De retour du championnat du monde d’agility à Abrantes, au Portugal, Joël Delpech revient sur une expérience riche en émotions, marquée par un podium en équipe de France et la progression fulgurante de sa chienne Timaï. Entre passion, rigueur et transmission, il trace déjà la route vers ses prochains défis.
Quelques semaines après les championnats du monde d’agility au Portugal, il est l’heure pour l’Appaméen, Joël Delpech de dresser un bilan marqué par la passion, le travail et la complicité avec sa chienne Timaï. Pour ce compétiteur chevronné, l’expérience a été riche, tant sur le plan sportif qu’humain.
Après une première expérience en 2024, Joël Delpech participait cette année à son deuxième championnat du monde senior à Abrantes, au Portugal. “J’y suis allé avec moins d’appréhension, moins de stress. Dès le début, ça a plutôt bien démarré”, confie-t-il. Intégré à l’équipe de France 1 après avoir terminé deuxième lors des sélectifs, il a eu l’honneur de décrocher un podium dès la première épreuve collective. Un moment fort, même si un reclassement de dernière minute les a finalement placés en deuxième position. “On a commencé à fêter la victoire, puis on s’est retrouvés deuxièmes. C’est quand même un podium mondial”, relativise-t-il.
En individuel, Joël Delpech a tenté le tout pour le tout. L’objectif était clair : viser le podium. Mais dans une compétition où les chiens atteignent des vitesses impressionnantes, chaque prise de risque peut coûter cher. “J’ai voulu aligner les parcours sans faute avec la vitesse maximum. Ça n’a pas toujours payé, mais c’était une très belle expérience”, souligne-t-il.
Une aventure collective et humaine
Au-delà du résultat, il retient l’ambiance exceptionnelle au sein de l’équipe de France. “Cette année, j’ai encore plus apprécié qu’en 2024. Beaucoup de participants venaient du Sud-Ouest, ça a favorisé la cohésion.” Le site, un grand stade d’Abrantes, a offert un cadre différent de l’édition précédente en Belgique. La chaleur estivale a nécessité une organisation adaptée : pauses aux heures les plus chaudes, espaces climatisés pour les chiens, brumisateurs et points d’eau. “Les organisateurs ont pensé au bien-être des chiens. C’était bien adapté”, note-t-il.
Si les championnats demandent un investissement personnel conséquent, Joël peut compter sur le soutien de son club, de la Commission nationale d’éducation et d’activités cynophiles (CNEAC), ainsi que sur des donateurs privés. “Je remercie particulièrement Franck Jouannaud, un ami de longue date, qui m’a apporté une aide conséquente à titre personnel”, confie-t-il avec émotion.
À travers Timaï, border collie de trois ans, Joël vit une aventure unique. “Pour elle, que ce soit un petit concours du dimanche ou un championnat du monde, c’est pareil : elle est là pour travailler. Les borders sont des chiens de travail, totalement concentrés”, explique-t-il. À seulement trois ans, Timaï a déjà deux championnats du monde à son actif, mais son maître estime que le meilleur reste à venir : “Les chiens atteignent leur maturité entre 5 et 7 ans. Elle a encore une belle marge de progression.”
Chaque concours local sert avant tout d’entraînement en conditions réelles. “Les concours du week-end me permettent de mettre en pratique ce que je travaille à l’entraînement. Peu importe le résultat, l’objectif est de progresser.” Car l’agility n’est pas seulement une question de performance du chien : le conducteur doit aussi être irréprochable. “À 95 %, quand il y a une erreur, c’est nous, pas le chien. Tout repose sur la clarté de nos indications.”
Transmettre une passion et préparer l’avenir
En plus de sa propre pratique, Joël transmet sa passion en formant de jeunes chiens et leurs maîtres au sein de son club. “Je veux qu’ils comprennent pourquoi leur chien réagit de telle ou telle manière. Ce n’est pas seulement répéter un geste, c’est comprendre la logique.” Parmi ses élèves, une adolescente de 13 ans fait ses débuts avec son border collie, preuve que la relève se prépare déjà.
Véritable ambassadeur de l’agility, Joël Delpech défend avec fierté les couleurs de son club, de son département et de la France. Les prochaines échéances s’annoncent riches : championnats régionaux en octobre, finale nationale éventuelle en novembre, puis les grands rendez-vous de 2026, dont le championnat du monde senior et l’European Open. Sans oublier un rendez-vous attendu en France : la Border Collie Classic.
Pour Joël et Timaï, l’histoire ne fait que commencer. Une aventure guidée par la passion, l’exigence et une complicité sans faille.