August 16, 2025

Ce propriétaire carmausin ne peut rénover son immeuble en appartements locatifs car il ne possède pas de places de parking

l’essentiel
Un propriétaire carmausin avait dans l’idée de rénover son immeuble, qui donne sur la place Gambetta, pour en faire plusieurs logements. Mais le lieu en plein centre-ville, ne possède pas de places privatives de parking imposées par la loi. Du coup, il ne peut rien faire et la bâtisse risque de vite devenir insalubre.

“Je sais bien que ce n’est pas contre moi. La municipalité ne fait qu’appliquer la réglementation. Mais j’avoue que c’est ubuesque.” Notre propriétaire, que nous appellerons Robert, possède un immeuble donnant sur la place Gambetta, actuellement en travaux, en plein centre-ville de Carmaux.

La place Gambetta est toujours en travaux.
La place Gambetta est toujours en travaux.
DDM – MARIE PIERRE VOLLE

“Je viens de fermer un local professionnel qui était au rez-de-chaussée. En haut, après de gros travaux, je pouvais créer des logements qui permettraient de faire venir de nouvelles familles sur le site. Et bien non, je ne peux pas… Je n’en ai pas le droit.” Comment une telle interdiction est-elle possible ?

“Cette obligation va freiner les rénovations de vieux immeubles du centre-ville”

“Tout simplement, il est imposé par la loi, des places de stationnement privées dans un bâtiment existant où l’ont créé des logements, pour éviter une saturation des voitures sur l’espace public”, résume le premier édile, Jean-Louis Bousquet.

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Cette imposition de l’article L152-6 du code de l’urbanisme s’applique sur tout le territoire français. L’objectif, on l’a bien compris, est d’éviter une augmentation de véhicules des nouveaux arrivants dans les rues des centres-villes. En résumé, si vous installez quatre nouveaux locataires, il faut quatre places privatives sur votre parcelle.

“Le premier adjoint de la ville m’a dit qu’il était autorisé de trouver des places privées sur un rayon de 300 mètres, poursuit Robert. Le problème, c’est qu’il n’y en a pas. Je fais comment, moi ?”

“Je n’ai pas la place pour construire des parkings privatifs”

Le propriétaire rajoute : “Mon immeuble n’a pas l’espace pour accueillir des voitures, comme beaucoup d’autres dans le quartier. Nous sommes tous mitoyens”. Il pose la question de l’embellissant du centre-ville :”Il est regrettable qu’une zone rénovée comme le laissent entrevoir les projets en cours de la municipalité, soit bordée çà et là d’immeubles vides, abandonnés et décrépis, comme il y en a déjà beaucoup… Il y a là, quelque chose d’illogique.”

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Aujourd’hui, comme dans toutes les villes françaises, on veut réduire l’impact de l’automobile sur l’espace public. “Je ne suis pas contre ça. Mais on fait comment pour investir dans des logements rénovés à des tarifs accessibles, qui pourraient inciter l’installation d’une nouvelle population, susceptible de pérenniser leur implantation sur la ville. On ne peut pas.”

La seule solution pour notre propriétaire, c’est que son futur chantier de rénovation ne soit réservé qu’à lui-même. “Cela ne m’intéresse pas. Je ne peux même pas le vendre à une personne qui voudrait investir dans des appartements. Je suis dans une vraie impasse.”

Il aurait fallu faire les travaux plus tôt, plus vite. Ou alors trouver une solution pour garer les véhicules. Mais Robert ne voit aucune solution pérenne. Son immeuble lui, risque de devenir une verrue de plus, dans l’ancienne cité minière.

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