préoccupations environnementales. L’obsession de la hauteur demeure évidemment, mais elle s’accompagne désormais d’une réflexion sur la durabilité, la densité urbaine et l’intégration au tissu de Manhattan.

Multiples projets

L’horizon de la ville reste dominé par le One World Trade Center qui a succédé aux tours jumelles. Avec ses 541 mètres, il demeure le plus haut gratte-ciel de l’hémisphère occidental et incarne la renaissance du sud de Manhattan. Plus au nord, la Central Park Tower, haute de 472 mètres, illustre la tendance à mêler luxe résidentiel et espaces commerciaux dans un seul édifice. À proximité, la Steinway Tower, culminant à 435 mètres, détient le titre de tour la plus fine au monde : une prouesse technique qui redéfinit la perception des proportions dans l’architecture verticale.

La skyline de Midtown s’est elle aussi transformée. One Vanderbilt, achevé en 2020, atteint 427 mètres et dialogue désormais avec le célèbre Chrysler Building – 319 mètres depuis 1930 – et Grand Central Terminal. Sa silhouette élancée et sa plateforme d’observation en font déjà un repère pour les visiteurs. À quelques blocs de là, 432 Park Avenue, plus ancien, continue d’imposer ses 425 mètres, même si son esthétique minimaliste a suscité débats et critiques.

Derrière ces réalisations, de nouveaux chantiers prolongent la course à la verticalité. Le projet Commodore, ou 175 Park Avenue, devrait culminer à 480 mètres à l’horizon 2030, en s’élevant justement à côté du Chrysler Building, certains craignant de voir celui-ci écrasé par son imposant voisin. Tower Fifth, conçu par Gensler, est annoncé à 474 mètres et pourrait redessiner l’axe autour de la cathédrale Saint-Patrick. Plus lointain encore, le 350 Park Avenue imaginé par Foster + Partners promet 487 mètres et une livraison autour de 2032, avec une façade intégrant végétalisation et innovations énergétiques. Ces projets, encore à l’état de chantier ou de planification, attestent d’une intensité sans équivalent dans l’histoire récente de Manhattan.

Conçu par Norman Foster, l’architecte du viaduc de Millau

Dans ce paysage en constante recomposition, un projet concentre aujourd’hui toutes les attentions : le nouveau siège de JPMorgan Chase, au 270 Park Avenue. Conçu par Norman Foster – l’architecte du viaduc de Millau – il s’apprête à être inauguré et constitue déjà un repère de la skyline. Avec 423 mètres et près de 70 étages, cette tour s’impose comme la nouvelle icône de Midtown. Mais son importance tient aussi à ses ambitions environnementales. Foster + Partners a conçu un bâtiment entièrement recyclable, fonctionnant à l’électricité, optimisé par intelligence artificielle pour réduire ses consommations. L’esthétique néo-Art déco choisie par l’architecte inscrit le gratte-ciel dans la continuité des grandes tours historiques de Manhattan, tout en annonçant une ère nouvelle, où l’exigence écologique est indissociable de la grandeur architecturale.

Le 270 Park Avenue redéfinit, d’évidence, les codes et trace la voie des futures constructions qui seront des tours toujours plus hautes, mais pensées comme des organismes urbains durables. À ce titre, il marque sans doute le tournant le plus significatif de la décennie en matière d’architecture new-yorkaise.

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