A quelques jours du coup d’envoi de la Coupe du monde 2025 en Angleterre (22 août-27 septembre), l’ancienne troisième ligne internationale (53 sélections) partage ses souvenirs de mondial et livre ses impressions sur le grand rendez-vous qui attend les Françaises. Premier match samedi 23 contre l’Italie (21h15).
Vous qui avez eu la chance de participer à 3 Coupes du monde (2014, 2017 et 2022), qu’est-ce que cela représente pour une joueuse de rugby ?
C’est l’un des grands moments à vivre dans une carrière de joueuse de rugby à XV. C’est à la fois un rêve et un aboutissement, je l’ai perçu à chaque fois comme une récompense pour tous les efforts entrepris, un objectif ultime pour toute joueuse qui souhaite évoluer à haut-niveau. Ensuite, le but est de la gagner mais ça nous n’y sommes jamais arrivées avec les Bleues.
Vous qui avez fait les JO en 2016, avec l’équipe de France à 7, l’opportunité de disputer une coupe du monde à XV est-elle comparable ?
C’est dur de les comparer. Les Jeux, on bascule dans une autre dimension, on appartient à la famille de l’olympisme. Dans le rugby à XV, justement, nous sommes très attachés à nos compétitions ancestrales, comme le Tournoi des 6 Nations ou la Coupe du monde, donc l’atmosphère est différente mais la magie est tout de même au rendez-vous. C’est l’occasion de vivre une aventure humaine, de croiser d’autres sélections et rencontrer d’autres joueuses. Et puis les semaines avant le début de la compétition on sent la pression monter, c’est une sacrée expérience à vivre.
Quelle édition vous a le plus marquée sur les trois auxquelles vous avez participé ?
Je dirai que 2014 c’était la première donc elle avait une saveur particulière. De plus je trouve que cette Coupe du monde a marqué un tournant dans l’évolution et la médiatisation du rugby féminin.
Marjorie Mayans nous partage son parcours et comment le rugby lui a permis de trouver sa place dans la société.ud83dudcaa
Il y a quelques années, des petites filles ont poussé les portes des clubs pour la première fois… demain, elles porteront fièrement les couleurs du #XVdeFrance… pic.twitter.com/SqwufA8HtU
— France Rugby (@FranceRugby) April 18, 2025
Un bon ou un mauvais souvenir en particulier ?
2014 en France c’était la première fois que je jouais dans un stade plein. En demie à Jean-Bouin contre le Canada c’était incroyable. Au départ la compétition se déroulant du 1er au 15 aout on pensait que ce serait désert, mais l’engouement nous a surpris. A Marcoussis les gens escaladaient les murets pour voir les matchs… 2017 en Irlande fut aussi une super édition, l’entente avec le groupe et le staff était optimale et j’étais au top de ma forme. Enfin, 2022 fut au contraire un moment difficile. J’étais en Nouvelle-Zélande pour la Coupe du monde et je n’ai pas pu savourer, l’ambiance était monotone et nous ne prenions pas de plaisir, c’est le pire souvenir.
Audience en hausse, professionnalisation, le rugby féminin évolue dans le bon sens, cette édition 2025 pourrait accélérer les choses ?
J’espère que cette édition va accélérer l’évolution du rugby féminin. Des progrès ont été fait mais nous avons encore du retard. Pour franchir un nouveau cap, il faut un gros résultat lors de ce Mondial afin d’avoir de réelles répercussions. Les Anglais ont bien fait la promotion de l’événement mais sans une performance des Bleues ça ne pourra pas impacter la discipline en France.
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La France a-t-elle une chance de remporter cette Coupe du monde ?
Bien sûr ! Les Anglaises sont favorites, le Canada et la Nouvelle-Zélande en font partie aussi mais nos Bleues sont capables de renverser n’importe qui sur un match. La France est une équipe à réaction pouvant réaliser des exploits ou rivaliser avec les meilleures lorsqu’elle est dos au mur, comme lors du dernier Crunch à Twickenham. Le potentiel individuel est incroyable reste désormais à exploiter le potentiel collectif.