La justice a eu recours à l’infiltration d’un agent, à Toulouse, pour confondre un homme au casier vierge qui vendait de la cocaïne importée des Antilles. Pure à 99 %. L’histoire.
Ce n’est pas un scénario de cinéma, mais bien une enquête menée tambour battant par les forces de l’ordre. Le 22 juin 2025, un homme de 37 ans a été interpellé à Saint-Jory (Haute-Garonne), près de Toulouse, après une opération d’infiltration qui a permis de mettre la main sur deux kilos de cocaïne d’une pureté exceptionnelle, estimée à 99 %.
Depuis plusieurs semaines, les enquêteurs s’intéressaient à des flux suspects en provenance de Guadeloupe. Leur attention s’était notamment portée sur un véhicule dont le conducteur fréquentait une salle de sport de Saint-Jory. Un lieu déjà dans le viseur : en septembre 2023, un colis de cocaïne avait été intercepté par la douane à cette même adresse. Le 16 juin dernier, le procureur de la République de Toulouse a autorisé la mise en place d’une infiltration.
Un enquêteur infiltré
Sous l’identité de “Zack”, un enquêteur a alors réussi à se rapprocher du réseau. Une rencontre est organisée avec un intermédiaire et, rapidement, un rendez-vous est fixé pour l’achat d’un kilo de cocaïne au prix de 25 000 €.
Le 22 juin, à midi, la transaction s’opère. L’homme est aussitôt arrêté. Dans son véhicule, les policiers découvrent un kilo de cocaïne. Un second sera saisi lors de la perquisition menée dans la foulée à son domicile.
“Des soins dentaires à payer”
Devant le tribunal correctionnel, le prévenu reconnaît les faits et tente d’expliquer son passage à l’acte. “Je ne sais pas ce qui m’a pris. J’ai été attiré par l’argent facile, j’avais aussi des soins dentaires coûteux à payer”, a-t-il déclaré.
Des justifications qui peinent à convaincre la présidente Caroline Froehlicher : “Vous avez un emploi en CDI, vous gagnez 2 200 € par mois, vous êtes intégré dans la société. Pourquoi en arriver là ?”. Père d’un enfant qu’il a éduqué seul jusqu’à ses 8 ans et avec un casier judiciaire vierge, l’homme dans le box n’a en effet pas le profil d’un délinquant.
“Un procès déloyal”, hurle la défense
Dans son réquisitoire, la procureure pointe du doigt la gravité des faits. “La quantité est importante, mais la qualité aussi puisque la cocaïne est pure à 99 %”. Elle requiert 3 ans d’emprisonnement dont 12 mois assortis d’un sursis simple.
Dès le début de l’audience la défense monte au créneau en soulevant la nullité de la procédure. “C’est un procédé déloyal qui a été utilisé. Il s’agit ici d’une provocation à l’infraction qui est prohibée”.
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Lors de sa plaidoirie sur le fond, Me Mylène Weill se récrie : “La défense est heurtée ! La pureté de la cocaïne n’est pas une circonstance aggravante”. Et de conclure : “37 ans, pas de casier, inséré dans la société et vous proposez 3 ans ? Madame la procureure, vous le présentez comme un Pablo Escobar qui serait passé entre les mailles du filet depuis des années”.
Le tribunal a finalement décidé de relaxer le prévenu pour les faits d’acquisition, mais l’a condamné pour les faits d’offre et cession à 3 ans d’emprisonnement dont 2 ans ferme. Le reste étant assorti d’un sursis simple.