Glorification d’Hitler, appel à "tuer tous les juifs" : Sciences Po Lille annule l’inscription d’une étudiante gazaouie après des publications antisémites

L’Institut d’études politiques de Lille a annoncé mercredi l’annulation de l’inscription d’une étudiante originaire de Gaza. L’établissement lillois a confirmé avoir renoncé à accueillir la jeune femme, dont l’arrivée en France avait été facilitée par la diplomatie française. La décision intervient alors que des captures d’écran attribuées à son compte, désormais fermé, circulent en ligne et montrent des messages antisémites.

À lire aussi :
CARTE. État de Palestine : pays d’Amérique latine, Europe occidentale… avant la France, quels pays l’ont reconnu ?

Plusieurs médias ont en effet ressorti d’anciennes publications attribuées à la jeune femme sur le réseau social X, constate Le Figaro. Le 9 octobre 2023, deux jours après le sanglant assaut du 7 octobre mené par les militants du Hamas, l’étudiante avait relayé un post appelant à filmer les exécutions des otages en “haute qualité” et à les envoyer aux médias “de l’Occident pervers”.

Certains internautes ont également relevé un autre partage datant de septembre 2024 : une vidéo d’archive montrant Adolf Hitler, accompagnée d’une légende en langue arabe invitant à “tuer tous les Juifs”.

Un parcours facilité par la diplomatie française

Dans un communiqué publié sur X, Sciences Po Lille indique : “Après concertation avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Rectorat de Région académique et la Préfecture, la direction de Sciences Po Lille a pris la décision d’annuler l’inscription prévue de cette étudiante dans notre établissement.”

L’école précise que certaines publications “entrent en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille, qui lutte contre toute forme de racisme, antisémitisme et discrimination, ainsi que contre tout type d’appel à la haine, contre quelque population que ce soit”.

Sciences Po Lille explique que la jeune femme avait été accueillie “sur proposition du consulat général de France à Jérusalem” et qu’”elle est venue en France via la diplomatie française”. L’établissement ajoute qu’elle avait été provisoirement logée dans l’ancien appartement du directeur, en attendant un logement universitaire.

Réactions politiques et judiciaires

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a déclaré sur X : “Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n’a rien à faire en France. Les criblages effectués par les services compétents des ministères concernés n’ont manifestement pas fonctionné.” Il a demandé “qu’une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire”.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a, de son côté, affirmé avoir “demandé de faire fermer ce compte haineux, et donné instruction au préfet de saisir la justice”, rappelant que “les propagandistes du Hamas n’ont rien à faire dans notre pays”.

Le préfet du Nord a indiqué avoir saisi le parquet de Lille, tandis que la rectrice Sophie Béjean a annoncé vouloir signaler l’affaire à la procureure, affirmant : “Aucun propos antisémite et aucune apologie du terrorisme ne sont tolérables dans les établissements universitaires.”