Depuis le 5 août et ce jusqu’à la fin du mois, la Manufacture expose des photos et objets retraçant les années du circuit international de vitesse de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron). En point d’orgue, le week-end du 22 août, la bastide va replonger dans les années 50 et exposer une centaine de motos.
C’est un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. “J’étais tout petit, c’était la folie, tout le monde était autour de la route”, raconte ce retraité qui a connu la ferveur du circuit international de Villefranche-de-Rouergue. Dès 1951, la première édition se tient sous l’impulsion du pilote Roland Gauch et du moto-club rouergat. Les deux ambitionnent de créer un circuit de vitesse.

Il partira des allées Aristide-Briand, direction Farrou, pour revenir le long de l’Aveyron sur la place Saint-Jean. Neuf kilomètres de circuit naturel. Trois catégories : 175 cm³, 350 cm³ et 500 cm³. Rapidement, la course devient un rendez-vous et des pilotes internationaux s’alignent. En 1953, elle devient une manche du championnat de France moto. L’histoire est en marche. “Des champions du monde ont participé”, assure Gérard Ravailhe, passionné de moto ancienne et moteur pour la création de l’exposition.
L’idée d’une exposition
Depuis mardi 5 août et jusqu’à la fin du mois, la Manufacture expose des clichés de cette époque ainsi que des objets. Sur place retrouve une combinaison, un casque ou encore le carénage d’un bolide. De quoi replonger dans cette époque. Pendant près d’une décennie, la foule s’amasse tous les ans, au mois d’août, pour admirer ces têtes brûlées. Record du circuit ? Quatre minutes et cinq secondes et une moyenne de 131 km/h. Rien que ça. Tous les résultats sont disponibles, les motards sont exposés et des biographies, pour les plus connus. Par exemple, Jacques Bonnal, local de l’étape, champion de France et vainqueur en 1954 en 175 cm³.

“C’est une fierté pour les Villefranchois d’avoir connu ce circuit, qui faisait partie des plus beaux circuits de France et du monde, mais qui a été jugé trop dangereux. Ce qui est beau, c’est que les familles qui étaient à l’organisation, ou qui ont pu participer, ou qui ont vécu ces moments dans le quartier du Saint-Jean notamment, on les retrouve aujourd’hui autour de la table”, se réjouit Jean-Sébastien Orcibal, maire de Villefranche-de-Rouergue. Les images ont été récupérées auprès de ces familles, mais aussi de passionnés de moto comme Gérard Ravailhe. Un film va être diffusé retraçant ces courses ; ce dernier a été tourné en Super 8. Un passage obligé pour se préparer au week-end du 22 août, qui s’annonce très bruyant.
100 motos exposées
“Plus de 100 motos d’époque seront présentes autour de la halle, ainsi que des mobylettes”, glisse l’édile. Le vrombissement des moteurs et l’odeur des pots d’échappement vont embaumer les narines des nostalgiques.
Ajoutez à cela des voitures d’époque, une pompe à essence et tout l’imaginaire qui va avec. Un retour dans le passé, dans un décor des années 50, pour une immersion totale. “Des mobylettes assurées vont faire le tour de Farrou ; on pourra ainsi les observer en temps réel”, poursuit le maire. De quoi replonger, le temps d’un instant, dans le succès de cette course qui a animé Villefranche durant près d’une décennie.