Depuis deux ans, plusieurs Airbus A380 ont enregistré des endommagements significatifs sur une partie de leur voilure. Des défauts de collage des revêtements sont pointés du doigt par le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) qui vient de rendre son rapport. Les détails.
L’Airbus A380 aurait-il du plomb dans l’aile ? La question est ouverte depuis un incident survenu sur un appareil d’Emirates le 18 août 2023 à Nice. Au cours de l’approche en vue de l’atterrissage, les pilotes avaient perçu “un bruit sourd suivi de vibrations légères”, et une fois au sol, une inspection avait révélé des dommages importants sur une partie de l’aile droite du gros-porteur.
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Des défauts constatés
Dans son rapport d’enquête final, publié il y a quelques jours, le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) indique avoir constaté des “endommagements significatifs de la structure en composite métallique du bord de fuite du bec n° 2.” Certains revêtements se sont en effet déchirés et une partie de la structure en nid d’abeille était manquante.
Précision importante apportée par le BEA : le problème ne serait pas “la conséquence d’une collision en vol.” L’hypothèse d’un impact avec un drone a été écartée. Une mauvaise maintenance ou l’âge de l’appareil ne sont pas non plus en cause. L’appareil en question a été livré en août 2015 à la compagnie et totalisait au moment des faits 3 084 vols.
L’enquête pointe du doigt “des défauts de collage des revêtements supérieurs et inférieurs avec le noyau en nid d’abeille” ayant pu fragiliser la structure. Les becs de l’A380, comme ceux de tous les Airbus, sont fabriqués en Belgique par la société Sonaca, mais pour l’instant, l’origine de ces défauts de collage n’a pas encore été identifiée. Airbus a indiqué au BEA continuer à en chercher l’origine.
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Aucun risque de sécurité
Si depuis l’incident d’Emirates, trois autres A380 exploités par Singapore Airlines ont connu des dommages similaires, Airbus se veut rassurant. Le BEA indique en effet que l’avionneur a procédé à des simulations après l’incident, qui montrent que “l’endommagement du bec de bord d’attaque n° 2 n’a pas eu d’effet mesurable sur les qualités de vol et les performances de l’avion. […] Aucune perte de portance n’a été mesurée qui aurait pu affecter les marges de sécurité.”
Airbus prévoit de publier en janvier prochain, deux bulletins de service à l’intention des opérateurs d’A380 afin que des inspections soient désormais menées sur cette partie de l’aile au cours des visites de maintenance.