Après deux attaques successives de sangliers fin juillet, le golf de Montal lance une cagnotte pour financer la réfection complète de deux greens, un chantier estimé à 28 000 euros.
Les images frappent : gazon arraché par plaques, mottes retournées, sol labouré comme après le passage d’une charrue. Fin juillet, le golf de Montal a subi en deux nuits ce que son président qualifie de “coup dur comme on n’en a jamais connu”. Les sangliers ont frappé deux fois, détruisant complètement deux greens.
La première attaque avait déjà laissé de lourds dégâts. Dès l’aube, une trentaine de bénévoles s’étaient mobilisés pour reposer le gazon, motte par motte. “On y a passé douze heures, on y croyait encore”, se souvient Serge Guieysse, président du club. Mais dans la nuit suivante, les animaux sont revenus. “Là, on était démoralisés. Les racines étaient mortes, le gazon infesté d’insectes. Impossible de sauver quoi que ce soit.”

Le verdict technique est tombé : reposer un gazon neuf. Devis : 28 000 euros, sans compter une perte d’exploitation estimée à près de 10 000 euros, car certains joueurs refusent désormais de venir.
Le virage au “bio”, un choix aux conséquences inattendues
Le golf de Montal, créé il y a plus de trente ans et propriété de Cauvaldor sur des terrains appartenant à la commune de Saint-Jean-Lespinasse, est géré par une association de 172 membres, 27 élèves à l’école de golf et 366 licenciés. Avec 320 000 euros de charges fixes annuelles et six salariés permanents, l’équilibre financier est fragile.
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Le président l’assume : le passage à un entretien “bio” il y a deux ans a bouleversé l’écosystème des greens. “Avant, les produits phytosanitaires repoussaient les sangliers. Depuis que nous avons arrêté, les greens grouillent de larves et d’insectes. C’est devenu un garde-manger permanent pour eux.” Pour limiter les intrusions, les chasseurs locaux et les bénévoles ont installé en urgence une clôture électrique autour du parcours de 24 ha, dont moins d’un 1,5 est arrosé avec l’eau de ruissellement du Lac Andros. “C’est mieux que rien, mais si un gros sanglier la casse, tout est à refaire. On voudrait poser un fil rigide sur tout le périmètre, mais c’est un autre investissement”, souligne Serge Guieysse.
Un appel aux dons
Face à l’ampleur des dégâts, le club a lancé une cagnotte sur la plateforme Leetchi. Quatre jours après son ouverture, elle affichait déjà près de 3 700 euros. “Nous avons eu deux gros donateurs à 500 euros, et beaucoup de contributions plus modestes. Chaque euro compte”, insiste le président.
Au-delà des réparations, le club doit aussi envisager l’achat d’un tracteur et d’une tondeuse, alors que son matériel vieillit. “On a toujours géré avec prudence, en faisant des réserves pour les coups durs. Mais cette fois, avec les greens à refaire et les achats de matériel, on ne pourra pas tout assumer seuls.”
À présent, pour le président, le danger est réel. “Si d’autres greens sont détruits, on perdra des membres. Ils iront jouer ailleurs, et Montal pourrait se retrouver réduit à un simple practice.” Dans un sport où la convivialité et l’esprit familial sont essentiels, la perspective inquiète.