Kaja Kallas au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne au Conseil européen à Bruxelles, le 26 juillet 2025. MARTIN BERTRAND
Dans l’ultime saison de l’hilarante série « Parlement » (France Télévisions) diffusée en mai dernier, un épisode s’intitule « Bouc émissaire ». Un personnage explique : « Le but de l’Europe, c’est la paix. Comment on l’obtient ? En détournant la violence contre un objet extérieur – en l’occurrence, la Commission. Pour rationaliser ça, il y a quinze ans, on a créé le service “bouc émissaire”. » Bien sûr, ce service est une fiction. En revanche, il y a quinze ans, en décembre 2009, l’Union européenne (UE) a créé le poste de haut représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité, qui remplit sensiblement la même fonction. Kaja Kallas, qui a longuement consulté ses prédécesseurs l’été dernier, ne pouvait l’ignorer : dans la capitale européenne, ce poste est souvent cité par les diplomates comme « le plus difficile de Bruxelles », une « mission impossible » où il n’y a « que des coups à prendre ».
A ce moment-là, la nomination de la jeune Première ministre estonienne (alors 47 ans) par ses pairs suscitait l’enthousiasme. Dans une période où l’UE s’affirmait face à des crises géopolitiques majeures, cette centriste charismatique, proche d’Emmanuel Macron, était la première cheffe de gouverneme…

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