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Le Nouvel Obs avec AFP
Manifestation le dimanche 17 août 2025 à Tel-Aviv pour demander la fin de la guerre à Gaza et la libération des otages. Une femme en robe de mariée tient un panneau avec une image de l’otage israélien Matan Zangauker ILIA YEFIMOVICH/DPA/SIPA
Blocage de routes dans plusieurs villes du pays, pneus en feu et quelques échauffourées avec les forces de l’ordre déployées en force : ce dimanche 17 août, une mobilisation à l’appel des familles des otages retenus à Gaza depuis près de deux ans a eu lieu.
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Un immense drapeau israélien, floqué de portraits de personnes kidnappées, a été déployé à Tel-Aviv sur la « place des otages », devenue emblématique depuis le début de la guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.
Réunion militaire pour les préparatifs d’occupation totale
Le gouvernement Netanyahou affirme sa détermination à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza pour en finir avec le Hamas et prendre le contrôle sécuritaire de l’ensemble du territoire palestinien assiégé et affamé. Ce dimanche, 18 Palestiniens y ont encore péri selon la Défense civile locale.
« Ceux qui appellent aujourd’hui à mettre fin à la guerre sans une défaite du Hamas non seulement renforcent la position du Hamas et éloignent la libération de nos otages, mais garantissent aussi que les horreurs du 7 octobre se reproduiront encore et encore, et que nous devrons nous battre dans une guerre sans fin », a accusé Benyamin Netanyahou lors de la réunion du gouvernement.
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Selon la radio militaire israélienne, le chef d’état-major, Eyal Zamir, tient ce dimanche une réunion avec des responsables militaires pour discuter du plan prévoyant la prise de contrôle de Gaza-ville avec le but affiché de vaincre le Hamas et libérer les otages enlevés durant l’attaque du 7-Octobre.
L’annonce de ce plan a suscité l’effroi de familles d’otages qui craignent que l’opération n’entraîne la mort de leurs proches et ont appelé aux manifestations de ce dimanche.
Des axes routiers bloqués
Ce dimanche, premier jour de la semaine en Israël, la plupart des magasins sont restés ouverts à Jérusalem et à Tel-Aviv, ont constaté des journalistes de l’AFP. Et ce malgré un appel à une grève de solidarité avec les otages lancé par le Forum des familles des disparus, l’opposition et une partie du monde économique et syndical.
Mais dans plusieurs villes du pays, des milliers de personnes ont manifesté dans la rue, bloquant d’importants axes routiers, notamment l’autoroute reliant Tel-Aviv à Jérusalem.
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Des manifestants postés devant la résidence de Benyamin Netanyahou à Jérusalem ont appelé au gouvernement de « mettre fin à la guerre » et de « ramener tout le monde », en référence aux otages.
L’épicentre des protestations sera en fin d’après-midi à Tel-Aviv, où les manifestants, brandissant portraits des kidnappés, drapeaux israéliens et bannières jaunes, la couleur symbole des otages, ont commencé à se rassembler sur la « place des otages ».
« Nous faisons tous les efforts pour les ramener (…) On peut avoir des désaccords, mais en vérité, tout le peuple d’Israël veut que nos frères et sœurs rentrent à la maison », a déclaré sur cette place le président israélien Isaac Herzog, qui a appelé « le monde à faire pression sur le Hamas ». « Si nous ne les ramenons pas maintenant, nous les perdrons à jamais », s’est alarmé le Forum des familles des disparus.
32 manifestants arrêtés
Des milliers de membres des forces de sécurité ont été déployés pour ces manifestations, a indiqué la police, en faisant état de l’arrestation de 32 manifestants pour avoir troublé l’ordre public et entravé la liberté de circulation.
« Bloquer les routes principales en Israël et perturber la vie des citoyens est une récompense pour l’ennemi », a déploré le ministre de la Culture, Miki Zohar, qui a fustigé les manifestations.
Le ministre d’extrême droite des Finances, Bezalel Smotrich, a également dénoncé une « campagne (…) qui fait le jeu du Hamas ». Des « messages répugnants », a rétorqué le chef de l’opposition, Yair Lapid. « N’avez-vous aucune honte ? »
Sur les 251 otages enlevés le jour de l’attaque du 7-Octobre, 49 restent détenus à Gaza, dont 27 décédés, selon l’armée israélienne. Le Hamas et le Jihad islamique, son allié à Gaza, ont diffusé début août des vidéos montrant deux otages israéliens décharnés et affaiblis, qui ont choqué en Israël.
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L’attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.
L’offensive de représailles israélienne à Gaza y déjà fait 61 944 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Elle a aussi provoqué un désastre humanitaire.